Le ministre syrien des Finances, Mohammed Barnieh, a annoncé que le Qatar allait aider son pays à payer les salaires du secteur public et que Washington avait accordé une exemption partielle des sanctions frappant la Syrie pour permettre ce financement.
« Nous remercions le gouvernement qatari pour la généreuse subvention accordée afin de payer une partie des salaires actuels », a déclaré M. Barnieh, cité mercredi soir par l’agence officielle syrienne Sana.
L’accord porte sur « 29 millions de dollars par mois pendant trois mois » et couvrira « les salaires dans les secteurs de la santé, de l’éducation et des affaires sociales, ainsi que les retraites non militaires », a-t-il précisé.
L’opération « a été exemptée des sanctions américaines », a-t-il ajouté, en remerciant le Trésor américain « pour la rapidité avec laquelle il a facilité l’octroi de cette aide ».
Depuis des mois, les nouvelles autorités syriennes réclament la levée des sanctions internationales imposées durant le règne de l’ancien président Bachar al-Assad.
M. Barnieh a exprimé l’espoir que ce geste serait « suivi d’autres mesures visant à réduire les sanctions » frappant l’économie syrienne. « Nous poursuivons les réformes afin de renforcer la confiance dans notre système financier », a-t-il ajouté.
Le Qatar est avec la Turquie l’un des principaux soutiens des nouvelles autorités islamistes qui ont pris le pouvoir après avoir chassé Bachar el-Assad le 8 décembre, au terme de près de 14 ans de guerre civile.
M. Barnieh a déclaré que « la subvention serait gérée par le Programme des Nations Unies pour le développement » et couvrait « environ un cinquième des salaires et pensions actuels ».
Plusieurs pays occidentaux, notamment européens, ont allégé certaines sanctions contre la Syrie, tandis que Washington a déclaré qu’il ne les assouplirait pas tant qu’il n’aurait pas constaté de progrès notamment dans la lutte contre le « terrorisme ».
Mercredi, lors d’une visite à Paris du président syrien Ahmad al-Chareh, le président français Emmanuel Macron a appelé à la poursuite de « la levée progressive des sanctions économiques européennes » si les nouvelles autorités stabilisaient le pays.
Le ministre syrien des Affaires étrangères Assaad al-Chaibani a estimé jeudi sur X que la visite à Paris marquait un « tournant sur la question de la levée des sanctions ».