Dans un exposé détaillé au Parlement, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, a présenté les avancées en matière de contrôle des marchés, de lutte contre la fraude, de soutien au pouvoir d’achat, ainsi que les efforts engagés en faveur de l’inclusion financière et de la généralisation de la protection sociale.
Au cœur de cette stratégie figure un dispositif de contrôle renforcé. D’après la ministre, les différentes commissions de surveillance ont mené, entre janvier et fin mai 2025, quelque 182.412 opérations de contrôle, ayant abouti à la constatation de plus de 12.000 infractions. Ces opérations ont notamment permis la saisie et la destruction de plus de 1.000 tonnes de produits non conformes ou périmés.
La ministre a rappelé que certaines périodes de l’année, comme le mois de Ramadan, nécessitent une intensification des contrôles, en raison de la pression sur les circuits d’approvisionnement et de la recrudescence des pratiques spéculatives.
La ministre a également évoqué le phénomène des entreprises fictives et des fausses factures, qu’elle a qualifié de « problématique majeure » pour l’économie nationale. Cette fraude génère une distorsion de la concurrence et affecte sérieusement les recettes de l’État.
Pour y remédier, plusieurs mesures sont déjà en cours de déploiement. Il s’agit notamment de l’obligation de déclaration et de paiement numériques, ainsi que de l’application des sanctions prévues par l’article 192 du Code général des impôts. Celui-ci prévoit des amendes allant de 5.000 à 50.000 dirhams, accompagnées de peines d’emprisonnement allant d’un à trois mois. En cas de preuve de fictivité, les dossiers sont directement transmis au Ministère public.
En complément, des mécanismes administratifs fondés sur l’Intelligence Artificielle et la collaboration interinstitutionnelle – notamment avec la CNSS et l’Administration des douanes – ont été mis en place pour mieux détecter et sanctionner ces pratiques.
L’un des défis rencontrés, selon la ministre, a été l’absence de comptes bancaires pour une part importante des bénéficiaires. Pour y remédier, des solutions ont été mises en place via les établissements de paiement. Aujourd’hui, 75 % des bénéficiaires disposent d’un compte, avec une tarification abordable : 60 dirhams par an en moyenne, incluant les frais de gestion, la carte de retrait et d’autres services essentiels.
La ministre a insisté sur l’importance de garantir un accès équitable aux services financiers, notamment dans les zones rurales, afin de permettre à toutes les catégories sociales de tirer pleinement parti de ce chantier stratégique.
Nadia Fettah Alaoui a également dressé le bilan de la première phase de la stratégie nationale d’inclusion financière, clôturée fin 2024. Cette phase a permis la réalisation de près de 50 % des objectifs fixés, à travers le développement de solutions innovantes comme le paiement mobile, les microfinancements et les micro-assurances, particulièrement dans les zones rurales et auprès des jeunes.
L’année 2025 marque le lancement d’une deuxième phase, en coordination avec Bank Al-Maghrib. Celle-ci se concentrera sur l’adaptation des produits bancaires aux besoins spécifiques des différentes catégories sociales, l’intégration des nouvelles technologies et la complémentarité avec la protection sociale.