En France, les concombres de type Cat 1 ont été interdits à la consommation dans quelques régions pour des raisons de sécurité à cause de l’usage d’un pesticide au-delà du plafond autorisé. Un rappel qui ne suscite étrangement pas autant de tapage médiatique à l’hexagone que les produits importés dont les tomates marocaines qui ont été visées il y a plus d’un an par un acharnement médiatique avec des approximations souvent infondées. Détails.
À partir du 19 septembre 2025, les concombres de type Cat 1 seront rappelés des points de vente pour des raisons de sécurité. Commercialisés dans quelques régions dont Centre-Val de Loire, Île-de-France, et la Normandie, ces concombres contiennent des quantités de pesticides au-delà des limites autorisées, selon une note explicative publiée par les autorités sanitaires françaises compétentes.
Techniquement parlant, ces produits rappelés dépassait à la fois la limite maximale en résidus (LMR) et la dose de référence aiguë qui correspond à la quantité maximum que peut se permettre un consommateur à court terme sans risque d’effet dangereux pour sa santé.
Peu médiatisée à l’hexagone, cette décision n’a étonnement suscité aucun bruit médiatique contrairement à ce que fut le cas des tomates marocaines qui firent l’objet d’une virulente campagne, accusant à tort les produits marocains de contenir le thiaclopride, un pesticide interdit la même année par les autorités françaises. Cette campagne avait pris de l’ampleur en mars 2024 lorsque la grogne des agriculteurs français contre les politiques de l’Union européenne atteignait son paroxysme.
Certains supports ont rapidement commencé à faire le lien entre les tomates importées du Maroc et l’usage de pesticides en dépit des démentis formels de l’Office nationale de la Sécurité sanitaire et alimentaire (ONSSA), qui avait rappelé que cet insecticide était interdit au Royaume depuis 2021.
Dans le sillage de la colère des agriculteurs contre les accords de libre-échange, on s’est résigné rapidement à désigner les tomates marocaines comme bouc émissaire de la crise de l’agriculture française. Celle-ci est plus liée à la politique agricole et commerciale de l’UE qu’aux normes d’importation auxquelles s’adaptent les produits marocains en permane malgré les mises à jour de plus en plus fréquentes du règlement des limites maximales de résidus (LMR). L’ONSSA a dû renforcer sa veille afin d’adapter sa liste d’intrants chimiques aux exigences européennes et se conformer au durcissement de la réglementation sanitaire de l’UE.
Les tomates marocaines furent ainsi une victime collatérale de la confusion qui règne chez les agriculteurs. Lesquels confondent la politique européenne, qui relève des choix de Bruxelles, avec les produits importés, fussent-ils conformes aux normes. D’où les attaques répétitives contre les camions transportant les légumes en provenance du Royaume qui a poussé la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (COMADER) à saisir la Justice.