Le Maroc met en œuvre avec succès la technique de l’insecte stérile (TIS) pour lutter contre les ravageurs, grâce à sa coopération avec l’AIEA et la FAO. Cette approche innovante réduit l’impact environnemental et améliore la qualité des agrumes destinés à l’export.
Parmi les espèces de mouches des fruits les plus problématiques figure Bactrocera dorsalis, qui endommage sérieusement les récoltes de mangues puisque jusqu’à 90% des récoltes peuvent être perdues en fonction du lieu, du cultivar et de la saison. Cette espèce invasive constitue une menace majeure pour la sécurité alimentaire et le commerce international. Les pays africains doivent donc mettre en place des méthodes de lutte efficaces pour protéger leurs cultures et leurs économies.
La TIS est, en effet, une méthode de lutte biologique qui combine la science nucléaire et l’entomologie pour protéger les cultures de manière durable. Elle consiste à stériliser les insectes mâles par irradiation avant de les relâcher dans des zones cibles pour qu’ils s’accouplent avec des femelles vivant à l’état sauvage, de façon à limiter, voire empêcher totalement, leur reproduction. Cette nouvelle installation d’élevage en masse permettra à terme de produire 130 millions de mouches des fruits méditerranéennes stériles par semaine, soit assez pour couvrir les 180.000 hectares de la vallée de Souss, à Agadir, où se trouvent la plupart des cultures d’agrumes sauvages ou destinés au commerce.
Pour mettre en œuvre cette technique de manière efficace, l’AIEA a organisé, fin avril 2025 à Agadir, un atelier sur l’utilisation de la TIS à des fins de lutte intégrée contre les ravageurs. Réunissant des experts internationaux de 16 pays africains et des acteurs locaux majeurs, notamment des représentants de l’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) et des instituts de recherche comme l’INRA et l’IAV, l’événement a posé les bases d’une généralisation de la TIS. Lors de cette rencontre, les experts ont pu discuter de la manière d’intégrer la TIS à d’autres méthodes de lutte contre les ravageurs.
Par conséquent, cette technique est bénéfique non seulement pour les agriculteurs mais aussi pour les économies nationales. «Les nouvelles structures du Maroc pour les mouches méditerranéennes des fruits nous fourniront un outil précieux pour lutter contre la prolifération et réduire l’infestation, et pour faciliter le commerce des agrumes», indique Dris Barik, directeur de la Division de la santé des plantes à l’ONSSA.
«L’AIEA a apporté son appui technique et sa collaboration sur le terrain pour aider le Royaume à mettre en place un réseau national de surveillance des ravageurs et à mener les premiers essais de TIS», écrit le Policy Paper, ajoutant que ce travail préparatoire essentiel a ensuite permis au Maroc de développer ses activités.
Cette coopération illustre l’engagement de l’AIEA en faveur de la résilience agricole en Afrique, en promouvant des solutions durables fondées sur la science. À travers son initiative Atoms4Food, l’Agence poursuit ses efforts pour améliorer la sécurité alimentaire en Afrique en proposant des solutions novatrices pour lutter contre la faim.
En conclusion, grâce à la coopération avec l’AIEA et sa mise en œuvre réussie de la technique de l’insecte stérile, le Maroc s’affirme comme un leader dans la lutte contre les ravageurs en Afrique. Cette approche innovante permet non seulement de réduire l’impact environnemental de la lutte contre les ravageurs, mais aussi d’améliorer la qualité des agrumes destinés à l’exportation.
En utilisant des techniques nucléaires et isotopiques, l’initiative Atoms4Food permet de développer des approches scientifiques pour relever les défis alimentaires mondiaux. Les technologies nucléaires peuvent être utilisées pour améliorer les rendements agricoles, renforcer la résistance des plantes aux maladies et aux ravageurs, et optimiser l’utilisation des ressources en eau et en sol.
L’initiative vise également à renforcer les capacités des pays en développement pour qu’ils puissent utiliser ces technologies de manière e cace. Cela inclut la formation de scientifiques et de techniciens locaux, ainsi que le développement d’infrastructures nécessaires pour mettre en œuvre ces solutions.
En fin de compte, l’objectif principal de l’initiative Atoms4Food est d’améliorer la sécurité alimentaire mondiale en fournissant des solutions adaptées aux besoins spécifiques des pays. Elle contribue ainsi à la réalisation des objectifs de développement durable et à la lutte contre la faim et la malnutrition dans le monde.
Cette initiative est essentielle pour répondre aux défis alimentaires mondiaux croissants. Les résultats attendus incluent une augmentation de la production alimentaire et une réduction de la pauvreté rurale. Grâce à cette initiative, les communautés vulnérables pourront bénéficier d’une meilleure sécurité alimentaire et nutritionnelle.