Transport et logistique : Infrastructures, colonne vertébrale des ambitions de Rabat

Le Maroc accélère l’ouverture de nouveaux chantiers et procède à l’extension des réseaux d’infrastructures existants en vue de la Coupe du Monde 2030, selon un think-tank italien.

Le développement des infrastructures au Maroc a été l’épine dorsale de l’essor industriel national, faisant partie d’une stratégie plus large visant à accroître le rôle du Maroc dans les flux commerciaux mondiaux, l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales et les efforts de délocalisation, ressort-il d’une nouvelle étude de l’Institut italien pour les études de politique internationale (en italien : Istituto per gli Studi di Politica Internazionale, ISPI). «Entre 2001 et 2017,l’investissement total au Maroc a représenté entre 25% et 38% du PIB, l’un des ratios les plus élevés au monde», souligne l’étude, élaborée par di Aldo Liga, chercheur au Centre MENA de l’ISPI, ajoutant qu’une grande partie des investissements a été consacrée aux infrastructures, qui ont également absorbé plus de la moitié des fonds de l’aide au développement. Récemment publiée, l’analyse indique que le Maroc se prépare aujourd’hui à l’ouverture de nouveaux chantiers et à l’extension de réseaux d’infrastructures existants. Objectif escompté : préparer le pays à la Coupe du Monde de football 2030, qu’il accueillera conjointement avec l’Espagne et le Portugal. De plus, l’étude note que le symbole des ambitions du Maroc est le port de Tanger Med, le plus grand de la Méditerranée en termes de capacité de conteneurs, inauguré en 2007 et agrandi en 2019. «Durant l’année 2024, Tanger Med a établi de nouveaux records de trafic : 10,24 millions de conteneurs EVP manutentionnés, soit une augmentation de 18,8% par rapport à l’année précédente. Le trafic passagers a également augmenté, de 13% par rapport à 2023. 
 
Infrastructures portuaires
«Le développement des ports est l’une des pierres angulaires de la trajectoire de croissance, comme le démontrent les nouveaux ports commerciaux en construction le long des côtes méditerranéennes et atlantiques», souligne encore l’étude. Et de poursuivre que le terminal Nador West Med devrait, de son côté, devenir opérationnel dans les 18 prochains mois, et devrait également abriter, entre autres, la première usine de regazéification du pays.

Au Sud du Maroc, poursuit la même source, des travaux sont en cours pour construire le port de Dakhla Atlantique, qui devrait être opérationnel à partir de 2029. «L’infrastructure est destinée à jouer un rôle dans l’Initiative Atlantique», un projet lancé par SM le Roi fin 2023 et visant à favoriser l’accès et l’intégration de certains États du Sahel (Burkina Faso, Mali, Niger et Tchad) dans les flux commerciaux internationaux à travers le développement d’une connexion infrastructurelle avec le Maroc, écrit l’étude.  

 

Réseau ferroviaire
S’agissant du réseau ferroviaire, cette analyse d’ISPI note que son développement constitue une nouvelle démonstration de l’importance accordée par le Maroc aux infrastructures comme moteur de l’économie. Les travaux d’extension de ce réseau débuteront d’ici la fin de l’année pour prolonger la ligne à grande vitesse Tanger-Casablanca jusqu’à Marrakech. Elle devrait être atteinte en 2029, celle jusqu’à Agadir à l’horizon 2040, selon l’étude. 

D’autres extensions du réseau vers Fès et Oujda sont également à l’étude, ajoute-t-elle, rappelant que «l’extension du réseau ferroviaire marocain a suscité une concurrence acharnée entre les principaux fabricants et fournisseurs de trains du monde : des contrats de plusieurs millions de dollars pour la construction de la nouvelle ligne entre Casablanca et Marrakech ont déjà été attribués à des entreprises chinoises, françaises, allemandes et marocaines, tandis que l’entreprise française Alstom s’est vu attribuer le contrat de fourniture des trains qui desserviront la ligne».
 

Réseau autoroutier
Concernant le réseau autoroutier, l’étude indique qu’il a bénéficié, lui aussi,d’investissements massifs au cours du dernier quart de siècle, passant de 80 kilomètres de longueur en 1999 à 1.800 km aujourd’hui. 1.000 km supplémentaires devraient voir le jour d’ici 2030, dont la nouvelle autoroute entre Rabat et Casablanca.

La même source ajoute que d’autres autoroutes, de l’eau celleslà, ont été achevées au cours des deux dernières années dans le cadre d’un projet plus vaste visant à développer les interconnexions entre les barrages et réservoirs marocains.  

L’objectif est de transférer les excédents d’eau communs vers les régions à plus forte pluviométrie et ainsi assurer l’approvisionnement des principales villes et du secteur agricole. 

«Celui entre les bassins du Sebou et du Bouregreg, inauguré en 2023, sera suivi dans les prochaines semaines par celui entre Oued El-Makhazine et Dar Khrofa. A ces projets s’ajoute celui relatif au renforcement du réseau d’usines de dessalement : à celles déjà actives, s’ajoutera d’ici 2026 l’usine de dessalement de Casablanca, la plus grande de tout le continent africain», relève l’étude. 

Gare ferroviaire de Hay Riad : Les travaux de construction vont bon train
Les travaux de construction de la nouvelle gare ferroviaire du quartier Riad à Rabat progressent de manière significative avec un taux de réalisation dépassant les 50%, selon H24Info. L’ouverture est prévue pour septembre 2025, quelques mois avant que le Maroc n’accueille la Coupe d’Afrique des Nations en décembre de la même année. Cette gare, qui vient compléter les gares de Rabat Ville et Rabat Agdal, représente un renforcement majeur de l’infrastructure ferroviaire de la capitale. Elle couvre une superficie de 4500 mètres carrés et se situe à proximité du complexe sportif Prince Moulay Abdellah, ce qui facilitera les déplacements des spectateurs lors des grands événements sportifs. Toujours selon H24Info, la gare sera dotée de services modernes, notamment des parkings, des commerces, des systèmes de surveillance avancés et des zones d’attente confortables. Ces aménagements visent à améliorer la qualité des services et à enrichir l’expérience de voyage en train. Ce projet, poursuit notre confrère de la presse électronique, s’inscrit dans un plan global de modernisation des infrastructures de la capitale, en préparation des Coupes d’Afrique des Nations 2025 et du Mondial 2030. Ce qui souligne l’engagement du Maroc à développer un réseau de transport moderne et durable, en phase avec les évolutions urbaines.

Faut-il souligner que le coût total du projet est estimé à environ 187 millions de dirhams.

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