Empruntant la voie de plusieurs pays amis du Royaume, la République du Ghana a mis fin à ses relations avec le Polisario, rectifiant ainsi sa position antérieure adoptée depuis 1979, dans le but de renforcer sa coopération fraternelle avec le Maroc.
La décision a été prise, selon les autorités ghanéennes, en soutien au Plan d’Autonomie présenté par le Royaume en 2017, soulignant l’appui de l’Etat ghanéen aux efforts de bonne foi déployés par le Maroc afin de parvenir à une solution acceptée par toutes les parties.
La position de la République du Ghana est une décision diplomatique majeure portant un coup sec aux séparatistes et à leurs alliés, soutenant ainsi la souveraineté du Maroc sur ses Provinces du Sud. Ce changement de position insuffle un nouvel air aux relations maroco- ghanéennes.
Cette position vient s’ajouter à la longue liste des Etats ayant reconnu la marocanité du Sahara. Elle vaut son pesant d’or compte tenu de la place du Ghana et qui compte parmi les dix meilleures économies et grandes démocraties d’Afrique. Elle aura sans aucun doute un impact positif sur les projets de développement entrepris par le Royaume dans les provinces du Sud.
Ce changement coïncide aussi avec l’investiture du nouveau président ghanéen, John Dramani Mahama, tenue hier mardi 7 janvier à Accra, la capitale ghanéenne. Un timing qui témoigne de la volonté de ce pays de renforcer ses relations avec le Maroc, en considérant que le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Royaume considère son environnement international et développe ses partenariats.
« Elle est la résultante également du rôle que le Maroc joue sur le continent, particulièrement en matière d’investissements, en faisant allusion au projet de gazoduc, qui s’étendra sur plus de 6.500 km, comprenant une section Sud qui prolongera le gazoduc existant reliant le Nigeria au Ghana jusqu’à la Côte d’Ivoire », souligne Mohamed Bouden, président du Centre Atlas pour l’Analyse des Indicateurs Politiques et Institutionnels.
Avant le Ghana, d’autres pays influents sur la scène internationale ont suivi la même voie sur le dossier du Sahara, comme le Panama, qui a annoncé, en novembre dernier, la suspension de ses relations avec les séparatistes, privilégiant ainsi une solution pacifique, juste, durable et acceptable pour les parties concernées par la question du Sahara.
À ce jour, 46 pays (dont 13 africains) ont rompu tout lien avec la RASD depuis 2000, et plus de 100 soutiennent le plan d’autonomie. De plus, la nouvelle position du Ghana intervient à moins de deux mois avant le 38ème Sommet de l’Union Africaine, prévu le 15 février prochain. « De ce fait, elle aura un impact significatif sur la perception des autres Etats de l’Afrique qui suivront certainement la même voie », note l’expert.
Il va sans dire que les nouvelles positions vis-à-vis du Polisario, y compris celle du Ghana, s’inscrivent dans la continuité de la dynamique impulsée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI au cours des dernières années, afin de consacrer la marocanité du Sahara et le Plan d’autonomie comme unique base de solution à ce différend régional artificiel créé et entretenu par l’Algérie.