Murcie : ​Le consulat général du Maroc condamne des actes hostiles visant des ressortissants marocains à Torre Pacheco

Dans un communiqué publié lundi 14 juillet, la représentation consulaire revient sur une série d’incidents récents, caractérisés par des actes de provocation, d’intimidation et de violence dirigée, ayant suscité un profond sentiment d’inquiétude et de peur chez une partie des ressortissants marocains de la région.

Le consulat précise qu’il reste en contact permanent avec les autorités espagnoles compétentes, dans le but d’assurer la sécurité des personnes concernées et de veiller à ce qu’une réponse institutionnelle appropriée soit apportée à ces événements.

« Nous réaffirmons notre plein soutien aux personnes touchées et notre engagement à veiller au respect de leur intégrité morale et physique », peut-on lire dans le communiqué.

La représentation diplomatique salue également l’action des services de sécurité espagnols et appelle la communauté marocaine locale à faire preuve de retenue, à garder son calme et à suivre attentivement les consignes émises par les autorités locales, dans un contexte jugé sensible, où la vigilance reste de rigueur.

Du fait divers à la récupération par l’extrême droite

La ville de Torre Pacheco, située dans le sud de l’Espagne, a connu une troisième nuit consécutive de troubles, dans la nuit de dimanche à lundi, malgré les appels lancés au calme. Ces incidents, visant principalement des populations issues de l’immigration, ont été marqués par la présence de groupes identifiés comme proches de l’extrême droite. Le déclencheur serait une agression survenue quelques jours plus tôt, impliquant un retraité et trois jeunes hommes.

L’affaire a été largement relayée et exploitée par certaines mouvances d’extrême droite, notamment le parti Vox, via des messages diffusés sur des plateformes comme Telegram. Ce type de mobilisation rappelle d’autres événements survenus ailleurs en Europe, tels que ceux de Crépol en France en 2023 ou les tensions récentes en Irlande du Nord, où des faits divers ont parfois été amplifiés pour nourrir des discours hostiles à l’immigration.

D’après le journal espagnol El País, des dizaines d’individus, vêtus de noir et pour certains cagoulés, se sont introduits dans le quartier de San Antonio, menant ce qu’ils ont eux-mêmes qualifié de « chasse » contre des personnes d’origine nord-africaine, bien que ces dernières soient établies dans la ville depuis près de trente ans. Ces actes ont entraîné plusieurs blessés légers ainsi que des arrestations.

En réponse, les forces de l’ordre ont renforcé leur présence sur place : 75 agents de la Garde civile ont été déployés, en plus des patrouilles de la police locale. Un climat de tension règne encore dans la commune, où de nombreux habitants redoutent de nouveaux débordements.