À Sidi Bennour, une révolution silencieuse est en marche. Sur les vestiges du douar Al Karia, autrefois symbole d’un habitat indigne et d’un urbanisme figé, souffle aujourd’hui un vent de transformation profonde.
Au sud de la ville, le quartier Al Fath incarne ce renouveau. C’est là que plus de 1940 familles relogées découvrent, jour après jour, le sens concret de la sécurité résidentielle. Des logements décents, spacieux et viabilisés leur ont été attribués dans le cadre d’un vaste programme de recasement qui concernera au total 2260 ménages. Derrière ces chiffres, ce sont des vies qui changent, des repères qui se reconstruisent, des espoirs qui reprennent racine.
L’opération, d’un coût de 26 millions de dirhams, dépasse la simple équation financière. Elle est le fruit d’une volonté politique forte, inspirée par la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, plaçant la justice sociale au cœur de l’action publique. Dirigée avec rigueur par le gouverneur de la province de Sidi Bennour, épaulé par le Pacha, les caïds et les services provinciaux du ministère de l’Habitat, cette entreprise humaine et logistique a su conjuguer efficacité administrative et sens du devoir.
Sur le terrain, la métamorphose est tangible. Les ruelles désordonnées du douar laissent place à des voies tracées, les abris précaires à des maisons durables. Les visages, eux, racontent mieux que les murs : « Nos enfants respirent enfin l’air de la sécurité », confie un père, ému devant son nouveau seuil.
À ce rythme soutenu, Sidi Bennour pourrait dans quelques mois rejoindre les villes marocaines sans bidonville. Une perspective réaliste, tant les opérations s’enchaînent avec méthode et détermination. Si tel est le cas, la province signera l’une des pages les plus glorieuses de son histoire sociale et urbaine.
Mais au-delà du bitume, des façades et des titres de propriété, c’est un pacte moral qui se dessine : celui d’un État qui écoute et d’une population qui retrouve foi dans ses institutions. Car ici, chaque clé remise n’ouvre pas seulement une porte — elle déverrouille un avenir.