Secteur des fruits : Le Maroc, contributeur majeur à la chaîne d’approvisionnement mondiale

Le Maroc est un acteur clé dans la production fruitière en Afrique, selon le rapport «OECD-FAO Agricultural Outlook 2025-2034», qui prévoit une augmentation de 14% de la production agricole mondiale.

Le paysage agricole mondial est en constante mutation, confronté à des défis complexes allant de la sécurité alimentaire à l’impact du changement climatique, en passant par la nécessité d’une croissance durable. Dans ce contexte, le nouveau rapport «OECD-FAO Agricultural Outlook 2025-2034» offre une analyse prospective essentielle, dessinant les contours des marchés agricoles et halieutiques pour la prochaine décennie. Par conséquent, ce rapport, publié le 15 juillet, projette une augmentation de 14% de la production agricole et halieutique mondiale, principalement due à des gains de productivité, en particulier dans les pays à revenu intermédiaire. Par ailleurs, l’étude met en exergue des tendances macroéconomiques et démographiques fondamentales. Ainsi, la consommation d’aliments d’origine animale est en hausse, stimulée par une population croissante, plus aisée et urbanisée, notamment dans les pays à revenu intermédiaire. Pour répondre à cette demande grandissante, la productivité agricole doit s’améliorer, ce qui, selon le rapport, contribuera à réduire l’intensité des émissions de gaz à effet de serre du secteur, limitant leur augmentation directe à 6%. 

En outre, le rapport souligne l’importance cruciale d’un système commercial fondé sur des règles pour garantir la sécurité alimentaire mondiale et la subsistance des populations rurales. Malgré une légère tendance à la baisse des prix internationaux de référence, les petits exploitants doivent améliorer leur compétitivité. L’innovation et l’investissement restent donc essentiels, souligne le rapport, qui note que des scénarios de simulation indiquent qu’il serait possible d’éliminer la sous-nutrition mondiale d’ici 2034 tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre de 7%, à condition d’investir conjointement dans des technologies de réduction des émissions et dans une augmentation de 15% de la productivité agricole.
 

Le Maroc, acteur clé de la production fruitière en Afrique
C’est dans cette perspective globale que la contribution de certains pays prend tout son sens. À cet égard, le Maroc est explicitement reconnu pour son rôle significatif dans le secteur des fruits en Afrique, comme le souligne le rapport qui met en lumière sa position éminente dans ce domaine. De plus, l’étude classe le Maroc parmi les «principaux pays africains producteurs de fruits en termes de valeur de production», aux côtés de nations comme l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Nigeria. Cette reconnaissance souligne la vitalité et la capacité de son secteur fruitier à générer de la richesse. En particulier, le document met en évidence la contribution exceptionnelle du Maroc aux dynamiques d’exportation de fruits du continent. Il est clairement stipulé que l’expansion notable des exportations de fruits depuis l’Afrique au cours des deux dernières décennies est «presque entièrement due à une croissance considérable» impulsée par des pays clés, le Maroc figurant en bonne place avec l’Afrique du Sud et l’Égypte. Cette performance à l’exportation n’est pas seulement un indicateur de la compétitivité du Maroc sur les marchés internationaux, elle témoigne également de sa contribution active à la diversification et à la robustesse des chaînes d’approvisionnement agricoles mondiales. 

Enfin, en capitalisant sur ses atouts climatiques et agronomiques, le Maroc s’affirme comme un maillon essentiel de la production fruitière en Afrique, jouant un rôle clé dans la réponse aux demandes croissantes des marchés et aux objectifs de sécurité alimentaire. Son succès dans ce secteur reflète une partie de la dynamique positive que le rapport OCDE-FAO entrevoit pour l’agriculture mondiale à l’horizon 2034.

En somme, le rapport «OECDFAO Agricultural Outlook 2025- 2034» offre une perspective optimiste pour l’agriculture mondiale, malgré les défis complexes auxquels elle est confrontée. 

La contribution du Maroc à la production fruitière en Afrique est un exemple concret de réussite, soulignant l’importance de la compétitivité, de l’innovation et de l’investissement dans le secteur agricole. Alors que la demande alimentaire mondiale continue de croître, les pays comme le Maroc ont un rôle clé à jouer pour garantir la sécurité alimentaire et réduire les émissions de gaz à effet de serre.
 

A. CHANNAJE

Le Maroc booste ses exportations de fruits et légumes vers l’Espagne
L’Espagne a significativement augmenté ses importations de fruits et légumes du Maroc au premier trimestre 2025. Cette hausse de 22% par rapport à la même période l’année dernière, d’après les données d’Hortoinfo, confirme la dynamique croissante des échanges agricoles entre les deux pays. Au total, ce sont 188.076 tonnes de produits qui ont été exportées, pour une valeur de 481 millions d’euros. Parmi les produits les plus demandés, la tomate marocaine se distingue particulièrement, avec une augmentation spectaculaire de 34% en volume et de 57% en valeur. Les exportations de tomates ont ainsi atteint 32.313 tonnes, représentant une valeur de 52,5 millions d’euros. Les poivrons suivent de près avec 32.046 tonnes. Cependant, tous les produits n’ont pas connu la même fortune : les haricots verts ont enregistré un recul de 17% en volume et de 12% en valeur, ce qui indique une diversification des flux ou un ajustement de la demande.

Préoccupations en Espagne
Cette montée en puissance des produits marocains sur le marché espagnol n’est pas sans susciter des inquiétudes chez les producteurs locaux. La FEPEX (Fédération espagnole du secteur) a exprimé ses préoccupations, soulignant les écarts de normes en vigueur entre les deux pays, notamment en matière sociale, environnementale et phytosanitaire. Ces divergences pourraient, selon eux, créer une concurrence déloyale pour les producteurs espagnols.

Pour le Maroc, cette performance commerciale est une validation de sa stratégie d’expansion sur le marché européen. Le Royaume capitalise sur une offre compétitive, des infrastructures logistiques modernisées et une capacité à adapter sa production aux calendriers européens de consommation. Le premier trimestre 2025 représente ainsi une étape clé dans les relations agroalimentaires hispano-marocaines, présentant de nouvelles opportunités commerciales pour le Maroc, tout en posant des défis économiques et politiques pour ses partenaires européens, notamment l’Espagne.

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