Portée par la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, l’Initiative Atlantique incarne une ambition stratégique pour faire de l’espace atlantique un moteur d’intégration régionale, de coopération Sud-Sud et de développement partagé.
Annoncée lors du discours de la Marche Verte en 2023, cette initiative vise à renforcer la solidarité entre les États riverains de l’Atlantique africain, en particulier ceux du Sahel, en leur ouvrant un accès à l’océan à travers les infrastructures marocaines. Elle repose sur une approche inclusive et durable, plaçant l’Atlantique au cœur des nouvelles dynamiques géopolitiques et économiques du continent, tout en affirmant le rôle du Maroc comme acteur central d’une Afrique souveraine, connectée et tournée vers l’avenir. L’objectif est d’avoir “un accès complet sur l’Afrique et une fenêtre sur l’espace américain”. Pour ce faire, SM le Roi a annoncé “une mise à niveau nationale du littoral, incluant la façade atlantique du Sahara”. “Nous sommes également attaché à ce que cet espace géopolitique fasse l’objet d’une structuration de portée africaine”, a expliqué le Souverain, qui fait part de l’ambition du Maroc de faire de la façade atlantique “un haut lieu de communion humaine, un pôle d’intégration économique, un foyer de rayonnement continental et international”. Des projets de grande envergure sont programmés a n de doter la région du Sahara, dans son ensemble, des infrastructures de taille indispensables à son développement économique. Une véritable connexion entre le Royaume et son voisinage subsaharien ne peut se concrétiser sans des infrastructures de transport et de logistique su samment développées pour établir des passerelles solides et dynamiser les échanges économiques avec les pays de la région, encore peu intégrés. Or, l’Afrique ne représente aujourd’hui qu’environ 7 % du commerce extérieur du Maroc, selon les données de la Direction des Études et des Prévisions Financières (DEPF), un chi re révélateur du potentiel encore largement inexploité.
Vers un renforcement
de la flotte marchande
Dans sa quête de meilleurs liens économiques avec l’Afrique subsaharienne, le Maroc veut passer davantage par la mer, notamment par sa façade atlantique. Raison pour laquelle le Souverain a mentionné dans Son discours l’importance de « constituer une flotte nationale de marine marchande, forte et compétitive ».
Une démarche à laquelle le Maroc réfléchit sérieusement. Pour mieux développer ces liens maritimes, SM le Roi a proposé le lancement d’une initiative à l’échelle internationale pour favoriser l’accès des Etats du Sahel à l’Océan Atlantique. “Il est primordial de mettre à niveau les infrastructures des Etats du Sahel et de les connecter aux réseaux de transport et de communication implantés dans leur environnement régional”, explique le discours royal.
Gazoduc Afrique Atlantique: Sur la bonne voie
Cette ambition de serrer les liens maritimes s’inscrit dans la volonté du Maroc à hisser sa coopération économique avec ses partenaires africains, notamment ceux de l’Afrique de l’Ouest à un niveau supérieur.
Une volonté qu’incarne, à titre d’exemple, le projet de Gazoduc Afrique Atlantique dont l’objectif est d’enclencher un décollage économique commun au pro t de tous les Etats concernés.
Ce projet, qui vise à approvisionner l’Europe en gaz, passe par 13 pays côtiers de l’Atlantique et 3 pays enclavés du Sahel. En matière de sécurité énergétique, tous les pays producteurs de gaz pourront en béné cier pour acheminer le gaz aussi bien au marché africain qu’au marché européen.
Le projet n’est plus seulement de l’encre sur papier. Son implémentation a d’ores et déjà démarré avec les études techniques qui ont démontré sa faisabilité et les accords de nancement.
Par ailleurs, la vision Royale traduit une ambition claire : faire du Sahara un véritable pôle de développement économique.
Il s’agit désormais de passer à la vitesse supérieure en impulsant une véritable économie de la mer, condition indispensable pour accompagner la dynamique de croissance et l’expansion urbaine des métropoles sahariennes.
Cette nouvelle économie bleue, telle que dé nie dans le discours royal, repose sur trois axes majeurs : la pêche maritime, le dessalement de l’eau de mer à des ns agricoles, et le développement des énergies renouvelables. À cela s’ajoute la nécessité d’explorer pleinement le potentiel en ressources naturelles que recèle le Sahara, notamment à travers une prospection o shore approfondie, comme l’a souligné Sa Majesté le Roi.
3 questions à Tayeb GHAZI : « Le Maroc oeuvre avec sérieux pour l’avancement de son corridor commercial entre l’Afrique de l’Ouest et l’Europe occidentale »
En quoi le partenariat Europe-Méditerranée-Afrique nécessite-t-il un renouveau, et quel rôle pourrait jouer le corridor atlantique dans cette dynamique ?
Nous observons que le bilan des relations Europe/Méditerranée et Europe/Afrique invite aujourd’hui à un renouveau de ces partenariats. Un renouveau car il y a retrait partiel de l’Europe en ce qui concerne les questions de développement du voisinage Méditerranée-Afrique dans un temps où les partenariats actuels [de Barcelone et celui de Cotonou] s’emboitent dans la logique du commerce (libre-échange) et de l’aide financière.
Le renouveau du partenariat Euro-Méditerranée- Afrique devrait s’inscrire dans une logique de co-développement et de co-production, car les problématiques de la jeunesse et de la société civile, de l’emploi, de l’intégration et de la transformation économique, préoccupent tout autant l’une que l’autre. Un levier du renouvellement serait de mettre le corridor atlantique au service d’un partenariat UE-Afrique-Méditerranée.
Dans ce contexte, comment pourrait se faire l’ancrage de la connectivité commerciale transméditerranéenne émergente du Maroc dans les chaînes de valeur manufacturières dans ce corridor ?
Cet ancrage se fait déjà à mon avis. Le Maroc oeuvre avec sérieux pour l’avancement de son corridor commercial entre l’Afrique de l’Ouest et l’Europe occidentale. Cela se voit à travers ses e orts considérables en matière du développement simultané de l’infrastructure de transport et de la base industrielle. La construction par le Maroc de la ligne ferroviaire à grande vitesse Al-Boraq et la construction du nouveau port marocain Tanger Med en sont témoins. L’usine Renault Tanger Med et l’installation du Groupe PSA à Kénitra en sont deux autres exemples.
Le port Dakhla Atlantique aussi…
En e et, le nouveau port de Dakhla Atlantique est un autre grand chantier qui répond à cette logique du corridor axé sur l’infrastructure de transport et la base industrielle. Le projet de gazoduc Maroc-Nigeria est également un réel témoin de la place marocaine dans le corridor Atlantique Europe-Afrique.
Une grande priorité stratégique, aujourd’hui, est la création d’une liaison ferroviaire à grande vitesse entre Tanger et Lagouira. Laquelle créera un corridor de transport commercial à grande vitesse entre les rives de la Méditerranée occidentale et la frontière de l’Afrique de l’Ouest.
Centre nigérian d’études arabes : SM le Roi accorde une importance capitale au renforcement de la coopération Sud-Sud
Sa Majesté le Roi Mohammed VI accorde une importance capitale au renforcement de la coopération Sud-Sud au service d’une Afrique stable, développée et prospère, a souligné le directeur du Centre nigérian d’études arabes, Elkhidiru Abdul Baaq Mohammed.
Dans une déclaration à la MAP à l’occasion de la glorieuse Fête du Trône, l’expert nigérian a mis en avant les multiples visites e ectuées par le Souverain dans de nombreux pays africains, qui ont été couronnées par la signature d’un nombre important d’accords touchant à plusieurs domaines et secteurs stratégiques.
Il a, par ailleurs, a rmé que les réalisations majeures accomplies par le Royaume, sous le leadership de Sa Majesté le Roi au cours des 26 dernières années, sont «tangibles» et «incontestables».
Dans ce sens, le directeur du centre nigérian a cité le mégaprojet du Gazoduc Africain Atlantique, qui béné ciera à une quinzaine de pays du Continent africain, ainsi que l’Initiative lancée par Sa Majesté le Roi pour favoriser l’accès des pays du Sahel à l’Océan Atlantique, ajoutant que cette Initiative Royale constitue un véritable acte de solidarité envers les Etats africains enclavés.
Dakar : La contribution du Maroc au développement de l’Atlantique à l’honneur
Un séminaire de haut niveau s’est tenu à Dakar à l’occasion de la Fête du Trône, mettant en lumière la contribution active du Maroc au développement de la façade atlantique de l’Afrique. Organisé par l’ambassade du Royaume au Sénégal, en partenariat avec l’Institut Émergence, l’événement avait pour thème : «Vers des chaînes de valeur intégrées pour une Afrique Atlantique émergente». Économistes, diplomates et experts y ont échangé autour des enjeux géostratégiques, économiques et humains de cet espace. L’ambassadeur du Maroc au Sénégal, Hassan Naciri, a rappelé que la façade atlantique africaine, de Tanger à Cape Town, concentre près de 40 % de la population du continent et génère plus de 55 % de son PIB, tout en demeurant sous-exploitée. Il a plaidé pour la mise en place d’infrastructures interconnectées, de synergies industrielles et d’une gouvernance cohérente à l’échelle régionale.
Le diplomate a mis en avant trois grandes initiatives royales qui structurent aujourd’hui l’action du Maroc pour une Afrique Atlantique intégrée : l’Initiative Royale en faveur des États africains atlantiques, le projet du Gazoduc Afrique-Atlantique, et l’initiative visant à o rir un accès à l’Atlantique aux pays sahéliens enclavés. Moubarak Lô, président de l’Institut Émergence, a souligné l’importance stratégique du corridor Tanger-Lagos, qu’il a décrit comme un levier de transformation continentale. Ce projet pourrait réduire de 30 % les délais de transit tout en créant des pôles logistiques autour des grandes villes portuaires. Le président de l’Assemblée nationale du Sénégal, Malick Ndiaye, a salué l’approche marocaine, a rmant que «l’Afrique atlantique peut devenir le laboratoire d’une souveraineté africaine plurielle mais cohérente». L’ancien Premier ministre sénégalais Moustapha Niasse a, quant à lui, salué les initiatives du Roi Mohammed VI, les quali ant de “remarquables” et “visionnaires”.
Tous les intervenants ont convergé vers une même ambition : bâtir un espace atlantique africain intégré, compétitif et résilient, dèle à la Vision royale, en phase avec la ZLECAf et l’agenda 2063 de l’Union africaine.