Les conditions climatiques difficiles et la disponibilité limitée de l’eau constituent au Maroc une préoccupation importante à moyen et long termes, selon BMI-Fitch Solutions.
«Nous estimons que la production de blé marocaine a diminué de manière significative de 40,9% en glissement annuel entre 2023/2024 et 2024/2025, pour atteindre 2,5 millions de tonnes», indique Fitch Solutions.
Toutefois, pour la saison agricole 2025-2026, l’agence pronostique une augmentation de la récolte à 2,9 millions de tonnes.
«Au premier trimestre 2025, le Maroc a connu des précipitations supérieures à la moyenne. Selon le ministre de l’Équipement et de l’Eau, les niveaux des réservoirs des barrages étaient à 49,4% de leur capacité en avril de cette année, soit nettement plus que les 32,2% atteints début avril 2024. Après une sécheresse prolongée avec des précipitations limitées, cela constituera un soulagement pour l’agriculture marocaine et constitue le principal facteur à l’origine de nos prévisions de croissance de la production de blé», écrit l’analyse.
Néanmoins, BMI-Fitch Solutions ne prévoit par une reprise complète de la production nationale de blé, «car certaines régions du pays n’ont pas bénéficié de ces précipitations et en raison de la nature extrême de ces précipitations et de la gravité de la sécheresse précédente».
Dans ce contexte, l’agence note que le programme de subvention du gouvernement aux importations de blé tendre, prolongé jusqu’à la fin de l’année en mars, devait prendre fin en avril dernier.
Autre élément soulevé dans cette analyse : le blé joue un rôle particulièrement crucial dans l’alimentation de la population marocaine. Par exemple, il représente 1.352 kcal/habitant/ jour, soit nettement plus que la moyenne mondiale de 535 kcal/ habitant/jour et les 805 kcal/ habitant/jour en Europe.
BMI-Fitch Solutions souligne, d’autre part,que les conditions climatiques difficiles et la disponibilité limitée de l’eau constituent une préoccupation majeure à moyen et long termes. «Les conditions climatiques du pays ne sont pas favorables à la production agricole. Le Maroc a connu une sécheresse pendant six ans et, malgré les pluies récentes, le pays, en particulier les régions du centre et du Sud, continue de souffrir de la sécheresse», lit-on.
«Cela souligne l’extrême vulnérabilité de la production de blé face au changement climatique et a également entraîné d’importantes fluctuations des niveaux d’autosuffisance du pays», relève l’étude.
Et de poursuivre que le Maroc continue de dépendre des importations de blé pour répondre à la demande intérieure.
«Ce sera le cas à moyen et long termes. Comme nous l’avons souligné dans de récents articles sur l’industrie des engrais et la production d’agrumes du pays, la disponibilité de l’eau constitue un défi persistant pour le secteur agroalimentaire du pays», prévoit Fitch Solutions.
D’après cette agence de notation internationale, ce secteur représente environ 85% de la consommation d’eau du pays, mais seulement un cinquième environ des terres agricoles sont irriguées, ce qui met en évidence les défis à relever.
L’étude indique, en outre, que le gouvernement se concentre actuellement sur le renforcement des capacités de dessalement de l’eau. Elle prévoit que les investissements dans ce secteur se poursuivront à moyen et long termes. Néanmoins, le rapport s’attend à ce que la pénurie d’eau demeure un problème en raison du changement climatique.