Dans mon livre « L’intelligence artificielle au Maroc – Souveraineté, inclusion et transformation systémique », je montre que la transformation éducative ne peut être conçue isolément. Elle s’inscrit dans un écosystème où se jouent simultanément des mutations technologiques (avec l’IA comme catalyseur), des mutations sociales (inégalités, neurodiversité, rapport au savoir) et des mutations politiques (enjeux de souveraineté, de gouvernance, de formation des enseignants).
De leur côté, les technologies d’intelligence artificielle éducative offrent des outils puissants de personnalisation, de suivi des parcours d’apprentissage, de détection précoce des difficultés, de soutien individualisé. Mais l’IA n’a de sens qu’intégrée à une vision éducative humaniste et souveraine. Il ne s’agit pas d’automatiser l’école, mais de redonner à l’acte d’apprendre toute sa dimension humaine, culturelle, affective et sociale.
– les neurosciences et la psychologie cognitive,
– les technologies de l’intelligence artificielle et les data éducatives,
– les sciences sociales, les pédagogies alternatives, et les réalités du terrain marocain.
Mais cette vision suppose aussi un changement profond de posture des institutions éducatives : oser l’expérimentation, reconnaître les spécificités locales, former des enseignants réflexifs, repenser le temps scolaire, redonner du sens à l’apprentissage.
Le Maroc a désormais les compétences, les initiatives, et les réseaux pour mettre en œuvre une vision éducative ambitieuse, nourrie par la recherche scientifique, portée par les communautés pédagogiques, et appuyée par une IA éthique et contextualisée. Il ne s’agit plus seulement de réformer l’école, mais de redéfinir sa mission dans un monde incertain, rapide, algorithmique.
Ce colloque, en cela, n’est pas une fin en soi mais le début d’un basculement de paradigme : un moment charnière pour relier les savoirs, les pratiques et les politiques, au service d’une école marocaine résiliente, inclusive, systémique et souveraine.