Réunion de Coordination ALMERA 2024 : Un succès mondial au Maroc

Du 5 au 7 novembre 2024, le Centre National de l’Énergie, des Sciences et des Technologies Nucléaires (CNESTEN), en collaboration avec l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA), a organisé la 21ème réunion de coordination du réseau ALMERA (Réseau des Laboratoires d’Analyse pour la Mesure de la Radioactivité Environnementale). Cet événement marquant s’est tenu à l’Hôtel Rabat, dans la capitale marocaine, rassemblant près de 220 participants issus de 67 pays, avec une présence de 107 participants sur place et plus de 110 connectés virtuellement.

Cette réunion a constitué un forum essentiel pour les experts et chercheurs internationaux spécialisés dans la mesure de la radioactivité environnementale, un domaine fondamental pour la gestion des risques radiologiques et la protection de la santé publique. Les participants ont eu l’opportunité de renforcer la collaboration internationale, de partager des percées scientifiques révolutionnaires et d’établir les priorités futures du réseau ALMERA. Ce dernier regroupe des laboratoires spécialisés dans la surveillance de la radioactivité dans l’environnement, visant à garantir un avenir plus sûr pour tous.
 

Un rendez-vous incontournable pour la mesure de la radioactivité environnementale
L’objectif principal de cette rencontre était de renforcer la collaboration entre les laboratoires dédiés à la mesure de la radioactivité et de partager les dernières avancées techniques et méthodologiques dans ce domaine vital pour la santé publique et la protection de l’environnement. L’événement a également mis en exergue l’importance cruciale de l’analyse de la radioactivité au sein des écosystèmes naturels, particulièrement face aux défis mondiaux liés à la potentielle contamination radioactive des eaux et des sols. Ces enjeux nécessitent une réponse collective ainsi que des mécanismes de surveillance efficaces et adaptés.

L’ouverture de la réunion a été marquée par des discours de bienvenue inspirants de Mme Najat Mokhtar, Directrice adjointe de la Division des sciences nucléaires à l’AIEA, et de M.Hamid Marah, Directeur Général du CNESTEN. Mme Mokhtar a souligné l’importance cruciale de ce réseau international dans le renforcement des capacités mondiales de mesure et d’analyse de la radioactivité, en particulier dans les zones sensibles. « L’engagement de l’AIEA dans le développement de cette plateforme vise à soutenir les pays dans leurs efforts de surveillance et de gestion des risques liés à la radioactivité, dans un monde de plus en plus confronté à des défis environnementaux, » a-t-elle déclaré, mettant en avant l’urgence de renforcer les infrastructures de surveillance et d’analyse afin de prévenir les risques radiologiques.

M. Marah, de son côté, a exprimé la fierté du CNESTEN d’accueillir cet événement, insistant sur l’importance du rôle stratégique du CNESTEN dans le développement de la science nucléaire et la formation des professionnels dans le domaine de la surveillance radiologique.

Mme Iolanda Osvath, Responsable du programme ALMERA à l’AIEA, a salué l’engagement des participants tout en insistant sur la nécessité d’une collaboration continue. Enfin M. Khalid Laraki, Directeur de la Plateforme des Laboratoires au CNESTEN, a mis en lumière le rôle la coopération internationale pour l’harmonisation des méthodes de mesure de la radioactivité.
 

Des sessions techniques et des échanges fructueux
Les journées de la réunion ont été animées par une série de sessions techniques riches en échanges interactifs. Les discussions ont exploré une vaste gamme de sujets, allant des premiers résultats du test de compétence ALMERA 2024 aux dernières avancées concernant la production de matériaux de référence par l’AIEA, un élément essentiel pour assurer la précision et la fiabilité des analyses.

L’un des moments phares de cet événement a été la présentation des résultats des tests de compétence ALMERA 2024, sur des échantillons d’eau, de sédiment, de bauxite et des échantillons simulant une contamination superficielle. De plus, les résultats des comparaisons inter-laboratoires ont permis de comparer la performance des laboratoires participants dans la mesure de la radioactivité de l’eau de mer, sédiments et organismes marines et dans l’analyse des eaux traitées au Japon via le système ALPS (Advanced Liquid Processing System) de Fukushima. Les experts ont également fourni des mises à jour concernant les tests de compétence dans les mesures de la radioactivité marine, illustrées par des études de cas approfondies sur l’analyse de radionucléides spécifiques tels que le Tritium (3H),Strontium 90 (90Sr) et le Césium 137 (137Cs) dans les échantillons d’eau de mer.

Les participants ont eu l’opportunité d’assister à des présentations captivantes de chercheurs provenant de divers pays, notamment des États-Unis, de la Suisse, du Royaume-Uni, de la Corée du Sud, et bien d’autres. Par exemple, le Laboratoire national de Los Alamos (USA) a partagé son expérience dans les comparaisons inter-laboratoires, en mettant en lumière ses recherches sur l’analyse des eaux traitées de Fukushima. Une autre présentation marquante a été celle de l’équipe de la Corée du Sud, qui a présenté une méthode simple et efficace pour la détermination des radionucléides dans l’eau de mer, suscitant un vif intérêt parmi les participants.
 

Dynamiser la collaboration régionale
L’un des aspects les plus fructueux de la réunion a été l’organisation de groupes de discussion régionaux. Ces sessions ont permis une meilleure compréhension des défis spécifiques rencontrés par les laboratoires dans chaque région, tout en favorisant un dialogue ouvert entre les participants. Les pays ont été regroupés par zones géographiques – Afrique, les Amériques, Asie-Pacifique, Europe et Moyen-Orient – et ont discuté des priorités régionales en matière de surveillance radiologique, ainsi que des obstacles et des opportunités pour améliorer les capacités analytiques.

Un point majeur soulevé lors de ces discussions a été l’importance de renforcer les capacités des laboratoires dans les pays en développement, en leur offrant un soutien technique et financier adapté. Les membres du réseau ont également souligné la nécessité d’améliorer la communication et le partage de données en temps réel. Cela est essentiel pour renforcer la réactivité face aux crises environnementales et nucléaires, permettant ainsi une gestion plus efficace et coordonnée des situations d’urgence.
 

Visite des installations du CNESTEN
Le dernier jour de la réunion a été dédié à une visite des installations du Centre d’Études Nucléaires de la Maâmora (CENM). Les participants ont eu l’occasion de découvrir les équipements de pointe utilisés pour les analyses environnementales et la gestion des risques nucléaires. Cette visite a été une excellente opportunité pour les membres d’ALMERA de voir concrètement les opérations du CNESTEN, ainsi que ses efforts pour assurer la sécurité radiologique en collaboration avec d’autres centres de recherche internationaux.

Au cours de la visite, les participants ont exploré divers modules du centre, notamment le module d’analyse des radioéléments, le module de sécurité nucléaire, le module de technologie pour la mesure des rayonnements, ainsi que le réacteur de recherche. Situé à quelques kilomètres de la capitale Rabat, le CENM joue un rôle central dans le développement de la recherche en sciences nucléaires au Maroc et en Afrique du Nord, illustrant ainsi l’engagement du pays envers la recherche avancée et la sécurité radiologique.
 

Vers un avenir prometteur : Défis et priorités
La réunion s’est clôturée par une discussion approfondie sur les priorités futures pour le réseau ALMERA. Parmi les points abordés, la mise en place de nouveaux tests de compétence (PT) pour 2025 a été soulignée, ainsi que le développement de formations spécialisées destinées aux laboratoires, en particulier ceux situés dans des régions vulnérables aux accidents nucléaires ou aux catastrophes environnementales.

Une autre priorité mentionnée concerne la mise à jour des matériaux de référence nécessaires pour la surveillance de la radioactivité dans des environnements variés, afin de garantir des analyses précises et fiables.

Les discussions ont également permis d’évoquer l’organisation de la prochaine réunion de coordination ALMERA, prévue pour 2025.Cette réunion pourrait se tenir en Allemagne, un pays reconnu pour sa forte expertise dans le domaine de la surveillance de la radioactivité environnementale. Cette perspective promet d’enrichir encore davantage les échanges et les collaborations au sein du réseau.
 

Conclusion : Un pas important vers une meilleure gestion mondiale des risques radiologiques
En somme, la 21ème réunion de coordination ALMERA a été un franc succès, permettant de renforcer les partenariats entre les laboratoires de mesure de la radioactivité à l’échelle mondiale et de définir des priorités claires pour l’avenir. En réunissant des experts du monde entier, cet événement a souligné l’importance d’une coopération internationale renforcée pour garantir une surveillance efficace de la radioactivité environnementale, essentielle à la protection de la santé publique et de l’environnement face aux risques nucléaires.

Le CNESTEN et l’AIEA peuvent se féliciter d’avoir organisé un événement de cette envergure, qui a contribué à poser les bases d’une coopération plus forte, inclusive et efficace pour surveiller et gérer les risques radiologiques à l’échelle mondiale. Ce type de collaboration est crucial dans un monde où les menaces environnementales, notamment nucléaires, transcendent les frontières, et où une réponse collective est nécessaire pour assurer la sécurité et la santé de tous.

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