Mohammedia : Le marché aux poissons, des senteurs marines à l’art du négoce

À Mohammedia, le marché aux poissons s’anime dès l’aube, vibrant au rythme des marchands, des négociations animées et des senteurs marines.


Le marché aux poissons de la Cité des fleurs vibre d’une effervescence toute particulière en ce début du mois sacré. Dès huit heures tapantes, les poissonniers s’activent, leurs voix résonnant à travers les étals garnis jusqu’au fond des yeux de sardines argentées, de merlans luisants, de calamars nacrés et de crevettes frétillantes. Entre acheteurs avisés, vendeurs persuasifs et voyeurs indécis, la scène est marquée par des négociations animées et des commentaires, qui fusent de partout, sur l’évolution des prix.
Les sacro-saintes sardines affichent des prix contrastés : le prix de celles de qualité moyenne oscille entre 18 et 22 dirhams le kilo, tandis que les gros calibres atteignent 300 dirhams le caisson de 25 kilos. Cependant, une fois le coût du transport ajouté, leur prix peut grimper jusqu’à 25 dirhams le kilo en revente.
D’autres variétés de poissons connaissent elles aussi des fluctuations notables. Le merlan, prisé pour sa chair délicate, est vendu à environ 2.200 dirhams le caisson, soit 57 dirhams le kilo à l’achat, puis revendu entre 65 et 70 dirhams. Le congre, quant à lui, se négocie à 50 dirhams le kilo, mais peut atteindre 60 dirhams selon les points de vente. L’anchois, prisé pour ses saveurs intenses, est proposé à 120 dirhams le caisson, tandis que le mulet sauteur, plus accessible, s’échange à 100 dirhams le caisson, soit 10 dirhams le kilo.
D’autres espèces prisées comme la sole, avec son caisson affiché à 1.000 dirhams, soit 50 dirhams le kilo ou les crevettes moyennes, proposées à 50 dirhams le kilo, témoignent d’une diversité qui séduit les amateurs de produits de la mer. La raie moyenne oscille entre 50 et 60 dirhams le kilo, tandis que l’anguille, appréciée pour sa chair ferme, se vend entre 75 et 80 dirhams le kilo.
Malgré cette flambée des prix sur certaines variétés, l’offre reste abondante et la clientèle au rendez-vous. Habitué des lieux, un septuagénaire fait valoir son savoir-faire acquis en plusieurs décennies de négociations : « Il faut savoir où acheter et à quel moment. Certains prix restent raisonnables si l’on connaît bien le marché». À quelques pas, une mère de famille scrute les étals, calculant mentalement le budget nécessaire pour concocter le ftour sans trop alourdir ses dépenses.
En fin de compte, ici, l’on conserve tout de même cette atmosphère unique où traditions culinaires et convivialité du Ramadan se conjuguent, où le poisson reste un incontournable des tables familiales, qu’il soit frit, mijoté en tagine ou grillé à la perfection, d’ailleurs.
Houda BELABD

Abondance de poisson et baisse des prix
 
En cette première semaine du Ramadan, le marché aux poissons de la ville connaît une hausse significative de l’approvisionnement, avec une disponibilité accrue, notamment pour la sardine, très prisée en cette période. Une visite de terrain de Zakia Driouch, secrétaire d’État chargée de la Pêche maritime, au marché de gros de Lahraouiyine à Casablanca, a confirmé cette tendance rassurante.
Cette augmentation de l’offre, estimée à environ 39 %, résulte d’un encadrement rigoureux du secteur, incluant des accords avec les acteurs de la filière et l’application de mesures telles que le repos biologique. L’objectif affiché est clair : assurer une distribution prioritaire du poisson sur le marché national afin de stabiliser les prix et éviter toute flambée liée à la forte demande ramadanesque.
 
 
 

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