Présentée par le Maroc, « Al Orjoza fi teb », l’œuvre la plus célèbre d’Ibn-Toufail, Abou Bakr Muhammad ibnu Abdul Malik Al-Qaysi, entre au « registre de la Mémoire du monde » de l’UNESCO, qui a pour mission de protéger le patrimoine documentaire à travers le monde, a annoncé, jeudi, l’Organisation onusienne.
Ce livre de médecine, note-t-elle, décrit avec une grande précision les pathologies de l’époque, leurs symptômes et leur traitement, ajoutant qu »Al Orjoza » se présente sur 148 pages et comporte 7700 vers, « c’est une véritable encyclopédie composée de 7 articles et plusieurs chapitres, qui classe respectivement des maladies qui affectent le corps humain ».
Il s’agit des maladies de la tête, du visage, de la gorge, du thorax et de l’appareil respiratoire, de l’appareil digestif, des intestins et du ventre, les maladies rénales et des voies urinaires, la fièvre occasionnelle et pathologique, des maux infestant le corps de l’extérieur et traitées en toxicologie.
« Le patrimoine documentaire est un élément essentiel et pourtant fragile de la mémoire du monde. L’UNESCO y consacre un programme de sauvegarde – comme pour les bibliothèques de Chinguetti en Mauritanie ou les archives d’Amadou Hampâté Bâ en Côte d’Ivoire –, partage les meilleures pratiques et tient ce registre qui porte la trace de la trame la plus large de l’histoire de l’humanité » , a indiqué la directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, citée dans un communiqué de l’Organisation.
Outre « Al Orjoza fi teb », l’UNESCO a annoncé également l’inscription de 73 nouvelles collections du patrimoine documentaire à son registre de la Mémoire du monde, portant à 570 le nombre total de collections inscrites.
Les inscriptions, provenant de 72 pays, et 4 organisations internationales, traitent notamment de la révolution scientifique, de la contribution des femmes à l’histoire ou des grandes étapes du multilatéralisme.
Le registre consiste en des collections documentaires comprenant des livres, des manuscrits, des cartes, des photographies, des enregistrements sonores ou des vidéos, qui témoignent du patrimoine commun de l’humanité, précise-t-on.
Il s’enrichit par décision du Conseil exécutif de l’UNESCO après l’évaluation des candidatures par un comité consultatif international indépendant.
Institué en 1992, le programme « Mémoire du monde » vise à encourager la préservation du patrimoine documentaire de l’humanité et à garantir l’accès universel. Souvent très vulnérable, ce patrimoine est exposé aux risques de dégradation et de catastrophes.