L’Iran a déclaré, mardi, « négocier de toutes ses forces » pour empêcher les Européens de déclencher le mécanisme de rétablissement des sanctions internationales prévu par l’accord nucléaire de 2015.
Des représentants de la Grande-Bretagne, de la France et de l’Allemagne, connus sous le nom de pays E3, doivent tenir des discussions de dernière minute avec leurs homologues iraniens à Genève mardi, alors que la date butoir pour que les Européens réimposent des sanctions contre l’Iran en déclenchant le mécanisme dit de «snapback» approche à grands pas.
Cette réunion a été annoncée lundi par le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères. Ces discussions font suite à une précédente réunion entre les Européens et l’Iran à Istanbul le 25 juillet.
L’inquiétude des Européens concernant le programme nucléaire iranien, qui enrichissait de l’uranium à des niveaux proches de ceux de la qualité militaire avant que la guerre de 12 jours entre l’Iran et Israël en juin ne voie ses sites nucléaires bombardés, n’a fait que croître depuis que Téhéran a rompu toute coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) à la suite du conflit.
Cela a rendu la communauté internationale encore plus aveugle au programme iranien, ainsi qu’à l’état de ses stocks d’uranium enrichi à 60% de pureté, une courte étape technique vers des niveaux de qualité militaire de 90%.
Les États-Unis, l’AIEA et d’autres affirment que l’Iran a eu un programme d’armement nucléaire jusqu’en 2003. Les Européens ont convenu avec les États-Unis plus tôt cette année de fixer une date limite à fin août pour invoquer le mécanisme si l’Iran ne remplit pas plusieurs conditions, notamment la reprise des négociations avec les États-Unis sur son programme nucléaire, l’autorisation pour les inspecteurs nucléaires de l’ONU d’accéder à ses sites nucléaires et la déclaration des plus de 400 kilogrammes d’uranium hautement enrichi.
La clause de «snapback» de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 peut être invoquée par toute partie qui constate que l’Iran ne respecte pas les exigences. Son objectif est de réimposer rapidement toutes les sanctions antérieures à l’accord sans veto des membres du Conseil de sécurité de l’ONU, y compris les membres permanents Russie et Chine.
L’Iran soutient qu’il n’y a aucune base juridique pour que les Européens réimposent les sanctions de l’ONU par le biais d’un snapback, affirmant que les pays n’ont pas respecté l’accord nucléaire iranien de 2015 après le retrait des États-Unis en 2018, en particulier en garantissant les avantages économiques escomptés pour l’Iran.