Il y a exactement cinq décennies paraissait le neuvième album de Pink Floyd. Le morceau qui prête son nom à l’opus « Wish You Were Here » est un hommage à l’ancien leader de la formation, Syd Barrett, invité à quitter l’aventure pour cause de démence. Retour sur l’un des disques les plus emblématiques de l’histoire du groupe anglais.
Les sessions de « Wish You Were Here » durent de janvier à juillet 1975. Le groupe a d’abord du mal à imaginer un nouvel enregistrement, d’autant que le succès de « The Dark Side of the Moon » finit par lessiver les quatre membres, physiquement et émotionnellement. L’enregistrement semble difficile d’accès pour tout le monde, comme l’explique le bassiste Roger Waters : « La plupart d’entre nous auraient souhaité ne pas être là du tout (…) Je n’y étais pas heureux car j’avais le sentiment que nous n’étions pas ensemble. » Le claviériste, Richard Wright, explique qu’une partie des soucis du groupe vient du fait que deux ans les séparent de l’enregistrement de « The Dark Side… » et il parle des sessions de « Wish You Were Here » comme d’« une période difficile ». Malgré les déconvenues rencontrées lors de la production, l’album reste le favori de Wright : « C’est un album que je peux écouter pour le plaisir et ils ne sont pas si nombreux que cela dans le catalogue de Pink Floyd. » Gilmour est du même avis : « En ce qui me concerne, je dois dire que c’est mon album favori, ‘’Wish You Were Here’’. Le résultat final de tout cela, quoi que cela ait été, a définitivement laissé pour moi un album dont je suis très, très heureux. Je l’aime énormément. » Une référence, en somme.
Décès de l’homme enflammé
L’un des événements les plus dérangeants survenus durant l’enregistrement de « Wish You Were Here » a lieu le 5 juin 1975, veille du départ pour une tournée aux États-Unis. Alors que le groupe peaufine l’œuvre, quelqu’un au crâne et aux sourcils rasés, entre dans la pièce, une poche en plastique à la main. Waters ne le reconnaît pas et le guitariste David Gilmour croit tout d’abord qu’il s’agit d’un employé de la maison de disques EMI. Wright, croyant qu’il s’agit d’un ami de Waters, lui demande son identité, avant de reconnaître Syd Barrett. Le batteur Dave Mason ne le reconnaît pas non plus. Il est estomaqué lorsque Gilmour lui apprend la vérité. « Ça nous a fait un sacré effet. Roger et Dave ont pleuré », se souvient le photographe du groupe Storm Thorgerson. Roger Waters a ces mots, plus tard : « Je suis très triste pour Syd. Bien sûr, il était important, et le groupe n’aurait jamais connu ce putain de décollage sans lui, vu qu’il écrivait toutes les chansons. Ça n’aurait pas pu avoir lieu sans lui, mais en même temps, ça n’aurait pas pu continuer avec lui. ‘’Shine On…’’ ne parle pas vraiment de Syd, il symbolise juste l’absence extrême à laquelle certaines personnes sont tentées de céder, parce que c’est la seule façon pour elles de supporter la tristesse de la vie moderne, de se retirer complètement. Je trouve cela terriblement triste. » Une autre tristesse est liée aux Pink Floyd et à « Wish You Where Here » : Ronnie Rondell Jr est mort à 88 ans ce mardi 12 août 2025 dans le Missouri. Cascadeur notoire, il incarnait l’homme d’affaires enflammé sur la célèbre pochette de l’album. L’histoire de cette photo ne manque pas de sel : « Puisqu’il n’était pas possible à l’époque d’avoir recours à des effets numériques, il a fallu saisir l’image au cours d’une séance photo qui s’est déroulée dans les studios Warner Bros de Burbank, en Californie. Pour l’occasion, Ronnie Rondell Jr portait une combinaison ignifugée sous son costume et a été aspergé d’essence avant que le feu ne soit allumé.
Comme le confie Storm Thorgerson dans le documentaire ‘’Pink Floyd : The Story of Wish You Were Here’’, il aura fallu 15 tentatives pour obtenir le résultat souhaité. Mais lors de l’ultime essai, les flammes ‘’ont enflammé l’espace d’un instant la moustache’’ de Ronnie Rondell Jr. ‘’On pourrait appeler ça un rasage de près’’, résume Storm Thorgerson. » Tel cet album qui demeure près du cœur.
Ronnie Rondell Jr est mort ce mardi 12 août dans le Missouri. Cascadeur aguerri, il incarnait l’homme d’affaires enflammé sur la célèbre pochette de l’album « Wish You Were Here », sorti il y a 50 ans.
La plupart des fans de Pink Floyd ignoraient probablement son nom, mais Ronnie Rondell Jr était indissociable de l’histoire du groupe de rock anglais. Ce cascadeur américain incarnait l’homme d’affaires en flammes sur la pochette de l’album Wish You Were Here. Ronnie Rondell Jr est mort à l’âge de 88 ans ce mardi 12 août dans une résidence pour personnes âgées à Osage Beach, dans le Missouri, rapporte le Hollywood Reporter.
Dire que la pression était forte avec Wish You Were Here pour Roger Waters, David Gilmour, Nick Mason et Richard Wright serait un euphémisme. Sorti il y a tout juste 50 ans, ce disque devait succéder au triomphe de The Dark Side of the Moon, alors l’album le plus vendu de l’histoire et qui s’est écoulé à environ 45 millions d’exemplaires jusqu’à nos jours.
L’album ne réitérera pas une telle performance mais les 15 millions de disques vendus en feront tout de même le plus gros succès de l’année 1975 et des titres comme Wish You Were Here et Shine On You Crazy Diamond en assureront la postérité.
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Mais Wish You Were Here s’est également fait une place dans la légende du rock grâce à sa pochette sur laquelle deux hommes se serrent la main. Imaginée par le photographe Storm Thorgerson, la pochette devait représenter deux cadres de l’industrie musicale signant un contrat avec l’un « se brûlant » du fait de ce marché conclu avec l’autre.
Quinze tentatives pour une pochette mythique
Puisqu’il n’était pas possible à l’époque d’avoir recours à des effets numériques, il a fallu saisir l’image au cours d’une séance photo qui s’est déroulée dans les studios Warner Bros de Burbank, en Californie. Pour l’occasion, Ronnie Rondell Jr portait une combinaison ignifugée sous son costume et a été aspergé d’essence avant que le feu ne soit allumé.
Comme le confie Storm Thorgerson dans le documentaire Pink Floyd: The Story of Wish You Were Here, il aura fallu 15 tentatives pour obtenir le résultat souhaité.
Mais lors de l’ultime essai, les flammes « ont enflammé l’espace d’un instant la moustache » de Ronnie Rondell Jr. « On pourrait appeler ça un rasage de près », résume Storm Thorgerson.
Outre cette performance pour Pink Floyd, le cascadeur figurait également au générique de films comme L’Arme fatale, Invasion Los Angeles, Thelma et Louise, Last Action Hero, Speed ou Matrix Reloaded. Une carrière également riche en blessures puisque Ronnie Rondell Jr s’était cassé des côtes, les bras, les poignets, des vertèbres et avait dû se faire remplacer les hanches, souligne le Hollywood Reporter.
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Au mitan des années 1970, la mort de ces bluesmen noirs américains dans les deux Etats de Caroline passa inaperçue. Le premier, Pinkney « Pink » Anderson, lâcha sa guitare le 12 octobre 1974. Il fut suivi, le 9 mai 1976, par Floyd Council, lui aussi victime d’une crise cardiaque. Ces représentants du Piedmont blues – du nom d’une microrégion de la chaîne des Appalaches – ne s’étaient sans doute jamais rencontrés, mais leurs prénoms sont pourtant indéfectiblement liés.
Pink Floyd. C’est ainsi que s’était baptisé, une dizaine d’années plus tôt, un groupe de quatre jeunes Britanniques épris de blues et de rhythm’n’blues.