Après des décennies d’abandon, ‘’La Casablancaise’’ rouvre ses portes. Ce stade mythique, restauré avec soin et maestria, incarne le passé et l’avenir sportif et culturel de la Métropole.
Ahmed, ancien fidèle de ces lieux, aujourd’hui octogénaire, se souvient avec émotion de ses premières foulées sur la piste de La Casablancaise. « C’était un honneur pour nous d’y entrer, de s’entraîner, de s’éprouver sous le regard des anciens et des entraîneurs exigeants. On y ressentait une vraie fraternité, un respect profond pour ce lieu où tant de champions étaient passés avant nous. ». Pour lui et ses compagnons de l’époque, ‘’La Casablancaise’’ n’était pas qu’un centre sportif, c’était presque une école de vie où se forgeaient les esprits les plus ambitieux, les cœurs les plus courageux.
Au fil des années, La Casablancaise a connu des heures de gloire, mais aussi de déclin. Les années 80 marquent le début de cette période d’érosion. À mesure que la ville croissait, que les nouveaux complexes modernes et autres infrastructures s’érigeaient un peu partout, le monument sportif perdait de son éclat d’antan. De grandes fissures apparaissaient dans ses murs, les installations montraient des signes de vétusté, et l’odeur du temps régnait dans ses corridors autrefois bourdonnants d’activité. Fatima, qui habite le quartier depuis quarante ans, a vu la dégradation lente de La Casablancaise. « Chaque jour, je passais devant en me disant : Mais quand va-t-on enfin lui rendre ce qu’elle mérite ? Pour nous, elle est presque de la famille. Elle fait partie de notre histoire ».
Alors que d’aucuns prédisaient son abandon définitif, La Casablancaise a pourtant éveillé de nouveaux espoirs à partir de fin 2023, lorsqu’un projet de réhabilitation a été annoncé. Pour nombre de nostalgiques, cette annonce résonnait comme une revanche contre l’oubli. Les travaux de rénovation visaient à lui redonner son éclat, tout en respectant son architecture d’origine et son atmosphère authentique. Il fallait à tout prix préserver cet esprit, cette âme qui la rend si précieuse aux yeux de ceux qui la connaissent.
Aujourd’hui, ce stade a ouvert un nouveau chapitre de son histoire. La rénovation a su marier l’ancien et le moderne avec un soin délicat, permettant aux nouvelles générations de découvrir ce patrimoine si cher aux Casablancais. « C’est une chance incroyable de pouvoir s’entraîner dans un lieu aussi chargé d’histoire. J’imagine les anciens qui y couraient avant nous, et ça me donne envie de me surpasser, de ne pas les décevoir », témoigne Nassima Bekkar, professeure d’éducation sportive.
Pour les habitants de Casablanca, ‘’La Casablancaise’’ est plus qu’un simple édifice, elle incarne la mémoire collective de toute une ville, son courage, ses épreuves, et maintenant, sa renaissance.
Cet espace emblématique a, hélas, traversé les décennies avec une constance que peu de monuments peuvent se targuer de posséder. ‘’La Casablancaise’’ est un fil invisible qui relie plusieurs générations de Casablancais, qui portent tous en eux une part de ce lieu. Sa résurrection symbolise, pour beaucoup, l’espoir d’un avenir plus brillant, où la ville saura se souvenir de ses trésors du passé tout en regardant résolument vers l’avenir. C’est une promesse de dynamisme, d’échanges et de rassemblement. Les projets d’événements sportifs, culturels et communautaires se multiplient, redonnant à La Casablancaise son rôle central dans la vie sociale de la ville. Avec chaque pas sur sa piste fraîchement rénovée, l’Histoire continue de s’écrire, tout en préservant l’héritage d’une époque révolue. Somme toute, ce stade, avec sa magie intemporelle, reste une véritable légende vivante, un symbole de l’identité casablancaise et un havre pour tous ceux qui croient en la beauté de l’effort partagé.
Pourtant, voici que cet espace autrefois oublié se dresse à nouveau, mais différemment. Ce n’est pas une résurrection tapageuse. C’est un réveil subtil, imprégné de respect pour son passé et d’ambition pour l’avenir. On a remanié les terrains, lissé les pistes, ajouté des espaces de partage et d’inspiration. Chaque coin semble se souvenir d’une époque où les jeunes venaient ici pour affûter leurs rêves sportifs. Aujourd’hui, ils retrouvent un espace embelli, plus accompli, prêt à les recevoir de nouveau.
La renaissance de cet espace de vie et d’activités ne se résume pas qu’à ses installations sportives flambant neuves. Un souffle plus large anime ce lieu : il y a maintenant une médiathèque, une bibliothèque d’idées où l’esprit se cultive et se déploie. Un peu plus loin, une salle de théâtre, dotée d’un écran de cinéma, rend hommage au diplomate, syndicaliste et dramaturge Abdessamad Kenfaoui. Là, les voix et les images prendront vie pour enrichir les âmes autant que les corps.
Cet espace n’est plus simplement un terrain, mais un foyer pour la communauté, un sanctuaire. L’endroit, hier fané, vibre désormais d’une force tranquille, redonnant à Casablanca un espace où le passé sportif dialogue avec l’avenir culturel.
Ce monument sportif historique, situé sur le boulevard Hassan II et édifié en 1939, a traversé des périodes de grandeur et de déclin avant d’être entièrement rénové à la suite des travaux de réhabilitation lancés fin 2023.
Ce projet a suscité le soulagement et la joie des Casablancais. Cette allégresse vient apaiser une longue frustration née de l’état de délabrement de cet espace emblématique, qui avait été laissé à l’abandon.
«Les Casablancais peuvent désormais venir s’entraîner ici en toute sécurité et évacuer leur stress dans un lieu qui sera un refuge pour les jeunes en quête d’une meilleure occupation de leur temps», s’enthousiasme Moha, un habitant.
Un autre Casablancais partage le même avis, expliquant que les habitants ne pouvaient plus s’entraîner dans ce stade en raison de l’état déplorable dans lequel il se trouvait. Désormais, après sa réhabilitation, La Casablancaise pourra à nouveau jouer son rôle d’espace de pratique sportive par excellence et favoriser les liens entre les habitants.
Acteur associatif, il a exprimé sa joie de voir enfin La Casablancaise réhabilitée. Il a également émis le souhait que cette infrastructure retrouve sa vocation d’antan, au service des sports et des sportifs.
En effet, de nombreux champions nationaux ont fait leurs premiers pas à La Casablancaise avant de briller dans les compétitions internationales et de connaître des moments de gloire. Parmi eux, on peut citer Nawal El Moutawakil, et Saïd Aouita.
Notre source a également appelé l’ensemble des parties prenantes, institutions élues, acteurs de l’encadrement des jeunes et du sport, associations à s’engager pour une meilleure utilisation de cette infrastructure sportive au service des jeunes.
Il convient de rappeler que l’aménagement du stade La Casablancaise a été initié par le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports. Ce projet comprend un terrain en herbe, une piste d’athlétisme et d’autres installations dédiées à la gymnastique et à la boxe. ‘’La Casablancaise’’ dispose également d’une médiathèque et d’un théâtre.
C’est dans ce lieu emblématique que des légendes ont vu le jour. Nawal El Moutawakil, première Marocaine à remporter une médaille d’or olympique, a foulé ses terres avant de triompher aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984, inspirant ainsi des générations de jeunes athlètes. De même, Saïd Aouita, héros de l’athlétisme, y a fait ses débuts avant de devenir le premier Marocain à décrocher une médaille d’or aux Championnats du monde en 1987, puis à briller aux JO de Séoul en 1988. Ces champions ont marqué l’histoire du sport marocain et ont fait rayonner le pays sur la scène internationale.
La Casablancaise a également joué un rôle crucial dans le développement des sports collectifs et individuels au Maroc, accueillant compétitions locales et régionales qui rassemblaient des passionnés autour du sport. Cependant, à partir des années 1980, la ville a connu une transformation urbaine rapide. Les infrastructures modernes ont commencé à émerger, et La Casablancaise a perdu de sa superbe, affectant les athlètes et les habitants qui voyaient en elle un symbole de leur patrimoine sportif.
i rassemblaient des passionnés autour du sport. Cependant, à partir des années 1980, la ville a connu une transformation urbaine rapide. Les infrastructures modernes ont commencé à émerger, et La Casablancaise a perdu de sa superbe, affectant les athlètes et les habitants qui voyaient en elle un symbole de leur patrimoine sportif. La réhabilitation de La Casablancaise ne se limite pas à la restauration de ses murs et pistes. C’est aussi une renaissance de la tradition sportive qui a forgé des champions, permettant à de nouveaux talents de s’épanouir et d’inspirer les futures générations. La Casablancaise est prête à écrire un nouveau chapitre de son Histoire, alliant passé glorieux et avenir prometteur.
La cérémonie de réouverture a été présidée avec maestria par le wali de la région de Casablanca-Settat, gouverneur de la préfecture de Casablanca, Mohamed Mhidia, accompagné de la mairesse de la ville, Nabila Rmili, ainsi que de nombreux responsables locaux. Leur engagement à revitaliser ce lieu symbolique a trouvé écho auprès des anciens et actuels athlètes, ainsi que des citoyens venus nombreux pour renouer avec leur domaine.
Guidés par le souci de préserver le cachet architectural de La Casablancaise, les travaux de rénovation ont permis une réfection totale et une modernisation exemplaire des infrastructures. Désormais, ce site somptueusement rénové accueille de nouvelles salles, théâtre, projection, gymnastique, judo, fitness et bien plus, qui ouvriront leurs portes aux adhérents, aux écoles sportives et aux associations culturelles conventionnées. Rappelons que la fermeture de «La Casablancaise» en 2002 avait marqué un tournant douloureux pour les clubs historiques d’athlétisme, dont certains ont cessé d’exister, tandis que d’autres, plus résilients, s’étaient vus contraints à l’exil. Grâce aux efforts inlassables des autorités, ce lieu, véritable carrefour du sport et de la culture, est prêt à offrir aux générations futures un cadre digne de leurs aspirations et de leur passion.