A la veille du match Maroc-Bahreïn, L’Opinion Sports partage avec ses lecteurs un portrait ‘’ sympathique ‘’ de Bilal El Khannouss établi et publié par Goal.com sous le titre : « Bilal El Khannouss : le joyau marocain qui ne prendra jamais la grosse tête ! »
En voici fidèlement la teneur illustrée par L’Opinion Sports :
En voici fidèlement la teneur illustrée par L’Opinion Sports :
« L’été prochain, Bilal El Khannouss deviendra probablement le deuxième transfert le plus cher de l’histoire du VfB Stuttgart. Le prodige marocain a appris le football dans les rues de Bruxelles et a disputé une Coupe du Monde à 18 ans. Hidden Gems FC (Talents Cachés) notre rubrique mensuelle, vous présente ce joyau de 21 ans.
Bilal El Khannouss se tient, comme toujours, très poliment, dans les couloirs de la Cegeka Arena, le stade du KRC Genk, pour répondre aux journalistes belges. Alors que le milieu offensif tente d’expliquer le match nul (0-0) contre Ferencváros, un journaliste de Sporza ne peut plus se retenir et l’interrompt pour lui poser une question qui n’a rien à voir avec le match : comment fait-il pour rester aussi humble malgré son talent et l’intérêt des plus grands clubs ? El Khannouss, un peu surpris, répond avec la simplicité qui le caractérise. Une simplicité qui est peut-être, au fond, sa plus grande force.
Bilal El Khannouss se tient, comme toujours, très poliment, dans les couloirs de la Cegeka Arena, le stade du KRC Genk, pour répondre aux journalistes belges. Alors que le milieu offensif tente d’expliquer le match nul (0-0) contre Ferencváros, un journaliste de Sporza ne peut plus se retenir et l’interrompt pour lui poser une question qui n’a rien à voir avec le match : comment fait-il pour rester aussi humble malgré son talent et l’intérêt des plus grands clubs ? El Khannouss, un peu surpris, répond avec la simplicité qui le caractérise. Une simplicité qui est peut-être, au fond, sa plus grande force.
Le scotch et le baume du tigre
Cela avait déjà attiré l’œil du journaliste, mais il n’avait pas encore osé poser la question. Ce qui l’intriguait, c’était les chaussures du jeune Belgo-Marocain. Ou plutôt, ce qu’il en restait.
L’avant de ses crampons Adidas bleu azur, parfaitement assortis à ses chaussettes, est presque complètement arraché du reste de la chaussure. Un simple morceau de ruban adhésif empêche le tout de se disloquer. Et ça marche. Ses chaussures ont survécu à la seconde mi-temps.
Ce sont des scènes que l’on voit normalement sur un terrain de foot amateur le samedi après-midi. Les chaussettes délavées, les maillots trop petits et les chaussures rafistolées avec du scotch. Ça ne colle pas avec l’image d’un tournoi européen. Mais c’est tout à fait Bilal El Khannouss. Une authenticité rare dans le football moderne.
L’avant de ses crampons Adidas bleu azur, parfaitement assortis à ses chaussettes, est presque complètement arraché du reste de la chaussure. Un simple morceau de ruban adhésif empêche le tout de se disloquer. Et ça marche. Ses chaussures ont survécu à la seconde mi-temps.
Ce sont des scènes que l’on voit normalement sur un terrain de foot amateur le samedi après-midi. Les chaussettes délavées, les maillots trop petits et les chaussures rafistolées avec du scotch. Ça ne colle pas avec l’image d’un tournoi européen. Mais c’est tout à fait Bilal El Khannouss. Une authenticité rare dans le football moderne.
Une vie de luxe, les pieds sur terre
« J’ai pris un coup sur le pied en première mi-temps, ça a cassé ma chaussure », explique-t-il simplement. « À la mi-temps, j’ai mis du scotch dessus. Il faut faire avec ce qu’on a. Demain, j’espère en avoir des nouvelles ».
Qu’elles soient cassées ou non, il y a une chose qui est sûre : Bilal El Khannouss ne prendra jamais la grosse tête. Et si c’était le cas, sa famille serait là pour le lui rappeler. « Ma mère est tout pour moi. On s’appelle trois fois par jour », a-t-il un jour confié.
Faire avec ce qu’on a, il sait ce que c’est. Il comprend très bien la chance qu’il a d’être footballeur, et c’est pour cela qu’il pense aux autres. « J’apporte ma pierre à l’édifice, sans que tout le monde ait besoin de le savoir », a-t-il déclaré.
Lors d’un séjour en Côte d’Ivoire avec la sélection marocaine, cette prise de conscience a été encore plus forte. « Dieu m’a donné une vie de luxe. Parfois, je me réveille en pensant : ‘Merde, aujourd’hui, je dois faire ci ou ça’. En Côte d’Ivoire, j’ai vu des femmes de 70 ans, pieds nus, monter une colline avec de lourdes charges sur la tête, juste pour que leur famille puisse manger. Ce sont des choses qui vous brisent le cœur ».
Qu’elles soient cassées ou non, il y a une chose qui est sûre : Bilal El Khannouss ne prendra jamais la grosse tête. Et si c’était le cas, sa famille serait là pour le lui rappeler. « Ma mère est tout pour moi. On s’appelle trois fois par jour », a-t-il un jour confié.
Faire avec ce qu’on a, il sait ce que c’est. Il comprend très bien la chance qu’il a d’être footballeur, et c’est pour cela qu’il pense aux autres. « J’apporte ma pierre à l’édifice, sans que tout le monde ait besoin de le savoir », a-t-il déclaré.
Lors d’un séjour en Côte d’Ivoire avec la sélection marocaine, cette prise de conscience a été encore plus forte. « Dieu m’a donné une vie de luxe. Parfois, je me réveille en pensant : ‘Merde, aujourd’hui, je dois faire ci ou ça’. En Côte d’Ivoire, j’ai vu des femmes de 70 ans, pieds nus, monter une colline avec de lourdes charges sur la tête, juste pour que leur famille puisse manger. Ce sont des choses qui vous brisent le cœur ».
L’école de la rue
Mais au-delà de son humilité, Bilal El Khannouss est avant tout un footballeur exceptionnel. Un numéro 10 ou un numéro 8 très technique, toujours tourné vers l’avant, doté d’une vision du jeu impressionnante et d’un jeu de jambes fulgurant.
Né en 2004, il a grandi à Strombeek-Bever, mais sa véritable maison, ce sont les « city-stades » de Bruxelles. Au parc Josaphat ou sous le pont de l’Europe, les mêmes terrains qui ont vu grandir le prodige de l’Ajax, Rayane Bounida, il a appris l’art du football.
Cela l’a façonné, en tant qu’homme et en tant que joueur. « Cinq contre cinq, dans une cage », se souvient-il. « Jusqu’à mes treize ans, j’ai aussi joué au futsal. En jouant toujours dans ces petits espaces, on apprend à se déplacer plus intelligemment. Ça m’a clairement aidé ».
À cinq ans, son cousin l’emmène dans son premier club. Il n’y reste pas longtemps. « Peu de temps après, mon entraîneur est parti à Anderlecht et il a emmené ses meilleurs joueurs avec lui », raconte-t-il. « J’ai été le dernier survivant de ce groupe ».
Né en 2004, il a grandi à Strombeek-Bever, mais sa véritable maison, ce sont les « city-stades » de Bruxelles. Au parc Josaphat ou sous le pont de l’Europe, les mêmes terrains qui ont vu grandir le prodige de l’Ajax, Rayane Bounida, il a appris l’art du football.
Cela l’a façonné, en tant qu’homme et en tant que joueur. « Cinq contre cinq, dans une cage », se souvient-il. « Jusqu’à mes treize ans, j’ai aussi joué au futsal. En jouant toujours dans ces petits espaces, on apprend à se déplacer plus intelligemment. Ça m’a clairement aidé ».
À cinq ans, son cousin l’emmène dans son premier club. Il n’y reste pas longtemps. « Peu de temps après, mon entraîneur est parti à Anderlecht et il a emmené ses meilleurs joueurs avec lui », raconte-t-il. « J’ai été le dernier survivant de ce groupe ».
Le « traître » et le choix du cœur
Puis vient le transfert qui a fait couler beaucoup d’encre en Belgique. À quinze ans, le Bruxellois de naissance, au cœur violet d’Anderlecht, décide de rejoindre Genk. « Ce qu’Anderlecht a dit ? Beaucoup de choses. Certains entraîneurs m’ont traité de traître. Ils le disaient en rigolant, mais on sentait qu’ils le pensaient ».
« J’ai joué dix ans à Anderlecht, dans une équipe avec Zeno Debast et Roméo Lavia », explique-t-il. Mais le projet sportif de Genk l’a bien plus séduit. Les perspectives d’avenir y étaient tout simplement meilleures.
À 18 ans à peine, il fait ses débuts avec l’équipe première. Quelques mois plus tard, l’Ajax se manifeste, ainsi que d’autres grands clubs européens. Mais El Khannouss prend une décision mûrement réfléchie : il prolonge à Genk.
Un choix qui s’avère payant. La saison suivante, il explose littéralement. La récompense ? Une place dans la sélection marocaine pour la Coupe du Monde. À 18 ans, il est le plus jeune du groupe. Un autre choix qui a fait débat en Belgique, lui qui avait porté le maillot des Diables Rouges dans toutes les catégories de jeunes.
« J’ai joué dix ans à Anderlecht, dans une équipe avec Zeno Debast et Roméo Lavia », explique-t-il. Mais le projet sportif de Genk l’a bien plus séduit. Les perspectives d’avenir y étaient tout simplement meilleures.
À 18 ans à peine, il fait ses débuts avec l’équipe première. Quelques mois plus tard, l’Ajax se manifeste, ainsi que d’autres grands clubs européens. Mais El Khannouss prend une décision mûrement réfléchie : il prolonge à Genk.
Un choix qui s’avère payant. La saison suivante, il explose littéralement. La récompense ? Une place dans la sélection marocaine pour la Coupe du Monde. À 18 ans, il est le plus jeune du groupe. Un autre choix qui a fait débat en Belgique, lui qui avait porté le maillot des Diables Rouges dans toutes les catégories de jeunes.
L’adoubement de Van Nistelrooy
Lors de la Coupe du Monde historique du Maroc, il est titularisé pour la petite finale contre la Croatie. Il se retrouve face à son idole : Luka Modrić. Après ce tournoi mémorable, sa popularité explose. Au Maroc, et en Belgique. Même lors de son pèlerinage à La Mecque, il est reconnu. « C’est très agréable de sentir l’amour des fans, mais parfois, l’anonymat me manque », sourit-il.
Après le Mondial, il flambe encore un an et demi avec Genk, est élu talent de la saison, avant de franchir, inévitablement, une nouvelle étape. En 2024, Leicester City débourse 22,5 millions d’euros pour s’offrir le milieu offensif, qui était aussi sur les tablettes de l’Atlético, de Leverkusen et de Liverpool.
Chez les Foxes, il est entraîné par Ruud van Nistelrooy. Dans une saison de Premier League qui se termine par une relégation, il est l’une des rares lueurs d’espoir. « Il peut aller très loin », disait de lui l’ancien buteur néerlandais. « Je pense que vous allez encore beaucoup entendre parler de lui. Il a le potentiel pour devenir un joueur de haut niveau en Ligue des Champions ». Un adoubement de poids, de la part d’un connaisseur.
Après le Mondial, il flambe encore un an et demi avec Genk, est élu talent de la saison, avant de franchir, inévitablement, une nouvelle étape. En 2024, Leicester City débourse 22,5 millions d’euros pour s’offrir le milieu offensif, qui était aussi sur les tablettes de l’Atlético, de Leverkusen et de Liverpool.
Chez les Foxes, il est entraîné par Ruud van Nistelrooy. Dans une saison de Premier League qui se termine par une relégation, il est l’une des rares lueurs d’espoir. « Il peut aller très loin », disait de lui l’ancien buteur néerlandais. « Je pense que vous allez encore beaucoup entendre parler de lui. Il a le potentiel pour devenir un joueur de haut niveau en Ligue des Champions ». Un adoubement de poids, de la part d’un connaisseur.
Un joueur « très spécial »
Thorsten Fink, qui l’a entraîné en Belgique, ne dit pas autre chose. « J’ai travaillé avec beaucoup de joueurs, et ce garçon est très spécial », a-t-il déclaré. « Il peut devenir l’un des meilleurs footballeurs d’Europe. J’en suis convaincu ».
Même Pep Guardiola est venu le voir après un match entre Leicester et Manchester City. « Il m’a dit qu’il était impressionné par mon jeu », a raconté El Khannous. Mais il a tout de suite montré son vrai visage : « Moi, je ne le suis pas. C’est juste le joueur que je suis. Je dois montrer ça chaque semaine. Pour le reste, je profite juste du match. Parce que nous avons le plus beau métier du monde ».
Cet été, lorsque le VfB Stuttgart a perdu Nick Woltemade, parti à Newcastle, c’est vers El Khannous qu’ils se sont tournés. Avec une option d’achat obligatoire de 25 millions d’euros, le Marocain deviendra l’été prochain le deuxième transfert le plus cher de l’histoire du club allemand. Une nouvelle étape, un nouveau défi, qu’il aborde avec la même humilité.
Même Pep Guardiola est venu le voir après un match entre Leicester et Manchester City. « Il m’a dit qu’il était impressionné par mon jeu », a raconté El Khannous. Mais il a tout de suite montré son vrai visage : « Moi, je ne le suis pas. C’est juste le joueur que je suis. Je dois montrer ça chaque semaine. Pour le reste, je profite juste du match. Parce que nous avons le plus beau métier du monde ».
Cet été, lorsque le VfB Stuttgart a perdu Nick Woltemade, parti à Newcastle, c’est vers El Khannous qu’ils se sont tournés. Avec une option d’achat obligatoire de 25 millions d’euros, le Marocain deviendra l’été prochain le deuxième transfert le plus cher de l’histoire du club allemand. Une nouvelle étape, un nouveau défi, qu’il aborde avec la même humilité.
« Duracell »
Et il a déjà fait forte impression en Allemagne, avec deux buts en cinq matchs. « Il a une qualité incroyable, il l’a déjà montrée en Premier League », a déclaré son nouvel entraîneur, Sebastian Hoeneß. « Il a pris un excellent départ et c’est un garçon très prometteur. Nous sommes très heureux de l’avoir ».
Après le week-end, El Khannouss rejoindra la sélection marocaine. Là-bas, ce pur passionné a un surnom : « Duracell ». « Parce que je ne peux jamais rester tranquille. Vraiment, je suis fou de football. Si je pouvais, je jouerais encore au futsal. Je regarde aussi énormément de matchs. En sélection, ils se moquent de moi pour ça ».
Face à Bahreïn et au Congo, le jeune homme de 21 ans espère honorer ses 25e et 26e sélections. Ses grands-parents, de là-haut, regarderont certainement avec fierté. Et nul doute que Bilal El Khannouss laissera, une nouvelle fois, parler ses pieds. Même si ses chaussures ne coopèrent pas. »
Après le week-end, El Khannouss rejoindra la sélection marocaine. Là-bas, ce pur passionné a un surnom : « Duracell ». « Parce que je ne peux jamais rester tranquille. Vraiment, je suis fou de football. Si je pouvais, je jouerais encore au futsal. Je regarde aussi énormément de matchs. En sélection, ils se moquent de moi pour ça ».
Face à Bahreïn et au Congo, le jeune homme de 21 ans espère honorer ses 25e et 26e sélections. Ses grands-parents, de là-haut, regarderont certainement avec fierté. Et nul doute que Bilal El Khannouss laissera, une nouvelle fois, parler ses pieds. Même si ses chaussures ne coopèrent pas. »