​M. le Ministre de la Santé : en septembre 2025, vous avez l’obligation d’une conférence de presse

Un rendez-vous avec l’Avenir de la santé dans notre Royaume 

Ce n’est pas un simple point de presse que le ministère de la Santé devra tenir à la rentrée de septembre 2025. 

C’est un devoir de transparence, une obligation comptable envers l’histoire, un acte de clarté à rendre au peuple marocain et à ses futurs décideurs. 

Car l’automne 2025 n’est pas un automne comme les autres.

Le système de santé marocain est à la croisée des chemins. 

Les chantiers engagés sont immenses, ambitieux, mais encore flous pour la majorité des citoyens. 

Et le temps presse : les élections générales de 2026 approchent, et avec elles, la possibilité réelle que l’équipe gouvernementale actuelle quitte la scène.

Alors, Monsieur le Ministre, vous avez six mois pour faire œuvre de pédagogie, non pas dans les couloirs feutrés des technostructures, mais sur la place publique. 

Une conférence de presse nationale, claire, argumentée, suivie d’un plan de communication permanent, devient non pas une option, mais une responsabilité historique.

 Des réformes majeures, des lignes encore floues 

Depuis 2021, le Maroc a enclenché une refondation de son système de santé autour de quatre piliers : la généralisation de la protection sociale, le renforcement des ressources humaines, la réorganisation territoriale, et la digitalisation. 

Mais en 2025, plusieurs dossiers restent suspendus, mal expliqués ou mal compris.

Les Groupements Régionaux de Santé (GRS), appelés à remplacer les délégations classiques, sont censés instaurer une gouvernance déconcentrée, plus proche des besoins locaux. 

Où en est leur déploiement ? 
Quels résultats pour les  régions pilotes ? 
Quels pouvoirs ? 
Quelle articulation avec les CHU et les autorites locales ?

La Haute Autorité de Santé, nouvel organe garant de la qualité des soins, a été installée. 

Mais son indépendance réelle, ses moyens, ses leviers de sanction et son impact concret sur la médecine quotidienne restent obscurs.

Les Agences du médicament et du sang et de la place de la santé numérique ont été annoncées ou amorcées. 

Mais les professionnels attendent une feuille de route claire : régulations ? budget ? leadership ? coordination interinstitutionnelle ? 

Et les nouvelles structures de santé fleurissent — centres de proximité, hôpitaux régionaux, unités mobiles — et surtout ces mastodonte de structures libérales, parfois déguisées,  sans qu’un récit d’ensemble ne relie leur mission, leur articulation et leur impact sur le citoyen.

 Un risque politique majeur : l’inachevé ou l’indifférence 

L’Histoire jugera moins l’intention que le résultat. 
Et pour l’instant, ce résultat reste partiel. 
Le danger, Monsieur le Ministre, n’est pas seulement celui d’un changement de majorité. 

Il est celui du démantèlement discret ou du glissement technocratique de ces différents réformes, faute d’avoir pris le soin de les expliquer, assumer, inscrire dans la mémoire collective.

Faute d’un cap clair et partagé, la société civile médicale peut se désengager, les professionnels peuvent se replier dans le scepticisme ou la routine, les futurs gouvernants peuvent diluer l’ambition initiale.

 Septembre 2025 : une conférence, un bilan, un héritage, un cap 

Une conférence de presse, oui, mais pas seulement. 

Ce qu’il faut, c’est un document d’orientation stratégique public, lisible, chiffré, projeté sur 10 ans et plus.

C’est un bilan honnête des réussites, des blocages, des résistances internes et des leçons tirées. 

C’est une vision d’avenir, ouverte à la critique et au débat.

Il s’agira d’expliquer pourquoi le Maroc réforme son système de santé maintenant, quels sont les choix irréversibles, où sont les marges de manœuvre, et comment les citoyens peuvent s’approprier ces réformes.

 Un devoir de transparence dans un contexte incertain 

Le monde change. 
Les pandémies, le vieillissement démographique, les risques climatiques et les tensions économiques imposent aux pays une santé résiliente, agile et équitable. 

Le Maroc a lancé ce chantier. 
Il serait tragique de le laisser inabouti, ou pire, illisible.

Alors, en septembre 2025, Monsieur le Ministre, ne convoquez pas les journalistes pour faire un exercice de communication classique. 

Parlez au pays tout entier. Déroulez vos cartes. Exposez vos arguments et vos lignes rouges. 
Transmettez votre flambeau avec rigueur.

L’histoire retiendra moins les discours que les traces écrites, partagées, accessibles.

Le Maroc de demain a besoin d’un cap en santé.
Et cela commence par une parole politique claire, dès la rentrée.

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