Les Etats-Unis ont opposé leur veto, mercredi, à un projet de Résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU qui appelait à un «cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent» dans la Bande de Gaza, balayant ainsi le vote favorable des 14 autres membres du Conseil.
Tandis que la France et le Royaume-Uni ont exprimé leur « regret » du résultat du vote, l’ambassadeur chinois Fu Cong a directement mis en cause les Etats-Unis, les appelant à « adopter une attitude juste et responsable ».
Silencieux sur ce dossier depuis un an, le Conseil peine à parler d’une seule voix depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement Hamas, bloqué plusieurs fois par des vétos américains, mais aussi russes et chinois. Dans ce contexte, il n’a pas tenté de sortir du silence depuis novembre, lorsque les Etats-Unis de Joe Biden avaient bloqué un texte réclamant aussi un cessez-le-feu, pour les mêmes raisons que celles avancées mercredi pour le premier véto de la nouvelle administration Trump.
Le projet de Résolution, qui a recueilli 14 voix pour et une contre, exigeait « un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent » et la libération sans condition des otages. Soulignant la « situation humanitaire catastrophique » dans le territoire palestinien, il réclamait la levée « immédiate et inconditionnelle de toutes les restrictions à l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza et sa distribution sûre et sans entrave à grande échelle », y compris par l’ONU.
Après plus de deux mois et demi de blocage, Israël a autorisé depuis le 19 mai l’entrée à Gaza d’une quantité limitée de camions de l’ONU, qui parle d’une « goutte d’eau » dans l’océan des besoins de l’enclave palestinienne. En parallèle, la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), organisation au financement opaque soutenue par Israël et les Etats-Unis, a mis en place des centres de distribution d’aide dénoncés par l’ONU comme contraires aux principes humanitaires. Plusieurs drames ont eu lieu ces derniers jours près de ces centres, faisant des dizaines de morts, faisant comparaitre les points de distribution à des pièges mortels.
Dans le contexte de paralysie du Conseil, l’ambassadeur palestinien à l’ONU Riyad Mansour en a appelé à toutes les capitales d’assumer leurs obligations et d’agir vite et fermement pour «mettre fin à l’impunité, et aux atrocités».
Le Hamas a pour sa part dénoncé un véto américain « scandaleux », qui témoigne d’un « alignement total » avec Israël et un « soutien politique direct » à ses actions à Gaza.