Télévision : Faïçal Laraïchi dévoile les contours du nouveau paysage audiovisuel

Le président-directeur général de la Société Nationale de Radiodiffusion et de Télévision (SNRT), Faïçal Laraïchi, a annoncé qu’en l’espace de deux mois, la SNRT devrait détenir 100 % de Soread 2M, 100 % de Médi 1 TV, ainsi que 83,6 % de Médi 1 Radio et de Regie 3.

Fayçal Laraïchi, le président-directeur général de la Société Nationale de Radiodiffusion et de Télévision (SNRT), a déclaré que la Société veille à offrir la meilleure qualité au téléspectateur marocain pendant le mois sacré de Ramadan, soulignant que parfois il existe des programmes qui sont considérés comme un « héritage » restant de la saison précédente, et qui sont conservés dans les tiroirs pour garantir une diversité de choix. Il a ajouté : « Il faut une alternative pour garantir une programmation de qualité ».
 
Nouvelles mesures strictes
Laraïchi, qui s’exprimait lors d’une réunion de la Commission de l’éducation, de la culture et de la communication à la Chambre des Représentants, a abordé la procédure des appels d’offres liés à la gestion des productions des sociétés extérieures. Il a précisé que « le processus est supervisé par un comité appelé le comité de sélection des programmes, composé de 8 personnes, dont 4 provenant de la Société Nationale de Radiodiffusion et de Télévision et de 2M, et 4 extérieures », ajoutant qu’au cours de ce processus, les sociétés de production extérieures comprennent qu’elles ne peuvent pas dépasser un plafond financier préétabli pour leurs projets. 

Dans ce sens, Laraïchi a indiqué que le plafond est fixé à 3 %, ajoutant : « Nous avons pensé de cette manière lorsque nous avons remarqué que nous recevions des programmes dont le prix était beaucoup plus élevé que les autres ». 

Il a également expliqué : « Si nous fixons par exemple 100 comme plafond, celui qui propose un programme de qualité et de génie, ou ce que vous voulez, et qui atteint 103, soit une différence de 3 points, sera automatiquement rejeté ; cela afin de maîtriser le budget ».

Laraïchi a rappelé que « la soumission des projets nécessite la préparation de dossiers, qui sont examinés par le comité mentionné précédemment avec rigueur. Tout dossier manquant d’un document est immédiatement rejeté, afin d’éviter de se retrouver dans des débats susceptibles de perturber l’égalité des chances ». Il a ajouté : « La rigueur protège la procédure, c’est pourquoi, lorsqu’on ouvre les enveloppes techniques, le comité peut choisir les projets qualifiés pour la phase de discussion avec les sociétés de production ayant soumis leurs propositions ».

 À ce sujet, l’orateur a souligné qu’ « à la deuxième étape, certains détails financiers de certains projets peuvent être écartés de la course », précisant que « la Société Nationale de Radiodiffusion et de Télévision dispose d’une base de données qui fait office de bilan avec lequel elle examine les informations des années passées ». Il a ajouté : « En ce qui concerne la location de matériel logistique, par exemple, le comité peut suivre son prix pour vérifier s’il y a une augmentation par rapport au prix proposé par l’entreprise du projet ».

Laraïchi a fourni aux parlementaires des chiffres concernant le nombre d’entreprises avec lesquelles ils ont travaillé depuis 2010, en précisant : « À ce moment-là, il y avait 89 entreprises, puis l’année suivante, ce nombre est passé à 103 ; en 2012, il a augmenté pour atteindre 118, avant de chuter après la mise en place du cahier des charges en 2013, tombant directement à 38 entreprises, puis 30 en 2014, 34 en 2015, 45 en 2016, 47 en 2017 et 51 en 2018 ». Il a poursuivi : « L’année dernière,  la SNRT et M2 ont traité avec environ 78 entreprises ».
 

Un holding en devenir
Le PDG de la SNRT a ensuite abordé le sujet du « holding » lié à l’intégration de 2M et Medi1 à la Société Nationale de Radiodiffusion et de Télévision, qu’il a qualifié de « décision gouvernementale », précisant : « Il ne s’agit pas de créer une nouvelle entreprise, mais la Société Nationale de Radiodiffusion et de Télévision, qui emploie 2300 salariés, a été choisie pour être propriétaire et gestionnaire des chaînes de radio et de télévision du pôle public ».

A ce jour, « nous avons acquis Medi1 Radio et Medi1 TV, ainsi que la société Régie 3, qui gère la publicité pour les médias publics », a-t-il expliqué. 

En ce qui concerne 2M, Faïçal Laraïchi a précisé : « Nous avons avancé en termes d’engagements juridiques, financiers et fiscaux, et dans les deux mois à venir, nous finaliserons le dossier pour que la Société Nationale devienne propriétaire à 100 % de Soread 2M et à 100 % de la chaîne Medi1 TV, ainsi que 83,6 % de « Medi1 Radio » et 83,6 % de « Régie 3 »

Le responsable a rappelé les questions concernant la rentabilité du « holding », expliquant qu’il « s’inscrit dans une vision politique du gouvernement visant à regrouper les moyens et à rationaliser leur gestion sur les plans financier, humain, technique et productif, ainsi que dans l’acquisition de programmes, l’investissement dans le satellite ou la couverture géographique en matière d’information, etc. ». Il a ajouté : « C’est une rationalisation réelle et tangible qui réduit le coût financier pour chaque chaîne qui fera partie du holding ».

Laraïchi a souligné « l’importance d’investir dans les équipements et le personnel existants, plutôt que de chercher de nouvelles ressources, donnant l’exemple des camions de diffusion. Il a précisé : « La Société Nationale a un grand investissement dans ce domaine ; au lieu que 2M et Medi1 achètent leurs propres camions, elles peuvent utiliser ces ressources techniques et humaines, ce qui contribue à réduire les coûts pour toutes les entreprises ». 

Il a également évoqué l’arrêt des recrutements dans le domaine de la diffusion au sein de la SNRT, soulignant que les autres entreprises ajoutées au holding, comme 2M, comptent déjà des équipes de 35 à 40 personnes dans ce domaine. Cependant, il a insisté sur le respect des «lignes éditoriales» de chaque chaîne de télévision ou radio. «Il n’est pas question que la SNRT contrôle la ligne éditoriale de 2M ou de Médi 1, de même que la programmation. Chaque société doit préserver son identité», a-t-il conclu.
 

Rime TAYBOUTA

À propos

Check Also

Des sénateurs français « impressionnés » par le développement des provinces du Sud du Royaume

Une délégation de sénateurs français, actuellement en visite au Maroc, s’est dite « impressionnée » par le …

Laisser un commentaire