​Palestine : Un million de femmes et de filles menacées par une famine de masse

L’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a averti samedi qu’au moins un million de femmes et de filles dans la bande de Gaza sont menacées de famine massive en raison du blocus israélien imposé depuis des mois et de la guerre dévastatrice menée contre l’enclave. «Les femmes et les filles à Gaza sont confrontées à la famine, à la violence et aux abus», a écrit l’UNRWA sur le réseau social X, basé aux États-Unis. «Elles sont contraintes d’adopter des stratégies de survie de plus en plus dangereuses, comme sortir à la recherche de nourriture et d’eau au risque extrême d’être tuées». L’agence a appelé à la levée du blocus et à la livraison massive d’aide humanitaire. Gaza traverse l’une des pires crises humanitaires de son histoire, la famine venant s’ajouter au conflit en cours. Depuis le 2 mars, Israël a fermé tous les points de passage vers le territoire, bloquant l’aide humanitaire et poussant l’enclave vers la famine, malgré des milliers de camions en attente à la frontière. Seules de faibles quantités de vivres ont pu entrer, insuffisantes face aux besoins de la population affamée.

Début août, le Programme alimentaire mondial de l’ONU avait déjà alerté qu’un tiers des 2,4 millions d’habitants de Gaza étaient restés plusieurs jours sans nourriture.
 

Un « nettoyage ethnique » dans la ville de Gaza
 
La Défense civile de Gaza a annoncé samedi la mort de 39 Palestiniens, dont des enfants, dans l’offensive israélienne sur le territoire ravagé par plus de 22 mois de guerre, où l’armée prépare de premières évacuations de civils en prévision de son offensive annoncée sur la ville de Gaza. Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a indiqué à l’AFP qu’un quartier de Gaza-ville subissait d’intenses bombardements depuis près d’une semaine. « Nous estimons que plus de 50.000 personnes restent dans le quartier de Zeitoun, la plupart sans eau ni nourriture », a-t-il déclaré, accusant Israël de « nettoyage ethnique » à Zeitoun et dans le quartier voisin de Tal al-Hawa. « Nos équipes n’ont pas accès aux blessés ».

Bassal s’est alarmé de la « situation catastrophique » à la ville Gaza-ville dont « les habitants n’ont aucun endroit où se réfugier ». « Nous avons oublié ce qu’est le sommeil. Les raids aériens et les tirs de char ne s’arrêtent pas. (…) Nous n’avons plus ni nourriture ni eau potable », a raconté à l’AFP un Palestinien qui vit avec sa famille dans une école transformée en refuge. « Depuis près d’une semaine, l’ennemi sioniste mène une offensive soutenue dans les quartiers est et sud de la ville de Gaza, en particulier dans le quartier Zeitoun, où des avions de guerre, de l’artillerie et des robots explosifs procèdent à une destruction systématique de la zone (…) », selon un communiqué de Hamas.
 

L’armée israélienne va déplacer des Gazaouis dans le sud de l’enclave
 
L’armée d’occupation va déplacer les habitants de Gaza présents dans des zones de combats vers des zones dans le sud de l’enclave, a annoncé samedi le porte-parole militaire israélien Avichay Adraee. Environ 90% de la population a dû être déplacée au moins une fois, au gré des attaques israéliennes, révélait The Guardian en janvier. «Beaucoup ont été contraints de déménager à plusieurs reprises, certains jusqu’à dix fois». Ces nouvelles déclarations interviennent quelques jours après l’annonce par Benyamin Netanyahu d’un plan pour prendre le contrôle du nord de la ville de Gaza. Israël contrôle déjà environ 75% de la bande de Gaza. Les forces israéliennes ont déjà intensifié leurs opérations dans la périphérie de la ville de Gaza au cours de la semaine dernière.

Vendredi, l’armée a affirmé que ses troupes menaient une série d’opérations à la périphérie de Gaza-ville, où des habitants font état depuis plusieurs jours d’intenses frappes et d’incursions au sol.