Ryad Mezzour: « 18 importateurs de viande rouge ne doivent pas tenir en otage 37 millions de Marocains »

Lors d’une émission débat ce 22 février sur Medi1TV, le ministre du Commerce et de l’Industrie Ryad Mezzour est revenu sur les causes de la flambée des prix de la viande rouge, et ce malgré les mesures prises par le gouvernement.

Malgré les mesures prises par le gouvernement pour freiner la flambée des prix des viandes rouges, ceux-ci restent très élevés et ne cessent d’augmenter à l’approche du mois sacré de Ramadan. Selon le gouvernement, cette situation serait due à la spéculation de certains intervenants, qui profitent du dysfonctionnement du marché pour gonfler leurs marges, un phénomène connu sous le nom de “greedflation”.
 

Invité ce 22 février par Medi1TV pour débattre de ce sujet avec Driss El Azami, membre du secrétariat national du PJD et ancien ministre délégué chargé du Budget, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Ryad Mezzour, a apporté plus de précisions sur cette situation et promis des actions à l’égard de ces spéculateurs.
 

Concernant la viande rouge, l’une des raisons pour lesquelles les prix n’ont pas baissé est la présence d’un nombre limité de spéculateurs – 18 exactement – qui perturbent le marché et pour lesquels des solutions sont en cours de mise en place”, a-t-il confirmé.
 

Aujourd’hui, lorsqu’un problème de prix survient sur un produit ouvert, c’est-à-dire non contrôlé, deux options s’offrent à nous : soit fixer le prix, une mesure que nous avons la capacité de prendre, soit renforcer l’offre. Nous avons opté pour la seconde option. Comment ? En supprimant les barrières à l’importation, notamment en levant les droits de douane qui protégeaient autrefois le cheptel local des importations extérieures, et qui a aujourd’hui diminué de 36 % à 38 %”, a poursuivi le ministre.

Selon Ryad Mezzour, le gouvernement a autorisé l’importation de 200 000 têtes d’ovins afin de faire baisser les prix, tout en maintenant un contrôle sur l’évolution du marché, notamment en surveillant les marges dégagées par chaque intervenant. En temps normal, la marge de l’importateur est d’environ 10 dirhams, tandis que celles entre l’abattoir et le boucher varient entre 8 et 10 dirhams.

On constate aujourd’hui que les marges des importateurs oscillent entre 20 et 25 dirhams, tandis que celles des bouchers se situent entre 10 et 15 dirhams. Ainsi, les marges globales atteignent 40 dirhams, contre une fourchette traditionnelle de 20 à 25 dirhams”, fait remarquer le ministre. « 18 importateurs ne doivent pas tenir en otage 37 millions de Marocains« , s’est-il indigné, ajoutant que, pour rétablir la concurrence et faire baisser les prix, le gouvernement a aussitôt ouvert l’importation à tous. Sauf que, “cette possibilité n’a pas été exploitée, et ma surprise, c’est que malgré ces facilitations et la possibilité de réaliser ces marges, les quotas n’ont pas été consommés. Et cela nous pose un réel problème”, a-t-il encore déclaré.

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