SUV électrique – Polestar 3, le jeune loup

Polestar, à l‘image d’AMG avec Mercedes, était dans le début des années 2000 spécialisé dans la préparation des véhicules sportifs de Volvo. Depuis 2017, c’est devenu une marque à part entière, possédée par le géant Geely, lequel détient également la marque suédoise.
 
Et si ses voisins européens, à savoir l’Espagne, la Suisse, la Belgique ou l’Allemagne, ont d’ores et déjà accueilli la commercialisation des Polestar (depuis 2019), l’Hexagone a jusque-là manqué à l’appel à cause de démêlés judiciaires avec Citroën, dont le logo était esthétiquement trop proche.
 
Après un accord amiable conclu en 2022, les modèles sportifs haut de gamme de Polestar débarquent enfin au sein du marché français, à travers une gamme complète disponible depuis l’été 2025.
 
En tête de proue de cette offre, pour accompagner le Polestar 2, une berline familiale, et le Polestar 4, un SUV coupé, le Polestar 3, un grand SUV à 5 places de 4,90 m de long. 
 
Et s’il partage sa base technique SPA2 avec le Volvo EX90, il affiche néanmoins un design plus dynamique et sportif que ce dernier. À la ligne plus effilée (hauteur de 13 cm de moins) afin d’améliorer l’aérodynamisme, il arbore des éléments spécifiques comme l’ouverture du capot, l’aileron à la silhouette travaillée et le galbe marqué des ailes arrière.
 
Le SUV se pare de jantes de 20 à 22’’ et est disponible en six coloris différents, très minimalistes. Les phares matriciels de la partie avant rappellent le marteau de Thor, emprunté à ses cousins suédois, tandis que la fausse calandre « Smart Zone » abrite les capteurs reliés aux aides à la conduite.
 
Sur la poupe, un bandeau fin prend place avec des feux en forme de L allongé. Pour ce qui est du profil, les poignées de porte affleurantes et les rétroviseurs sans bordures finissent de donner à ce Polestar 3 une allure épurée.

 
Très sobre et dépouillée, la planche de bord accueille des matériaux qualitatifs. L’ergonomie, avec son écran central, de 14,5’’ au format portrait, est proche de celle des Volvo et possède à ce titre des défauts similaires : des boutons physiques trop peu nombreux et la nécessité de passer par l’écran ainsi que par le volant pour ajuster la majorité des réglages.
 
Les boutons tactiles du volant ne sont pas renseignés, c’est le cockpit numérique de 9’’ qui nous indique leur utilité, ainsi qu’un affichage tête haute.
 
Niveau habitabilité arrière, l’espace disponible est particulièrement généreux, ce qui dessert le volume de soute, qui atteint 484 l avec un sous-plancher. Le Volvo EX90 atteint, à titre de comparaison, 697 l.
 
Le véhicule accueille tout de même un plancher pliable dans le but de compartimenter le coffre, et un « frunk » de 32 l.
 
Le Polestar 3 Dual Motor équipé du pack performance, dont traite cet article, propose des performances de haute volée grâce à sa puissance de 517 ch et à ses 910 Nm de couple, répartis entre ses deux moteurs électriques synchrones situés sur chacun des deux essieux.
 
Ainsi, le 0 à 100 km/h est établi en 4,7 sec et la vitesse de pointe plafonne à 210 km/h, contre 180 km/h pour la version d’entrée de gamme et ses 299 ch, déjà amplement satisfaisants pour un usage journalier.

 
À l’usage, on peut ressentir des secousses sur les aspérités à cause des jantes imposantes de cette finition. Néanmoins, la conduite se révèle assez douce. La direction est souple, ce qui est plaisant en milieu urbain, mais du fait de l’absence de roues arrière directrices, le rayon de braquage demeure important. Les caméras en grand nombre sont là pour aider à améliorer les manœuvres.
 
Le freinage régénératif bénéficie de trois niveaux, réglables via l’écran, allant de la roue libre à la conduite « one pedal ».
 
Sur route, la version Dual Motor propose un dynamisme conséquent, entre autres bien aidée par la répartition vectorielle du couple avec double embrayage et les suspensions pneumatiques actives. Malgré ses 2,6 t sur la balance, le Polestar 3 conserve ainsi une belle agilité. 
 
Le niveau 2 de conduite autonome est actif sur autoroute, le pack pilote permet de changer de file sans toucher au volant sur une simple activation du clignotant. L’insonorisation, elle, n’est pas optimale en dépit de la présence de vitrage feuilleté.
 
La consommation, dans les faits, plafonne à 24 kW/h, contre les 22,3 avancés par le constructeur. L’autonomie, grâce à la batterie de 107 kWh (utiles) est au rendez-vous, même si elle n’atteint pas les 560 km présents sur la fiche technique.
 
Le passage de 10 à 80% sur borne rapide se fait quant à lui en environ 30 minutes, avec une puissance de 250 kW.
 
Affichée à 109.300 € (91.800 € en entrée de gamme), ce grand SUV n’est pas accessible à tous et se hisse au niveau de la concurrence premium, à l’image de la BMW iX, ou du Porsche Macan.
 
Afin de palier à son faible niveau de notoriété, le Polestar 3 mise sur une dotation élevée : toit panoramique, climatisation automatique tri-zone et pompe à chaleur sont de série.
 
Résultat des courses : avec son style épuré et son dynamisme, le Polestar 3 compte bien séduire ceux qui désirent rouler « différent ». Toutefois, son prix et son volume de coffre réduit pourront dissuader certains potentiels acheteurs.

​Specs

Chiffres
Vitesse maxi : 210 km/h
Accélération de 0 à 100 km/h : 4,7 sec
Conso moyenne constructeur/constatée (kWh/100 km) : 22,2/24
Autonomie moyenne constructeur/constatée (km) : 560/550
Temps de charge borne rapide 250 kW : 30 min*
Poids à vide (kg) : 2 579 
 
*de 10 à 80 % de capacité
 
Données techniques
Puissance fiscale (CV) : 23
Moteurs électriques : AV et AR, synchrones à aimants permanents
Batterie : Lithium-ion
Capacité brute/nette (kWh) : 111/107
Puissance maxi cumulée (ch) : 517
Couple maxi (Nm) : 910
Transmission : Intégrale
Boîte : Rapport unique
Pneus de série AV-AR: 255/50 R20 
                                             285/45 R20
Dim. L x l x h, en m : 4,90×1,97×1,61
Empattement, en m : 2,99
Volume du coffre à 5/à 2, en l : 484 (+32 l frunk)/1 411
Durée de garantie : 2 ans, km illimité