Réconcilier l’économie et l’écologie : repenser la logistique au service du pays

Au Maroc, comme ailleurs, la transition vers un modèle de développement durable n’est plus une option. Elle s’impose comme une nécessité urgente face aux défis climatiques, sociaux et économiques de notre époque. Et pourtant, lorsqu’on parle d’écologie ou de croissance verte, on pense rarement à la logistique. Ce secteur reste souvent en arrière-plan, alors qu’il est en réalité au cœur du fonctionnement de notre économie.
 
La logistique ne se limite pas à transporter des marchandises. Elle relie les producteurs aux marchés, les zones rurales aux zones industrielles, les ports aux villes. Elle soutient les filières clés de notre croissance, comme l’agroalimentaire, le textile ou l’automobile. Elle structure les échanges et accompagne l’intégration du Maroc dans les chaînes de valeur régionales et mondiales.
 
Mais cette logistique, aujourd’hui, coûte cher à l’environnement. Dominée par le transport routier, peu optimisée, encore peu digitalisée, elle génère une part importante des émissions de gaz à effet de serre. Cela freine nos ambitions climatiques, mais aussi notre compétitivité. Car une logistique inefficace, c’est aussi des pertes économiques, des délais, des surcoûts.
 
La bonne nouvelle, c’est que les choses commencent à bouger. Ces dernières années, le Maroc a lancé des initiatives concrètes : développement de zones logistiques modernes intégrant les critères environnementaux, promotion du fret ferroviaire comme alternative au camion, intégration progressive du numérique dans les chaînes de transport, et exploration de solutions innovantes comme l’hydrogène vert pour les mobilités lourdes.
 
Ces signaux sont encourageants. Mais nous restons encore au début du chemin. Trop d’acteurs, notamment les PME du secteur, manquent de moyens pour adopter des technologies propres. Les compétences en logistique durable sont encore rares. Et le cadre incitatif – fiscal, réglementaire ou financier – ne permet pas toujours d’accélérer la bascule vers des pratiques plus vertes.
 
Or, la logistique durable n’est pas seulement un enjeu écologique. C’est un outil de développement. C’est un levier pour améliorer la fluidité des échanges, réduire les inégalités territoriales, créer des emplois qualifiés, et renforcer notre attractivité auprès des investisseurs internationaux.
 
Il est donc temps de placer ce secteur au cœur de la stratégie nationale de durabilité. Cela demande une vision claire, des politiques publiques cohérentes, un dialogue entre acteurs publics et privés, et une mobilisation collective. Mais surtout, cela demande que nous changions notre regard : la logistique n’est plus un simple service de transport. C’est un pilier stratégique pour bâtir un Maroc plus résilient, plus équitable et plus respectueux de ses ressources.
 
 
 

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