Casablanca : Plaidoyer pour une adaptation des compétences aux exigences du marché de l’emploi en Afrique

Casablanca – Des conférenciers, réunis mardi à Casablanca lors d’un colloque organisé par Casablanca Finance City (CFC), ont unanimement plaidé en faveur d’une adaptation des compétences aux exigences du marché de l’emploi en Afrique.

Lors de ce colloque, consacré à la présentation du rapport “Dynamiques du Développement en Afrique 2024 : Compétences, Emplois & Productivité”, les intervenants ont d’emblée mis en avant les immenses potentialités humaines dont regorge le continent, estimant qu’il est essentiel de mieux les valoriser pour réaliser un développement socio-économique durable, tout particulièrement à travers l’amélioration de la qualité de l’enseignement et l’adaptation des formations avec l’évolution des secteurs stratégiques, entre autres, la digitalisation, les infrastructures ou encore les énergies renouvelables.

Dans une allocution, le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a souligné l’importance de ce rapport en cela qu’il met le doigt sur les défis posés en Afrique sur les plans principalement de la création de l’emploi et la productivité, insistant sur la nécessité de tirer pleinement profit des ressources humaines du continent.

Concernant tout justement cette valorisation des potentialités humaines, il a plaidé pour un enseignement de qualité et des formations pointues en phase avec les exigences du marché de l’emploi, citant l’expérience marocaine dans ce domaine qui est considérée comme l’une des plus importantes sur le plan continental.

M. Baraka a évoqué, à ce propos, la réforme du système éducatif qui vise à fournir un enseignement de qualité à tous via “Les Ecoles Pionnières”, à réduire le taux de décrochage scolaire à travers une couverture médicale généralisée et l’aide directe aux familles démunies, outre les écoles de la deuxième chance, ainsi que l’intégration des enfants en situation de handicap.

Et d’ajouter que ce vaste chantier de réforme englobe aussi l’enseignement supérieur avec au programme une formation de qualité, l’ouverture sur les langues étrangères, principalement l’anglais, ou encore des filières adaptées aux métiers d’avenir et aux besoins des secteurs stratégiques dans le Royaume.

Il a cité, à titre d’exemple, l’Ecole Hassania des Travaux Publics à Casablanca, qui a programmé des formations dans les domaines du dessalement de l’eau de mer, les énergies renouvelables et l’hydrogène vert et ce, pour répondre à la demande en la matière.

Pour sa part, le président du Conseil de la région de Casablanca-Settat, Abdellatif Maâzouz, a affirmé que l’amélioration des compétences et la création d’emplois durables sont des leviers d’action importants pour réaliser le développement durable en Afrique, relevant que le développement d’un secteur donné passe avant tout par des compétences adaptées.

Exemples à l’appui, il évoqué l’expérience marocaine dans le domaine des industries automobile et aéronautique, saluées partout dans le monde pour leurs performances.

Autre intervenant, le directeur général de Casablanca Finance City, Saïd Ibrahimi, qui a, lui aussi, mis l’accent sur l’importance d’adapter les compétences aux exigences du marché de l’emploi, surtout dans les domaines du numérique, l’intelligence artificielle ou encore les énergies renouvelables, insistant dans la foulée sur la nécessité de resserrer les partenariats entre les secteurs public et privé pour réussir ce challenge.

Il a indiqué, à cet égard, que Casablanca Finance City œuvre, en partenariat avec la région Casablanca-Settat, à la création d’un Institut africain des finances et de la durabilité “Africa Financial and Sustainability Institute”, dans le but d’offrir des formations variées dans les domaines de la finance, du développement durable et des secteurs connexes.

De son côté, la directrice du Centre de développement relevant de l’Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE), Ragnheiður Elín Árnadóttir, a fait savoir que le choix des sujets portant sur les compétences, l’emploi et la productivité dans la réalisation du rapport 2024 est motivé par le désir de mettre en lumière les ressources humaines dont dispose l’Afrique, alors que la population du continent devrait doubler d’ici à 2050.

Elle a salué les avancées réalisées en Afrique dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement, tout en estimant qu’il reste encore du chemin à parcourir pour mieux tirer profit des immenses potentialités humaines et naturelles en Afrique.

Co-produit par l’OCDE et l’Union africaine, le rapport “Dynamiques du développement en Afrique 2024 : Compétences, Emplois & Productivité”, recommande notamment le recours à des pédagogies innovantes et à des formations adaptées aux mutations du marché de l’emploi pour stimuler la productivité sur le continent.

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