Pour la troisième fois consécutive, à l’occasion de la Fête du Trône, Mohammed VI a tendu la main à Alger. Et pour la troisième fois, le régime algérien risque, une nouvelle fois, de rester muet. Un silence qui, au fil des ans, s’apparente moins à une stratégie qu’à une fuite en avant.
Pendant que Rabat renforce ses alliances, Alger s’enferme dans son soutien coûteux au Front Polisario, une cause devenue incompréhensible pour une jeunesse algérienne qui exige que l’État investisse en priorité dans ses hôpitaux, ses écoles et ses infrastructures.
En refusant le dialogue, Alger alimente un climat de suspicion qui ne profite à personne, sinon à ceux qui vivent de la division. Mais pour combien de temps ? Les appels à plus de lucidité se multiplient au sein même de la société algérienne, lassée des slogans creux et des dogmes d’un autre âge.
Mohammed VI a tendu la main ; Alger peut l’ignorer une fois de plus. Mais à quel prix ? En 2025, alors que la CAN sera organisée au Maroc et que le monde aura les yeux braqués sur la région, le régime algérien devra assumer l’image d’un pouvoir replié sur lui-même, incapable de répondre à une invitation au dialogue fraternel.
Le temps presse. Car à force de camper sur ses certitudes, l’Algérie prend le risque de se retrouver seule, prisonnière de ses dogmes, tandis que le train de l’Histoire continue d’avancer.