Boost digital, recul de la criminalité, consolidation de la coopération internationale… la DGSN présente son bilan

Comme à l’accoutumée, la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) présente en décembre son bilan annuel. L’année 2024 a été marquée par le recul des indicateurs des crimes avec violence, qui connaissent une baisse de 10%. Sur le plan administratif, la DGSN a procédé au développement des services digitaux, de sorte à faciliter les procédures aux usagers. Détails.

Dans son bilan pour l’année 2024, la DGSN affirme avoir misé, dans le cadre de sa stratégie, sur le renforcement des structures de lutte contre la criminalité, le développement des laboratoires de la police scientifique et technique, ainsi que sur l’utilisation systématique des mécanismes de recueil du renseignement criminel et d’appui technique aux enquêtes pénales.

Dans ce sillage, la DIrection a déployé la deuxième phase d’exploitation des infrastructures numériques à caractère administratif, accessibles aux citoyens et aux résidents étrangers au Maroc. Cette avancée s’inscrit dans une stratégie visant à élargir les partenariats institutionnels, offrant ainsi à un large éventail d’organismes publics et privés l’accès aux services innovants de la nouvelle génération de la carte nationale d’identité électronique (CNIE). Une priorité a été donnée à la généralisation de l’utilisation de la « Plateforme nationale de tiers de confiance pour l’authentification de l’identité numérique », reliée à la plateforme « Identité numérique », développée par les experts de la DGSN.

Dans son bilan 2024, la DGSN a souligné que cette plateforme est désormais un outil informatique intégré, offrant aux citoyens un accès sécurisé à divers services fournis par les secteurs public et privé. En plus de garantir la protection des données personnelles, elle permet aux détenteurs de la CNIE de s’identifier et d’authentifier leur identité de manière fiable, que ce soit pour des transactions administratives ou bancaires.

Ce processus, automatisé et sécurisé, s’adapte aussi bien à une utilisation en présentiel, via la carte équipée d’une puce électronique, qu’à distance, grâce au système d’identité numérique compatible avec les appareils mobiles les plus courants au Maroc.

C’est ainsi que 80 nouvelles unités mobiles ont été mobilisées à cet effet. Il s’agit de véhicules utilitaires équipés et connectés au système d’information des documents d’identité et qui ont réalisé de nombreuses opérations exceptionnelles pour l’établissement des titres d’identité au profit de 130.242 habitants de zones urbaines et rurales reculées.

Globalement, il a été procédé à l’établissement d’un total de 4.696.069 cartes nationales d’identité électronique de nouvelle génération en 2024, dont 3.449.678 cartes ont été établies au centre d’établissement de Rabat et 1.246.391 cartes dans celui de Marrakech, qui a été créé dans le cadre de la politique de proximité du service policier des citoyens.

Par ailleurs, 1.513.569 fiches anthropométriques ont été émises, outre 51.391 titres de séjour pour étrangers, 21.270 visas d’entrée au territoire national et 3.310 autorisations de séjour exceptionnel de nouvelle génération. 

Hausse continue du taux d’élucidation des infractions et recul des indicateurs des crimes avec violence

L’année 2024 s’est caractérisée par la hausse du taux d’élucidation des infractions, parallèlement au recul des indicateurs de la criminalité, dans un contexte marqué par la poursuite de la mise en œuvre de la stratégie relative à la lutte contre la criminalité 2022-2026.

La DGSN a affirmé avoir misé, dans le cadre de cette stratégie, sur le renforcement des structures de lutte contre la criminalité, le développement des laboratoires de la police scientifique et technique, ainsi que sur l’utilisation systématique des mécanismes de recueil du renseignement criminel et d’appui technique aux enquêtes pénales.

Elle a également souligné son engagement en faveur de la consécration de la dimension des droits de l’Homme dans la fonction policière, notamment en rapport avec les procédures de la garde à vue et de la gestion du contrôle des lieux de placement, outre le renforcement de la coordination avec les services de la DGST en rapport avec les affaires criminelles extrêmement compliquées.

Dans le souci de consolider les mécanismes de lutte contre la cybercriminalité et le cyber-terrorisme, les experts de la DGSN ont développé en 2024 la plateforme interactive « E-Blagh », mise en service le 3 juin dernier. Cette plateforme vise à impliquer les citoyens dans la prévention et le signalement des menaces criminelles et des risques terroristes sur Internet.

Dans le cadre du renforcement des structures de lutte contre la criminalité, les brigades antigangs (BAG) ont été multipliées pour atteindre actuellement 26 brigades spécialisées réparties sur l’ensemble du territoire national. Ces unités ont été dotées d’armes alternatives, notamment le TASER électrique TASER-7, de 104 véhicules tout-terrain, de 720 motos de divers cylindres et d’uniformes adaptés à tous types d’intervention. Elles ont également été dotées de 60 canidés spécialisés dans la détection d’explosifs, d’armes, de stupéfiants, de billets de banque et la découverte de cadavres.

S’agissant des chiffres relatifs à la lutte contre la criminalité, un total de 755.541 affaires ont été enregistrées, en légère hausse par rapport aux 738.748 affaires recensées en 2023. En revanche, les crimes violents affectant directement le sentiment de sécurité des citoyens ont accusé une baisse significative de 10%.

Ainsi, les affaires de vol aggravé ont reculé de 24%, les vols de véhicules de 20 %, les vols avec violence de 12%, et les vols par effraction de 10%. De même, les agressions sexuelles ont baissé de 4%, les affaires liées aux stupéfiants de 7%, et les vols ciblant les agences de banques de 45%.

En parallèle, le taux d’élucidation des crimes a atteint un niveau record de 95%, en consécration de la progression continue enregistrée au cours des huit dernières années. L’analyse qualitative montre que les crimes violents sont restés à leur niveau minimal de 7% des affaires pénales enregistrées, soit 49.838 cas, ce qui a conduit à l’arrestation de 29.959 personnes, dont 10.720 personnes recherchées.

De plus, les services de la police ont démantelé 947 bandes criminelles impliquées dans les vols qualifiés, ce qui a permis l’arrestation de 1.561 individus présumés impliqués dans ces actes. De même 119 véhicules et 75 motos utilisés dans ces activités criminelles ont été saisis.

Pour ce qui est des stupéfiants, une baisse de 7% a été enregistrée avec 92.346 affaires traitées et 119.692 individus arrêtés, dont 287 ressortissants étrangers. Les saisies comprenaient notamment 123 tonnes et 971 kg de résine de cannabis, 1,948 tonne de cocaïne, 16,53 kg d’héroïne, et 1.429.052 de comprimés psychotropes, dont 773.493 cachets d’ecstasy.

Deux tentatives de trafic de médicaments à base de substances stupéfiantes ont également été mis en échec, avec la saisie de 704.000 flacons comportant des substances illicites, en provenance d’Asie et à destination de l’Afrique subsaharienne.

Enfin, une diminution notable de 47% des affaires liées à la drogue dite « L’Boufa » et de 52% des personnes impliquées ont été enregistrées, bien que les quantités saisies aient augmenté de 58 %, grâce au renforcement des contrôles aux frontières. Un total de 8,331 kg de la drogue « L’Boufa » a ainsi été saisi en 2024.

Coopération sécuritaire

L’année 2024 a été marquée par de nombreux succès et acquis du Maroc sur le registre de la coopération sécuritaire internationale, notamment l’élection du candidat de la Direction Générale de la Sûreté Nationale en tant que vice-président de l’Organisation internationale de police criminelle « Interpol » pour le continent africain, à une large majorité par rapport au reste des candidats, lors du processus de vote qui s’est déroulé en marge de la 92ème session de l’Assemblée Générale d’Interpol, qui s’est tenue à Glasgow, en Écosse, du 4 au 7 novembre 2024.

La DGSN aspire, en tant que membre du comité exécutif d’Interpol au poste de vice-président pour l’Afrique, à développer les structures policières en Afrique et à promouvoir la coopération sécuritaire Sud-Sud, en droite ligne des Hautes Orientations Royales érigeant la coopération avec les pays africains en choix stratégique pour le Royaume.

L’année qui s’achève s’est ainsi caractérisée par l’ouverture du Royaume sur de nouveaux partenaires internationaux en Amérique latine, en Asie et en Afrique dans l’objectif de servir les intérêts du Royaume dans cette partie du monde.

Pour ce qui est des statistiques relatives à la coopération policière internationale, le pôle de la coopération policière internationale relevant de la DGSN a traité, durant l’année en cours, 6.800 dossiers et demandes d’information, dont 10% relatives à des affaires de stupéfiants, 9% à l’immigration irrégulière, 25% à l’exploitation bilatérale des bases de données personnelles et 36% les demandes d’information.

La coopération avec l’Espagne est arrivée en tête avec 37%, suivie de la coopération policière avec la France (28%), puis l’Allemagne (11%), les Etats-Unis (10%), l’Autriche (3%) et les Pays-Bas avec 2%.

Le Capital Humain

L’année 2024 a été marquée par l’accélération de la mise en œuvre des dispositions de la nouvelle Charte de recrutement et de formation policière, qui a connu une augmentation du nombre des nouvelles recrues au rang de la Sûreté nationale, femmes et hommes, convoqués pour suivre une formation de base à l’Institut Royal de police et dans les écoles qui en dépendent.

Ces nouveaux fonctionnaires, dont le nombre s’est élevé à 9.493 policiers de différents grades, sont censés renforcer la part totale des ressources humaines policières, au terme des périodes de formation qui varient entre 6 mois et deux ans au maximum.

Dans son bilan au titre de l’année 2024, la Direction générale de la Sûreté nationale indique que l’année courante a connu l’organisation de 06 concours externes pour le recrutement de 6.523 fonctionnaires de police, répartis entre 46 Commissaires de Police Principaux, 90 Commissaires de Police, 400 Officiers de Police, 50 Officiers de Paix, 2.500 Inspecteurs de Police et 3.437 Gardiens de la Paix.

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