Cette réunion a constitué un forum essentiel pour les experts et chercheurs internationaux spécialisés dans la mesure de la radioactivité environnementale, un domaine fondamental pour la gestion des risques radiologiques et la protection de la santé publique. Les participants ont eu l’opportunité de renforcer la collaboration internationale, de partager des percées scientifiques révolutionnaires et d’établir les priorités futures du réseau ALMERA. Ce dernier regroupe des laboratoires spécialisés dans la surveillance de la radioactivité dans l’environnement, visant à garantir un avenir plus sûr pour tous.
L’ouverture de la réunion a été marquée par des discours de bienvenue inspirants de Mme Najat Mokhtar, Directrice adjointe de la Division des sciences nucléaires à l’AIEA, et de M.Hamid Marah, Directeur Général du CNESTEN. Mme Mokhtar a souligné l’importance cruciale de ce réseau international dans le renforcement des capacités mondiales de mesure et d’analyse de la radioactivité, en particulier dans les zones sensibles. « L’engagement de l’AIEA dans le développement de cette plateforme vise à soutenir les pays dans leurs efforts de surveillance et de gestion des risques liés à la radioactivité, dans un monde de plus en plus confronté à des défis environnementaux, » a-t-elle déclaré, mettant en avant l’urgence de renforcer les infrastructures de surveillance et d’analyse afin de prévenir les risques radiologiques.
M. Marah, de son côté, a exprimé la fierté du CNESTEN d’accueillir cet événement, insistant sur l’importance du rôle stratégique du CNESTEN dans le développement de la science nucléaire et la formation des professionnels dans le domaine de la surveillance radiologique.
Mme Iolanda Osvath, Responsable du programme ALMERA à l’AIEA, a salué l’engagement des participants tout en insistant sur la nécessité d’une collaboration continue. Enfin M. Khalid Laraki, Directeur de la Plateforme des Laboratoires au CNESTEN, a mis en lumière le rôle la coopération internationale pour l’harmonisation des méthodes de mesure de la radioactivité.
L’un des moments phares de cet événement a été la présentation des résultats des tests de compétence ALMERA 2024, sur des échantillons d’eau, de sédiment, de bauxite et des échantillons simulant une contamination superficielle. De plus, les résultats des comparaisons inter-laboratoires ont permis de comparer la performance des laboratoires participants dans la mesure de la radioactivité de l’eau de mer, sédiments et organismes marines et dans l’analyse des eaux traitées au Japon via le système ALPS (Advanced Liquid Processing System) de Fukushima. Les experts ont également fourni des mises à jour concernant les tests de compétence dans les mesures de la radioactivité marine, illustrées par des études de cas approfondies sur l’analyse de radionucléides spécifiques tels que le Tritium (3H),Strontium 90 (90Sr) et le Césium 137 (137Cs) dans les échantillons d’eau de mer.
Les participants ont eu l’opportunité d’assister à des présentations captivantes de chercheurs provenant de divers pays, notamment des États-Unis, de la Suisse, du Royaume-Uni, de la Corée du Sud, et bien d’autres. Par exemple, le Laboratoire national de Los Alamos (USA) a partagé son expérience dans les comparaisons inter-laboratoires, en mettant en lumière ses recherches sur l’analyse des eaux traitées de Fukushima. Une autre présentation marquante a été celle de l’équipe de la Corée du Sud, qui a présenté une méthode simple et efficace pour la détermination des radionucléides dans l’eau de mer, suscitant un vif intérêt parmi les participants.
Un point majeur soulevé lors de ces discussions a été l’importance de renforcer les capacités des laboratoires dans les pays en développement, en leur offrant un soutien technique et financier adapté. Les membres du réseau ont également souligné la nécessité d’améliorer la communication et le partage de données en temps réel. Cela est essentiel pour renforcer la réactivité face aux crises environnementales et nucléaires, permettant ainsi une gestion plus efficace et coordonnée des situations d’urgence.
Au cours de la visite, les participants ont exploré divers modules du centre, notamment le module d’analyse des radioéléments, le module de sécurité nucléaire, le module de technologie pour la mesure des rayonnements, ainsi que le réacteur de recherche. Situé à quelques kilomètres de la capitale Rabat, le CENM joue un rôle central dans le développement de la recherche en sciences nucléaires au Maroc et en Afrique du Nord, illustrant ainsi l’engagement du pays envers la recherche avancée et la sécurité radiologique.
Une autre priorité mentionnée concerne la mise à jour des matériaux de référence nécessaires pour la surveillance de la radioactivité dans des environnements variés, afin de garantir des analyses précises et fiables.
Les discussions ont également permis d’évoquer l’organisation de la prochaine réunion de coordination ALMERA, prévue pour 2025.Cette réunion pourrait se tenir en Allemagne, un pays reconnu pour sa forte expertise dans le domaine de la surveillance de la radioactivité environnementale. Cette perspective promet d’enrichir encore davantage les échanges et les collaborations au sein du réseau.
Le CNESTEN et l’AIEA peuvent se féliciter d’avoir organisé un événement de cette envergure, qui a contribué à poser les bases d’une coopération plus forte, inclusive et efficace pour surveiller et gérer les risques radiologiques à l’échelle mondiale. Ce type de collaboration est crucial dans un monde où les menaces environnementales, notamment nucléaires, transcendent les frontières, et où une réponse collective est nécessaire pour assurer la sécurité et la santé de tous.