Engagée dans les chantiers d’envergure du Royaume, la Société nationale de sidérurgie enregistre en 2024 des performances inégalées depuis 2009 (+117 % du RNPG et +10% en progression du CA) poursuivant ainsi son expansion en 2025 avec une stratégie de croissance maîtrisée.
Cette évolution est le résultat d’une « excellence opérationnelle », notamment marquée par une nette amélioration des capacités industrielles. Les investissements ont été multipliés par 4, tandis que les coûts de production ont été réduits à 87 MDH. Par ailleurs, les volumes de vente ont progressé de 15 %, grâce au développement et à l’optimisation de la chaîne de production, avec l’introduction de nouveaux produits tels que le fil précontraint destiné à la construction et le fil pour le secteur automobile, un secteur à fort potentiel. Ainsi, la vision managerielle claire, a pu placer Sonasid en tête de file de la révolution du « green steel » ou « acier vert ». En réduisant les émissions de CO₂, l’entreprise a su se positionner comme un pionnier du recyclage, avec une production entièrement issue de ferraille recyclée, atteignant ainsi un seuil de 400 eq (kg/t) en 2023, soit 5 fois moins que la production d’acier traditionnelle des hauts fourneaux, qui génère 1 900 kg de CO₂ par tonne d’acier.
Le résultat net part du groupe (RNPG) s’établit à 141 MDH, en augmentation de +117 % par rapport à l’exercice précédent, un record inégalé depuis 2009. Le sidérurgiste maintient ainsi une structure financière solide et résiliente, avec un excédent de trésorerie s’élevant à 722 MDH à la fin décembre 2024, grâce à sa capacité à générer des flux de trésorerie provenant de ses activités industrielles, ce qui lui permet à la fois de distribuer des dividendes (lesquelles seront proposés à 39 DH par action) et d’investir. Les flux d’investissement ont atteint 189 MDH, dont 139 MDH ont été dédiés aux projets stratégiques.
Priorités stratégiques 2025 : Expansion maîtrisée et diversification vers les métaux non ferreux
L’année 2025 s’annonce déjà prometteuse pour le groupe, qui ambitionne de renforcer sa capacité de production pour atteindre 20 millions de tonnes. Cependant, les indicateurs dévoilés par Youssef Hbabi, directeur financier du groupe, semblent prudents. L’entreprise table sur une croissance des ventes de +5 %, tout en poursuivant sa quête d’excellence opérationnelle avec une réduction des coûts de production à -40 DH/t, contre -213 DH/t en 2024. Par ailleurs, la première phase du projet d’Upgrade de l’aciérie sera lancée, nécessitant un investissement de 14 millions d’euros. En parallèle, le groupe prévoit la commercialisation du rond à béton parasismique, un matériau essentiel pour renforcer la sécurité des infrastructures situées dans des zones exposées aux séismes.
Un virage stratégique s’amorce également visant la production de métaux non ferreux, notamment l’aluminium et le cuivre. Dès 2025, jusqu’à 6 000 tonnes d’aluminium et 1 000 tonnes de cuivre seront produites, afin de répondre à la dépendance du Maroc vis-à-vis des importations de ces matériaux, qui couvrent actuellement plus de 90 % des besoins nationaux. Toutefois, l’objectif ne sera pas l’exportation, mais plutôt la satisfaction de la demande locale. En effet, avec l’essor du secteur automobile et celui des batteries électriques au Maroc, les besoins en cuivre et en aluminium sont en forte croissance.
L’ambition phare mise en avant par le directeur général du groupe, M. Ismail Akalay, concerne l’engagement à ouvrir une nouvelle usine chaque année jusqu’en 2030. Cet objectif s’inscrit dans une stratégie de diversification, visant à créer entre 100 et 300 emplois directs tout en réduisant l’exposition aux fluctuations du marché international, face à la pression accrue des exportations chinoises, à la baisse de la demande en Europe et à l’augmentation des droits de douane sur les importations d’acier aux États-Unis et dans l’UE, relevés de 25 % depuis 2018.