SUV électrique – Cadillac Lyriq, le come-back américain

Suite à une tentative peu concluante dans les années 2000, Cadillac tente de nouveau sa chance en Europe. Cette fois-ci, ce n’est pas un V8, mais bien un bloc électrique qui est en charge d’animer un SUV fantasque, le Lyriq. Une idée du luxe revisitée… à la sauce américaine.

La bascule énergétique vers l’électrique sur le Vieux Continent possède au moins un avantage : celui de donner de nouvelles chances à des constructeurs que l’on pensait à jamais perdus pour ce marché bien particulier. Cela s’applique à la lettre à la marque du pays de l’Oncle Sam : Cadillac. Le légendaire américain, réputé pour ses gros gabarits accompagnés de grosses mécaniques se gavant d’hydrocarbures et pas avares en émissions de CO₂. 
 
Fort de son expérience ratée du début du XXIème siècle, la firme de Detroit signe son retour en capitalisant sur la tendance technologique en vogue. En effet, Cadillac propose un « géant vert », le Lyriq, engin 100% électrique mesurant plus de 5,0 m, et concurrent des Tesla Model X, BMW iX, et autre Audi Q8 e-tron, sur le segment des SUV de luxe.

Habitacle clinquant

 
Pour l’instant, le seul point de vente actuel en France se situe à côté de l’Opéra Garnier, à Paris. Or même dans ce décor, Le Lyriq ne passe pas inaperçu, paraissant face à la foule, légèrement surdimensionné. Son style aussi d’ailleurs, ne laisse pas indifférent. Avec sa calandre droite, son capot allongé, sa hauteur au même niveau que celle d’une smart #1, et sa lunette arrière en fuite, le Lyriq se démarque de l’ordinaire et tape à l’œil. 
 
D’autant plus qu’au volant, l’impression reste la même. Les sièges en cuir sont larges, avec une assise rebondissante tel un sofa, mais aussi chauffants, ventilés et massant, même pour le passager avant. 
 
Les haut-parleurs, au nombre total de 19 dans l’habitacle, sont aussi situés dans les appuie-têtes, le chrome est très présent, les commandes sont ciselées, et le large écran numérique de 33 pouces, incurvé à l’horizontale, est du plus bel effet.
 
Cet habitacle a de quoi satisfaire les plus exigeants, avec quelques ombres au tableau cependant. Par exemple, ce qui brille est souvent en plastique plutôt que métallique, l’ergonomie de l’interface digitale est contre-intuitive, et utiliser la molette de l’accoudoir central n’améliorera pas l’expérience. Voici des pistes d’amélioration pour la génération suivante.

Suspensions ni pilotées, ni pneumatiques

 
Dans l’Hexagone, le Lyriq est disponible en une unique version 600E4. En d’autres termes, 600 pour le nombre de Nm de couple (en réalité, on peut même en dénombrer 610), « E » pour « électrique » et « 4 » pour « 4 roues motrices ». 
 
Les deux moteurs sont répartis sur chacun des essieux, et développent un ensemble de 528 ch. Cette valeur, dans le monde du thermique d’il y a peu, évoquait forcément des sensations fortes à la clé. Ce n’est plus trop le cas aujourd’hui, le Lyriq revendiquant un poids d’obèse de 2 774 kg, à vide. Or, il faut bien tracter ces presque 3 tonnes. 
 
En utilisant le mode Sport, dont l’effet est de durcir la direction et d’améliorer le temps de réponse à l’accélérateur, la poussée ressentie est nette mais pas décoiffante pour autant. Les 5,3 secondes pour abattre le 0 à 100 km/h en témoignent. Une valeur plutôt « commune » à ce niveau de prestations et de puissance.
 
De plus, le Cadillac se passe de suspensions élaborées, et admet certaines limites lorsqu’il s’agit d’affronter des virages serrés à vive allure. Nonobstant, le train avant arrive à garder le cap, et le freinage montre tout de même un certain mordant. 

Consommation digne de sa taille

 
Faut-il ajouter que ce Lyriq donne sa pleine mesure à un train de sénateur, un rythme souvent approprié sur les « highways » américains, et tout autant désormais sur ceux de la Doulce France.
 
Dès lors, on apprécie la douceur des commandes, dont cette détonante palette sur la gauche du volant, dont l’objet est d’être utilisé comme une pédale de frein, permettant de ralentir le véhicule jusqu’à l’arrêt.
 
Une bonne technique pour collecter un peu d’énergie et augmenter l’autonomie, bien qu’il soit aussi possible de passer par un mode plus banal, à savoir « One Pedal ». À savoir que ce SUV consomme beaucoup : 22,5 kWh/100 km en moyenne (valeur WLTP), soit une autonomie d’environ 530 km. 
 
En réalité, il faut recharger tous les 200 à 250 km afin de rester au-dessus du seuil psychologique, qui s’établit à 20% de batterie. 
 
À ce moment, il faut compter 39 minutes pour remonter à 80% sur une borne de 190 kW, une puissance abordable pour le Lyriq avec son architecture de 400 V.

En définitive, si le Lyriq ne fait pas mieux que ses concurrents, il est néanmoins moins cher. Avec son prix de départ de 84 200 €, il n’est pas non plus bon marché, mais ses principaux concurrents réclament entre 10 000 et 30 000 € supplémentaires. Un « détail » qui peut peser sur la balance. Alors, prêt pour une aventure à la Yankee ? 

Specs
Chiffres
Vitesse maxi : 210 km/h
Accélération de 0 à 100 km/h : 5,3 sec
Consommation moyenne mixte (kWh/100 km) : 22,5
Autonomie moyenne mixte (km) : 530
Temps de recharge borne rapide : 39 min*
Poids à vide : 2 774 kg
 
*de 10 à 80 % de capacité
 
Données techniques
Puissance fiscale : 15 CV
Moteurs électriques : 2 synchrones à aimants permanents
Batterie : Lithium-ion NCMA
Capacité utile (kWh) : 100
Puissance maxi : 528 ch
Couple maxi : 610 Nm 
Transmission : 4×4
Boîte : Réducteur, rapport unique
Pneus AV – AR : 275/45 R21
Dim. L x l x h, en m : 5,01 x 1,97 x 1,62
Empattement, en m : 3,09
Volume du coffre, 5 places/2 places, en l : 588/ 1687
Durée de garantie : 4 ans ou 100 000 km

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