Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a mis en garde, mardi, contre toute « solution militaire » concernant le dossier nucléaire, avant des discussions américano-iraniennes ce weekend à Oman.
« Il ne s’agit pas d’une négociation », a déclaré à la presse la porte-parole du département d’Etat, Tammy Bruce, parlant plutôt de « déterminer ce qui est possible dans les conversations » avec Téhéran.
« Pour aller de l’avant aujourd’hui, nous devons d’abord convenir qu’il ne peut y avoir d’+option militaire+, et encore moins de +solution militaire+ », écrit le ministre dans une rare tribune publiée dans le Washington Post.
Il y réitère des propos cités plus tôt par l’agence officielle Irna estimant qu’un accord pouvait être trouvé avec les Etats-Unis sur le dossier nucléaire si ce pays faisait preuve de bonne volonté.
« La balle est à présent dans le camp de l’Amérique », a-t-il écrit.
Mais « la fière nation iranienne, sur la force de laquelle mon gouvernement compte pour une dissuasion réelle, n’acceptera jamais la coercition et l’imposition », a-t-il ajouté.
Le président américain Donald Trump a créé la surprise lundi en annonçant que son pays menait des discussions « directes » avec l’Iran, alors que Washington et Téhéran n’ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.
« Eu égard aux propos tenus lundi par le président Donald Trump, l’Iran est prêt à s’engager sérieusement en vue de conclure un accord. Nous nous rencontrerons à Oman samedi pour des négociations indirectes. Il s’agit autant d’une opportunité que d’un test », a poursuivi le ministre dans la tribune.
Pour sa part, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que l’option militaire est « inévitable » contre l’Iran si les discussions sur son programme nucléaire traînent. La déclaration de Netanyahu a été via une vidéo publiée mardi après l’annonce surprise par le président américain d’un dialogue direct avec Téhéran sur le sujet.
Avec Trump, « nous sommes d’accord sur le fait que l’Iran ne doit pas avoir l’arme nucléaire », déclare le premier ministre israélien qui a rencontré le président américain lundi à la Maison Blanche.
« Cela peut se faire par un accord, mais uniquement [du genre]: on entre, on fait exploser les installations, on démantèle tout l’équipement, sous supervision américaine avec mise en œuvre américaine, ça serait bien », a-t-il ajouté, mais « la deuxième option, si ce n’est pas le cas, c’est [que les Iraniens] fassent traîner les discussions, et alors l’option militaire devient inévitable ».