À l’aube de la rentrée, la question de la vente des manuels scolaires resurgit avec force dans le paysage éducatif. Dans plusieurs établissements privés, l’obligation d’acheter directement auprès de l’école entraîne une inflation des tarifs, allant de 15 à 25 dirhams de plus qu’en librairie, alourdissant ainsi le budget des familles, certains voyant leur facture dépasser les 2 000 dirhams par élève.
Youssef, libraire passionné, déplore avec élégance : « Nos rayons abritent plus de 1 500 références. Privatiser ce marché, c’est effacer un pan essentiel de la diffusion du savoir, un recul culturel inestimable. » Pour lui, la disparition progressive de ces établissements traditionnels priverait le pays d’un espace irremplaçable dédié à la culture et à l’éducation.
Les associations de parents, quant à elles, réclament ardemment l’instauration d’un cadre réglementaire garantissant transparence et libre choix. Samira, porte-parole d’une de ces organisations, insiste : « Il s’agit avant tout d’assurer l’égalité d’accès à une éducation de qualité, sans compromettre le pouvoir d’achat des ménages. »
Ce débat, à la croisée des enjeux économiques et culturels, appelle une réponse éclairée de la part des autorités. Le défi consiste à préserver l’équilibre fragile entre exigence financière et maintien d’un héritage intellectuel et social indispensable.