À l’approche du vote crucial du Conseil de Sécurité de l’ONU sur le renouvellement du mandat de la MINURSO en octobre prochain, le dossier du Sahara s’invite de nouveau au cœur de l’agenda diplomatique international.
L’alignement de la France, du Royaume-Uni, de l’Espagne, du Portugal, de la plupart des pays arabes et d’un nombre croissant d’États africains témoigne d’une dynamique internationale claire. Face à ce soutien massif au plan d’autonomie, l’Algérie et le Front Polisario apparaissent de plus en plus isolés. Le temps des cadres figés et des illusions de référendum semble révolu, laissant place à une approche plus pragmatique, plus conforme aux réalités géopolitiques actuelles.
Parallèlement, la MINURSO fait face à une contestation sans précédent. Des voix influentes, notamment au sein de think tanks américains comme l’American Enterprise Institute, dénoncent une «mission de maintien de la paix ratée», accusée de prolonger artificiellement le conflit et d’alimenter la stratégie algérienne visant à maintenir les «réfugiés» sahraouis dans les camps de Tindouf. D’aucuns appellent même à réduire, voire à supprimer, le financement de la mission, jugée contraire à l’esprit des accords d’Abraham.
Lors de son 2ᵉ congrès organisé à Dakar, le MSP a présenté un corpus de propositions pragmatiques pour une solution politique durable. Ces résolutions ont mis en avant la nécessité d’une autonomie élargie, garantissant les droits culturels, politiques et économiques des Sahraouis, tout en s’inscrivant dans un cadre de stabilité régionale.
À travers ses déclarations, le mouvement a insisté sur le droit des Sahraouis à être pleinement acteurs de leur avenir, rejetant la logique d’exclusion et de monopole revendiquée par le Polisario. Il se positionne ainsi comme le nouveau belligérant légitime, porteur d’un projet de paix et de développement, là où d’autres s’enferment dans une stratégie de confrontation stérile.
Pour De Mistura, intégrer le Mouvement sahraoui pour la paix dans le processus pourrait constituer l’opportunité de restaurer sa crédibilité et de donner un second souffle à la médiation onusienne. Car au-delà des slogans, c’est dans la prise en compte des aspirations réelles des Sahraouis que réside la clé d’une solution durable.