Les constructeurs français ont depuis des décennies développé des véhicules haut de gamme, proposant une offre bien spécifique. La n°8 électrique est de cette veine. Avec ce véhicule, DS compte bien séduire les portefeuilles les plus garnis.
La n°8 vient donc succéder à la DS 9, une berline qui a par ailleurs connu un certain échec commercial. Cette dernière était produite en Chine, ce qui n’est pas tout à fait en accord avec la philosophie de la marque, qui est de vendre du luxe à la française.
À l’inverse, la N°8 est assemblée dans l’usine italienne de Melfi, avec des moteurs et batteries d’origine française. Ce SUVdu segment D, à l’allure de berline et au plafond bas, n’est pas très éloigné d’un Tesla Model Y ou d’un Audi Q6 e-tron.
Il se distingue néanmoins par des surfaces latérales au dessin affirmé, un profil singulier, une face imposante et un toit fuyant, dans le style fastback, qui lui confère une silhouette de coupé. Sa signature lumineuse, dans l’air du temps, est magnifiée par un logo rétro-éclairé.
Quels que soient les goûts de chacun, il faut reconnaître que cette auto bénéficie d’un réel parti pris et d’un charisme évident, à part, à l’image d’autres modèles premium français avant elle, tels que la Renault Vel Satis.
Le design intérieur est dans le même esprit, se montrant tout aussi atypique. Le tableau de bord est unique en son genre, avec des matériaux, des couleurs et un agencement originaux.
L’Alcantara s’accorde avec de l’aluminium et du plastique, le mat et le brillant s’accompagnent et les surfaces lisses en côtoient d’autres, finement ciselées.
Certains pourraient y voir un manque de cohérence, néanmoins, la singularité prend le dessus, avec notamment ce volant étonnant en forme de croix, offrant une excellente préhension.
Le rangement de la console centrale souffre d’une finition qui n’est pas irréprochable, comme d’autres éléments de l’habitacle. Par contre, l’ergonomie, pas toujours au rendez-vous par le passé, se montre ici relativement simple.
Si l’on omet les commandes du volant un peu trop nombreuses, tout est facile à appréhender. Le GPS est réglable sur la dalle tactile de 16’’, le réglage des sièges avant électriques également.
Au niveau sono, la voiture hérite d’un système audio Focal 3D (en option à 900 €) parfait pour l’immersion, et la commande vocale est couplée à ChatGPT, donnant l’impression de voyager dans un véhicule réellement intelligent.
Pour ce qui est de l’habitabilité, en dépit des dossiers arrière 40/20/40 inclinés à 30°, la voiture pêche par sa garde au toit limitée, qui ne saurait satisfaire des adultes d’1,80 m ou plus. Ce qui est plutôt dommage pour une automobile aux prétentions premium et à la vocation de voyageur.
Le toit vitré panoramique, fixe, lui donne cependant une sensation d’espace. Côté soute, la n°8 offre une capacité de 580 l, ce qui est conséquent. Mais un point faible est à relever dans l’aspect pratique, puisque les dossiers ne permettent pas d’obtenir un plancher plat, une fois rabattus.
Autre inconvénient : le réglage en hauteur et en profondeur du volant est manuel, lorsque la plupart des concurrents proposent un ajustement électrique.
Concernant la motorisation, la DS n°8, qui a déjà été utilisée en tant que véhicule présidentiel à quelques reprises, se décline en deux ou quatre roues motrices, et avec deux capacités de batterie.
La version à transmission intégrale intègre un second moteur sur l’essieu arrière, faisant monter la cavalerie à 350 ch. La version à 245 ch (+35 ch de boost dans certaines configurations), qui fait l’objet de cet article, est quant à elle à roues avant motrices et dispose d’un seul moteur synchrone.
Malgré tout, elle offre des reprises et des accélérations franches, en accord avec l’image que le modèle souhaite projeter. La pédale d’accélérateur répond avec justesse aux sollicitations, d’autant plus que sa réponse s’adapte au mode de conduite sélectionné.
Celle de frein, un peu molle, manque manifestement de mordant, alors que le freinage régénératif agit. Lorsque le mode « One Pedal » est activé (la voiture peut ralentir, jusqu’à l’arrêt, sans avoir à freiner soi-même), la commande de frein au pied s’enfonce automatiquement de quelques centimètres, ce qui peut s’avérer très déconcertant.
En contrepartie, au nombre des points positifs, le dosage du freinage régénératif est réglable selon trois modes, à l’aide des palettes derrière le volant, de même que la fermeté du volant varie selon le programme de conduite.
Si le poids important (plus de 2 t) de la n°8 affecte forcément son dynamisme, le modèle s’en sort bien, notamment grâce à sa base technique, à savoir une version de la plateforme STLA M, la même que celle des Peugeot 3008 et 5008.
Grâce à un comportement rigoureux et une fermeté des suspensions jamais excessive, l’expérience de conduite à bord est bel et bien premium avec, comme bonus, une insonorisation aux petits oignons.
La marque communique par ailleurs sur une autonomie de 750 km, parmi les plus performantes du marché, tous segments confondus.
La batterie de 400 V se recharge en moins de 30 min (de 20 à 80 %) sur une borne rapide d’au minimum 160 kW. Le chargeur embarqué se limite, lui, à 11 kW, et permet de passer de 20 à 80 % de batterie en 6h10.
La consommation se situe à 15,9 kWh/100 km selon le cycle WLTP, mais tourne plus autour de 20 kWh/100 km dans les faits. Dans l’ensemble, cela reste très encourageant. Disponible dès 63.300 €, la n°8 coche de nombreuses cases, avec une identité qui lui est propre.
Vitesse maxi : 190 km/h
Accélération de 0 à 100 km/h : 7,8 sec
1 000 m D.A. : 27,7 sec
Conso moyenne mixte constructeur (kWh/100 km) : 15,9
Conso constatée (kWh/100 km) : 20,1
Autonomie constructeur (km) : 750
Autonomie constatée (km) : 590
Temps de charge Wallbox 7,4 kW : 9h05*
Temps de charge borne 11 kW : 6h10*
Temps de charge borne rapide 160 kW : 27 min*
Poids à vide (kg) : 2 180
*de 20 à 80 % de capacité
Données techniques
Puissance fiscale (CV) : 7
Moteur électrique : Synchrone à aimants permanents
Batterie : Nickel-manganèse-cobalt
Capacité nette (kWh) : 97,2
Puissance maxi (kW/ch) : 180/245
Couple maxi (Nm) : 343
Transmission : Traction
Boîte : Rapport unique
Pneus de série : 235/55 R19
Dim. L x l x h, en m : 4,82×1,90×1,58
Empattement, en m : 2,90
Volume du coffre à 5/à 2, en l : 580/1 873
Durée de garantie : 8 ans ou 160 000 km