L’attaque aux projectiles près de Smara, survenue ce vendredi, vient grossir le dossier noir d’une milice dont les agissements s’apparentent de plus en plus à ceux d’une organisation terroriste. Entre violences armées, trafics de tout genre, liens présumés avec des groupes jihadistes et recrudescence d’actes hostiles, le Front Polisario alimente lui-même les arguments pour son inscription sur la liste des organisations terroristes.
Selon ces mêmes sources autorisées, l’attaque a été perpétrée par des membres armées affiliés à la milice du Polisario. Qualifiée « d’acte hostile » et de « nouvelle escalade sur le terrain », cette opération ne serait pas isolée. Elle s’inscrit dans une stratégie d’agitation militaire que le mouvement séparatiste déploie depuis la rupture unilatérale du cessez-le-feu avec le Maroc qu’il avait déclarée en 2020, après la libération du point frontalier Guerguertae. Depuis cette date, les attaques contre les civils, les provocations contre les forces de l’ordre et l’endoctrinement des jeunes dans les camps de Tindouf se sont multipliées.
Pour la première fois et dérogeant à ses habitudes, le Polisario a, cette fois-ci revendiqué l’attaque par le biais d’un communiqué émanant de son prétendu « ministère de la Défense ». Il a affirmé avoir visé des positions militaires présumées, qualifiées de « bases de déploiement de l’ennemi » dans la région de Smara. Le texte mentionne l’utilisation de missiles et de projectiles, sans toutefois préciser la localisation exacte ni la nature des cibles.
C’est au moment que le Congrès américain examine une proposition de loi bipartisane visant à classer la milice séparatiste comme organisation terroriste étrangère (Foreign Terrorist Organization, FTO) que l’attaque contre Smara a été perpétrée. Le texte, porté par le sénateur républicain Joe Wilson et soutenu par le démocrate Jimmy Panetta, remet sur la table les liens présumés du Polisario avec des acteurs du terrorisme international tels que le Hezbollah, Aqmi ou encore les réseaux iraniens actifs au Sahel.
Joe Wilson a notamment insisté sur les menaces Formulées par le Polisario contre les intérêts étrangers au Sahara, et sur ses attaques armées répétées, autant d’éléments qui répondent aux critères définissant le terrorisme dans la législation américaine.
La situation dans les camps de Tindouf, en Algérie, alimente également les inquiétudes. Gérés par le Polisario mais échappant à tout contrôle international, ni l’ONU ni le Croissant-Rouge n’y ont accès, ces camps accueilleraient plus de 170.000 personnes, dans des conditions propices à la montée des extrémismes. Selon plusieurs rapports de renseignements occidentaux, des cellules affiliées à Al-Qaïda, à Daech ou encore au groupe Fath al-Andalus opèrent librement dans ces zones.
L’exemple d’Adnan Abu al-Walid al-Sahrawi, ancien membre du Polisario devenu chef de l’Etat islamique au Grand Sahara (ISGS), est emblématique de ces dérives. Le recrutement d’enfants soldats, dénoncé devant le Conseil des droits de l’Homme à Genève, renforce cette image inquiétante d’une milice qui, sous couvert de lutte politique, instrumentalise la violence et les plus vulnérables.
Il convient ainsi de souligner que les regards se tournent également vers l’Algérie, principal soutien politique, diplomatique, logistique et militaire du Front de Brahim Ghali. De plus en plus d’acteurs régionaux et internationaux estiment que le soutien inconditionnel d’Alger au Polisario constitue un appui direct à un acteur instable et potentiellement terroriste. Un soutien qui pourrait à terme engager la responsabilité politique de l’Algérie si le Polisario venait à être officiellement désigné comme organisation terroriste par Washington.