Procès El Mahdaoui: La Cour d’appel confirme le verdict de première instance

La Cour d’appel de Rabat a confirmé, ce lundi 30 juin 2025, la condamnation du journaliste Hamid El Mahdaoui, prononcée en novembre dernier en première instance.

La Cour d’appel de Rabat a confirmé, ce lundi 30 juin 2025, la condamnation du journaliste Hamid El Mahdaoui, prononcée en novembre dernier en première instance. Il écope d’un an et demi de prison ferme et d’une amende de 1,5 million de dirhams au profit du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, dans une affaire qui a largement mobilisé l’opinion publique et les milieux de défense des droits humains.

El Mahdaoui a été reconnu coupable de « diffusion de faits mensongers dans un but diffamatoire », « injures publiques » et « atteinte à la vie privée », en vertu des articles 443, 444 et 447 du Code pénal.

Cette décision intervient dans un contexte tendu, alors que le ministre Ouahbi a déposé pas moins de cinq plaintes contre le journaliste, avec l’aval du chef du gouvernement Aziz Akhannouch. Dans le cadre de cette affaire, la défense du ministre avait réclamé 10 millions de dirhams à titre de réparation.

Le litige porte sur six vidéos publiées sur la chaîne YouTube d’El Mahdaoui entre février et décembre 2023, dans lesquelles le ministre est nommément cité et critiqué. Le journaliste affirme avoir tenté, sans succès, de contacter Ouahbi avant publication. L’un des contenus évoque une voiture de luxe qu’aurait reçue Ouahbi de la part de Hind El Achchabi, ex-dirigeante du groupe Dalia Développement, (en tant que son avocat, ndlr), soulevant des soupçons de fraude fiscale.

Par ailleurs, El Mahdaoui avait abordé un ancien dossier judiciaire impliquant Ouahbi dans un litige de 45 millions de dirhams entre Wana et Maroc Telecom. Selon l’accusation, ces éléments constitueraient une violation du secret professionnel et une atteinte à la vie privée du ministre, alors avocat.

La défense d’El Mahdaoui dénonce, pour sa part, un acharnement judiciaire visant à faire taire un journaliste critique. Elle souligne notamment le refus de renouvellement de sa carte de presse professionnelle, perçu comme une tentative d’intimidation.

Le parquet a soutenu que les faits reprochés vont au-delà de la liberté d’expression et portent atteinte à la dignité et à la réputation d’un membre du gouvernement.

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