Rabat : Le festival JASSAD joue la partition féminine sur les planches

Le festival international des femmes metteuses en scène « JASSAD » signe son retour avec une troisième édition placée sous le signe de l’engagement. Du 17 au 21 octobre à Rabat, l’événement mettra en lumière 12 créations scéniques en provenance de 9 pays : le Maroc, l’Espagne, la Jordanie, la Roumanie, la Tunisie, l’Irak, la France, l’Italie et le Liban.

Quand les corps prennent la parole, les frontières s’effacent. C’est ce que donnera à voir, sur scène, la troisième édition du Festival JASSAD, qui se tiendra à Rabat du 17 au 21 octobre. Porté par des femmes metteuses en scène venues de neuf pays, le festival présentera douze spectacles, avec pour seule urgence : raconter, mettre en scène, et faire vibrer le public marocain. Fidèle à sa vocation, cette manifestation met en lumière des créations portées par des voix féminines fortes et singulières, dont les démarches artistiques traduisent des récits puissants, engagés, ancrés dans le réel. 

À travers cette édition, le Festival JASSAD exprime son plein soutien au peuple palestinien, et rend hommage aux jeunesses du monde entier qui, malgré les violences, continuent de revendiquer dignité, justice et liberté d’expression.

La cérémonie d’ouverture, qui s’est tenue le vendredi 17 octobre dans la grande salle du Théâtre Mohammed V, a levé le voile sur une pièce théâtrale intense marquant le grand retour de l’actrice marocaine Mariam Zaimi sur scène. Intitulée « Tkharchich », cette création à la croisée du social et du psychologique, portée par une vision artistique audacieuse, propose une lecture originale et sensible du quotidien marocain.

À travers une mise en scène riche en émotions, le spectacle explore les conflits intérieurs, les fragilités humaines et les questions existentielles qui traversent l’individu. Le public, composé de petits et grands, s’est vu entraîné dans une véritable étreinte scénique, où le langage du corps s’est exprimé dans toute sa puissance, sublimé par des acteurs talentueux et une direction artistique maîtrisée.

Faisant partie des metteuses en scène représentées lors de cette édition, Clémence Labatut, comédienne au sein de la Compagnie Ah! Le Destin, s’est exprimée dans une déclaration accordée au journal « L’Opinion » au sujet du projet qu’elle présentera dans le cadre du festival. Elle déclare : « Nous allons présenter la pièce (Aux croisements) ce lundi 20, mise en scène en collaboration avec Fatim Layachi. Elle est née d’un travail d’écriture de plateau, et aborde les secrets de famille, la génération des grands-parents, ainsi que le quotidien des femmes trentenaires. C’est une pièce pleine de rebondissements et d’intimité, dans laquelle beaucoup de spectateurs pourront se reconnaître ».

Parmi les temps forts que réserve ce festival, la Rencontre des metteuses en scène se distingue comme un moment privilégié. Réunies autour d’un débat convivial et ouvert gratuitement au public, des artistes venues d’horizons divers échangent sur leurs pratiques, questionnent les enjeux professionnels, et construisent collectivement des pistes pour l’avenir de la scène féminine.

Le festival rend également hommage à des femmes qui ont consacré leur vie au théâtre, certaines cumulant plus de cinquante ans de carrière. Parmi elles, l’illustre Lina Abyad, venue du Liban, incarne parfaitement cet idéal de dévouement artistique.

Les activités de cette troisième édition se dérouleront dans plusieurs lieux culturels prestigieux de Rabat : le Théâtre National Mohammed V, la salle Bahnini, le siège du Théâtre Aquarium dans le quartier El Akkari, la salle Abdessamad Kenfawi (située au 4ème étage du Théâtre National, accessible par l’entrée arrière) ainsi que la salle Gérard Philipe de l’Institut français de Rabat.

Depuis la création de JASSAD, cet espace favorise l’émergence de propositions concrètes, de collaborations fructueuses, et de projets de création appelés à se prolonger bien au-delà de la durée du festival. Dans un monde traversé par la douleur, les luttes et les résistances, cette manifestation qui respire le féminin crée un espace de dialogue et de solidarité où l’art devient un acte de compassion, de mémoire et de lutte.
 

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