Rétrospective 2024 : L’An des Grands Tournants

De la réforme du Code de la famille à la reconnaissance française de la marocanité du Sahara, en passant par l’organisation de la Coupe du Monde, la couverture sociale universelle, la loi sur la grève, sans oublier le chantier de la lutte contre le stress hydrique… l’accélération de plusieurs chantiers majeurs, au cours des douze derniers mois, marque l’aboutissement de grands changements pour notre pays. Round up des 12 événements les plus saillants de cette année.

​Lutte contre le stress hydrique : Appel Royal pour accélérer la cadence

La situation hydrique au Maroc n’a jamais été si inquiétante qu’aujourd’hui. Face au recul alarmant des précipitations, la tutelle n’y est également pas allée de main morte, lançant moult dispositifs pour mettre fin aux «bad practices» qui épuisent les nappes phréatiques, telles que l’export démesuré des fruits et légumes «hydrivores», la sur-utilisation du gazon dans l’urbanisme, ou encore l’usage domestique excessif. Mais l’année 2024 a été marquée par une nouvelle batterie de mesures anti-stress hydrique, à la suite des orientations Royales adressées le 16 janvier lors d’une  réunion de travail dédiée à la thématique. Outre l’accélération de la cadence des chantiers, le Souverain a appelé l’Exécuif  à instaurer une communication transparente et régulière en direction des citoyens. Une directive à laquelle le ministère a répondu présent, permettant de limiter les dégâts de la sécheresse.

 

Energie : Offre hydrogène vert
Conformément aux directives Royales, le gouvernement a dévoilé, le 11 mars 2024, l’”Offre Maroc” pour le développement de l’hydrogène vert. La circulaire publiée par l’Exécutif constitue une offre opérationnelle et incitative, couvrant l’intégralité de la chaîne de valeur de l’hydrogène vert. Conçue pour répondre aux besoins des investisseurs, elle ambitionne de positionner le Maroc comme un acteur compétitif dans ce secteur à fort potentiel, selon le Chef du gouvernement.
 
D’après les chiffres dévoilés par l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN), 40 demandes de projets ont été reçues dans les différentes régions du Royaume par cet organisme chargé de coordonner cette stratégie. De son côté, l’État a identifié un foncier public d’environ 1 million d’hectares afin d’encourager et d’accompagner les porteurs de projets pour développer cette filière prometteuse.

 

Fête du Trône : 25 ans de règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI
Cette année, le peuple marocain a célébré les 25 ans d’accession au Trône de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Sous Sa conduite, le Maroc a accompli des réformes majeures dans les domaines politique, économique, social, culturel et environnemental.
 
Ces initiatives ont considérablement renforcé la souveraineté nationale, notamment grâce à une série de succès diplomatiques relatifs à la question du Sahara marocain. Le pays a également accru sa résilience face aux crises en instaurant des mécanismes de stabilité sociale, tels que l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH) et la mise en œuvre de la protection sociale universelle.
 
Des efforts notables ont été consacrés à la préservation de l’identité nationale, à la promotion des valeurs positives et à l’officialisation de la langue amazighe. Par ailleurs, des projets stratégiques ont été lancés pour garantir la sécurité énergétique, alimentaire, hydrique et sanitaire, tout en développant la souveraineté industrielle et numérique.

 

Grâce Royale : Clémence et soulagement
L’année qui s’achève a été porteuse de bonnes nouvelles pour plusieurs personnes qui ont retrouvé leur liberté, dont les journalistes Taoufik Bouachrine, Omar Radi et Soulaimane Raissouni, graciés, le 29 juillet, par le Souverain, à l’occasion de la fête du Trône. Leur nom est apparu parmi les 2476 personnes annoncées par un communiqué officiel. Leur libération a suscité un grand soulagement chez les militants des droits de l’Homme et marqué la fin d’un feuilleton qui a duré plusieurs années. Une fois sortis de prison, les journalistes graciés ont salué ce geste Royal. Ils ont ensuite repris leur vie publique le plus normalement du monde. Certains d’entre eux ont aussitôt renoué avec l’exercice médiatique en multipliant les interviews et les prises de parole publiques. 

 

Démographie : Recensement général de la population
Comme chaque décennie, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a mené la 7ème édition du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH), sur une période d’un mois. Cette opération a mobilisé d’importantes ressources humaines, avec 55.000 participants, incluant enquêteurs, contrôleurs et superviseurs communaux. Sur le plan matériel, le HCP a également acquis 55.000 tablettes électroniques.
 
À l’issue de cette enquête, des chiffres ont été dévoilés par le Haut-Commissaire au Plan, Chakib Benmoussa, qui a entre-temps succédé à Ahmed Lahlimi Alami à la tête de l’institution. La population marocaine s’élève désormais à 36,82 millions d’habitants, enregistrant une hausse de 8,80% par rapport à 2014. Parmi les données clés révélées, le taux de fécondité s’établit à 1,97, soit en dessous du seuil de remplacement des générations, fixé à 2,1 enfants par femme.

 

Gouvernement Akhannouch II : Acte pour rétablir la confiance

Durant les trois premiers trimestres de l’année 2024, le Royaume semblait entrer dans une sorte d’hibernation dans l’attente d’un réveil printanier énergisant. Le remaniement ministériel opéré le 23 octobre 2024, et qui, par ailleurs, était  pressenti depuis bien longtemps, a mis fin à ce gel qui ne prêtait pas à l’optimisme. L’acte Akhannouch II était ainsi un signe de bonne volonté à une population qui aspire à vivre l’expérience du fameux « Etat social », mettant fin à son désarroi. Un indicateur d’engagement envers les attentes des citoyens, qui appellent à des actions politiques « terre-à-terre », capables de changer leur quotidien, en améliorant des services simples tels que le transport en commun, les procédures administratives, ou encore les prestations hospitalières. Le nouveau casting gouvernemental était donc un nouveau pas vers le rétablissement de la confiance des citoyens.

 

Maroc – France : L’année du nouveau chapitre
Le 28 octobre 2024, le Président français Emmanuel Macron, a été reçu solennellement par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et accueilli chaleureusement par le peuple marocain, récoltant ainsi les fruits de sa position claire et sans ambages sur la marocanité du Sahara. Cette reconnaissance, qui s’est longtemps fait attendre, permet aux deux Etats d’écrire «un nouveau livre», permettant une prospérité partagée, avec un Royaume stratégiquement placé dans les espaces méditerranéen et atlantique, ainsi qu’une France considérée comme l’un des moteurs de l’économie européenne. Le poids de cette décision s’est très vite ressenti au sein du Conseil de Sécurité, où le représentant permanent de la France auprès des Nations Unies, Nicolas de Rivière, a réaffirmé que «le présent et l’avenir» du Sahara s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine.

 

Sahara : Proche fin du conflit
Jamais le Maroc n’a été si proche d’une résolution définitive du con it du Sahara qui n’a que trop duré. 2024 est l’année des percées fulgurantes. A l’issue d’un bras de fer silencieux, la France s’est résolue à reconnaître la souveraineté du Maroc dans une lettre, envoyée le 31 juillet par le président Macron à SM le Roi, à l’occasion de la fête du Trône. Le plan d’autonomie est désormais soutenu même en Scandinavie où la Finlande l’a appuyé, en août 2024. En Europe, la majeure partie des pays influents (près de 17) soutiennent la souveraineté marocaine face à l’immobilisme de l’Union Européenne, dont la Cour de Justice a entériné, en octobre dernier, l’annulation des accords de pêche et d’agriculture avec le Maroc. Cette décision a embarrassé l’UE qui n’a d’autre choix que de se rendre à l’évidence pour préserver son partenariat avec le Royaume, plus intraitable que jamais. En Amérique Latine, le Polisario a perdu ses derniers soutiens. Le Panama et l’Equateur l’ont désavoué, emboîtant le pas au Pérou et encourageant des pays comme le Paraguay, dont le Parlement a appelé à soutenir le plan d’autonomie. Le Brésil évolue dans ce sens…

 

Industrie militaire : Premier drone “Made In Morocco”
Le Maroc porte aujourd’hui l’ambition de rejoindre le club des fabricants d’armes en s’employant depuis des années à forger sa propre industrie locale. Bien qu’on en soit qu’au début, les prouesses ne manquent pas. Le drone 100% marocain est d’ores et déjà opérationnel. Aerodrive, une entreprise marocaine, a annoncé, le 10 octobre, le succès du test de son drone “Atlas Istar”. Destiné aux opérations de surveillance et de renseignement, cet aéronef a été développé pour répondre aux besoins des Forces Armées Royales, qui font désormais des drones un fondement de leur doctrine défensive. L’équipe d’Aerodrive a réussi, en même temps, à développer un drone kamikaze baptisé Mavrick, que le fondateur de la société, Soufiane Ammagui, a dévoilé pour la première fois, en novembre dernier, au Marrakech Air Show. 

 

​Football : Officialisation de l’organisation de la Coupe du Monde 2030
Le mercredi 11 décembre, le Maroc a été officiellement désigné comme co-organisateur de la Coupe du Monde 2030 avec le Portugal et l’Espagne. L’annonce de cette candidature unique a été faite par Sa Majesté le Roi Mohammed VI le 4 octobre 2023, mais il restait encore à monter le dossier commun aux trois pays et à remplir toutes les normes et exigences de la FIFA. C’est désormais chose faite, puisque le “bidbook” a été livré dans les délais impartis, et les fédérations membres de la FIFA ont voté en sa faveur par acclamation.
 
Le Souverain a nommé Fouzi Lekjaa à la tête du “Comité Coupe du Monde 2030”, chargé de superviser tous les projets multidimensionnels en préparation de l’accueil de cet événement planétaire. Plusieurs chantiers sont en cours dans tous les domaines, notamment les stades, les infrastructures de transport et d’accueil, la santé et les télécommunications. L’objectif est que l’horizon 2030 ne se limite pas à la Coupe du Monde, mais marque une véritable révolution transformant le visage du pays.

 

Loi sur la grève : Enfin le déblocage

Longtemps rangé dans les tiroirs du Parlement, le projet de loi organique encadrant le droit de grève a enfin marqué une avancée décisive dans son parcours législatif, en étant adopté à la majorité par la Chambre des Représentants. Si le texte venait à être définitivement entériné, ce qui semble hautement probable, il constituerait une réalisation majeure pour le gouvernement actuel, tant ce dossier avait été perçu comme un chantier ardu à mener à terme. Avec l’adoption de ce texte, l’Exécutif a instauré une liberté syndicale inaliénable tout en fixant des règles visant à prévenir les abus des employeurs envers leurs salariés, et à éviter que ces derniers ne causent des préjudices aux citoyens en bloquant des services essentiels, tels que les hôpitaux.

 

Moudawana : Un deuxième pas sur le chemin de l’égalité
L’année 2024 a été celle d’une nouvelle révolution sociétale. Après une longue délibération nationale, la réforme du Code de la famille a été finalement dévoilée, le 22 décembre, par le gouvernement, au lendemain d’une réunion de travail présidée par SM le Roi au Palais royal de Casablanca. Fruit d’un long débat national, la réforme a été élaborée au bout de six mois d’auditions menées par l’Instance nommée à cet e et, dont les conclusions finales ont été soumises au Souverain et ensuite à l’appréciation des Oulémas. La nouvelle révision de la Moudawana est le prolongement de celle de 2004, dont elle a comblé les carences. Restriction drastique du recours à la polygamie et au mariage des mineurs, tutelle légale et garde des enfants équitablement partagées, divorce à l’amiable… Des changements majeurs sont proposés pour promouvoir les droits des femmes et des enfants sans toucher aux fondements de l’Islam, et ce, grâce à l’Ijtihad constructif. Maintenant, reste l’étape législative. 

À propos

Check Also

Supercoupe d’Italie: Le derby de Milan en finale

Les deux clubs milanais se retrouveront en finale de la 37e Supercoupe d’Italie pour un …