Une taxe carbone affectant certaines exportations marocaines à forte intensité de carbone vers l’UE n’aurait pas d’impact significatif sur les volumes d’exportation, prévoit Fitch Solutions.
Le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) de l’UE devrait entrer pleinement en vigueur à partir de janvier 2026 et obliger les entreprises européennes qui importent certains produits à forte intensité de carbone à payer des taxes via des certificats spéciaux, pronostique encore une fois l’agence. Elle fait remarquer, dans ce sens, que les exportations d’engrais marocaines deviendront légèrement moins compétitives en raison du MACF. Pour rappel, c’est en juin 2021 que l’UE s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 55% au moins en 2030 par rapport à 1990. Parmi les 12 propositions de ce paquet, la mise en place d’un MACF.
Fitch note, en outre, que l’augmentation du prix des hydrocarbures par la suppression des exonérations fiscales s’avérera politiquement trop difficile à mettre en œuvre à court terme.
Elle rappelle également que l’inflation a légèrement augmenté au 1er trimestre 2025, mais s’attend à ce que le niveau de vie reste sous pression après une forte flambée des prix en 2022 et 2023.
Par conséquent, elle ne prévoit pas que « la réforme restante soit mise en œuvre en raison des implications inflationnistes et du risque de troubles sociaux ».
Ces fonds seront essentiels pour réduire les risques économiques auxquels le Maroc est confronté en raison des catastrophes naturelles, en particulier la sécheresse, souligne Fitch, ajoutant qu’ils soutiendront la politique gouvernementale et des investissements ciblés visant à adapter l’économie à l’aggravation de la pénurie d’eau. « La FRD, en complément d’autres prêts tels que le prêt de 500 millions d’euros de la Banque Européenne d’Investissement approuvé en octobre 2024, réaffirme notre opinion selon laquelle le gouvernement marocain conservera une plus grande capacité à faire face à la pénurie d’eau par rapport aux autres marchés d’Afrique du Nord. Cela est dû à des niveaux d’endettement public relativement faibles, à une plus grande stabilité politique et à la dynamique des réformes économiques stratégiques », indique l’étude.
Elle fait savoir également que la troisième tranche de la FRD, d’un montant de 496 millions de dollars, représente environ 11,8 % des 4,2 milliards de dollars alloués aux investissements publics dans l’eau et les infrastructures dans le budget 2025.
Le PNAEPI s’inscrit dans le Plan national de l’eau (PNE) sur 30 ans (2020-2050), affirme le document, précisant que ce plan quinquennal met l’accent sur l’amélioration de la sécurité hydrique en investissant dans les infrastructures, notamment les barrages, le dessalement de l’eau de mer, le recyclage et la distribution de l’eau.