Israël et le Hamas ont franchi, lundi, une première étape clé du fragile accord de cessez-le-feu à Gaza en libérant des otages et des prisonniers, suscitant l’espoir que l’accord puisse mettre un terme définitif à la guerre. Des questions épineuses restent toutefois en suspens, et pourraient dynamiter l’accalmie.
Pour les Israéliens, la libération des 20 otages encore en vie a apporté un sentiment d’exaltation et de clôture à une guerre à laquelle beaucoup se sont sentis contraints par le Hamas, même si beaucoup se sont engagés à continuer de se battre pour le retour des otages décédés encore à Gaza. Or avec la libération des otages vivants, l’urgence avec laquelle beaucoup ont appelé à la fin de la guerre va probablement diminuer, allégeant la pression sur le Premier ministre israélien pour faire avancer les prochaines phases de l’accord. Quatre otages décédés ont été renvoyés en Israël lundi, et 24 autres devraient l’être dans le cadre de la première phase du cessez-le-feu, qui exige également qu’Israël autorise un afflux de nourriture et d’autres aides humanitaires à Gaza.
Par ailleurs, le président américain s’est rendu dans la région pour célébrer l’accord. Lors d’un discours devant la Knesset, il a exhorté les législateurs à saisir l’occasion d’une paix plus large dans la région, déclarant aux parlementaires israéliens que leur pays devait désormais œuvrer pour la paix. «Israël, avec notre aide, a remporté tout ce qu’il pouvait par la force des armes», a-t-il affirmé, ajoutant qu’«il est temps maintenant de transformer ces victoires contre les terroristes sur le champ de bataille en un prix ultime: la paix et la prospérité pour tout le Moyen-Orient».
Son discours a été brièvement interrompu par une manifestation de deux membres de la Knesset, qui ont ensuite été expulsés de la salle. L’un d’eux brandissait une petite pancarte sur laquelle on pouvait lire : «Reconnaissez la Palestine».
L’autre question épineuse de cet accord relève de la future gouvernance de Gaza. Selon le plan américain, un organisme international gouvernera le territoire, supervisant les technocrates palestiniens qui gèrent les affaires courantes. Le Hamas a déclaré que le gouvernement de Gaza est une question palestino-palestinienne et devrait être élaboré par les Palestiniens. Le plan prévoit un rôle futur pour l’Autorité palestinienne, mais exige des réformes de cette autorité. Il prévoit le déploiement d’une force de sécurité internationale dirigée par des Arabes à Gaza, ainsi que la présence de la police palestinienne. Les forces israéliennes quitteraient les zones au fur et à mesure de leur déploiement. Environ 200 soldats américains sont présents en Israël pour surveiller le cessez-le-feu. Le plan évoque également la possibilité d’un futur État palestinien, une autre hypothèse vouée à l’échec pour Netanyahou.