La place Bab El Had à Rabat a été, dimanche soir, le théâtre du lancement du programme « art de la Halqa », qui célèbre l’art du conte, dans le cadre de la 22e édition du Festival international « Maroc des Contes ».
La place Bab El Had s’est transformée en un espace interactif unissant l’authenticité du patrimoine et l’art du conte lors d’une soirée marquée par la participation de conteurs marocains vêtus d’habits et de couleurs illustrant la thématique de l’eau, qui ont, au rythme de la parole contée, transporté le public dans un voyage aux profondeurs de l’imaginaire populaire collectif.
Des groupes artistiques venus du Maroc et d’Afrique ont meublé les contours de la vaste esplanade en enchaînant des performances de haut niveau, au rythme des tambours et des trompettes, reflétant toute la richesse et la diversité du patrimoine culturel humain.
Ce festival, qui réunit des conteurs de renom de plus de 40 pays, joue un rôle pionnier à l’échelle internationale et célèbre le patrimoine immatériel et culturel, notamment l’art du conte, a affirmé la directrice du festival, Najima Thay Thay, ajoutant que le choix des “contes de l’eau” comme thématique de cette édition illustre l’importance de sensibiliser, à travers les contes, sur les rôles vitaux de cette denrée indispensable.
Dans une déclaration à la presse, elle a précisé que l’art populaire de la « Halqa » est au coeur du programme du festival, notant que plusieurs places au niveau de la région de Rabat-Salé-Kénitra seront le théâtre de spectacles de contes, puisés de la mémoire populaire marocaine.
Après avoir mis en exergue le choix des organisateurs de rendre hommage à la figure du « Guerrab », le porteur d’eau, comme symbole culturel marocain, Mme Thay Thay a souligné l’importance de préserver et de valoriser ce patrimoine, en tant que trésor culturel et humain, qui recèle des dimensions symboliques en lien avec l’eau.
Pour sa part, la conteuse et professeure, Atika Guelfaa, a estimé que le conte est un moyen efficace pour éduquer les enfants aux valeurs environnementales, notamment à la lumière des changements climatiques, ajoutant que, dans la classe, elle s’appuie principalement sur le conte et le récit pour renforcer la prise de conscience des plus jeunes quant à la valeur de l’eau.
Les enfants, à l’ère du numérique, se ruent vers les contes et la préservation du patrimoine culturel des contes populaires, spécialement en Darija, a-t-elle relevé, faisant valoir que « le conte gagne en beauté et en profondeur culturelle lorsqu’il est énoncé dans sa langue originale ».
Cette édition célèbre l’eau en tant que levier symbolique et culturel en évoquant des contes et des légendes liés à l’eau. Elle vise à renforcer le dialogue interculturel, mettre en lumière la symbolique de l’eau dans la mémoire humaine et encourager la création de nouveaux contes en lien avec les enjeux contemporains.
Le programme de cette édition, qui se poursuit jusqu’au 13 juillet, comprend de grandes veillées contées réunissant des conteurs du Maroc et d’ailleurs, une table ronde internationale autour du thème « L’eau dans l’imaginaire universel humain », ainsi qu’un masterclass professionnel en art du conte, destiné à former une nouvelle génération de conteurs et à leur fournir des outils d’expression contemporains alliant créativité et enjeux environnementaux actuels.