Électrique – Renault 4 E-Tech, l’icône revisitée

Avec la résurrection de la sobrement dénommée R4, Renault fait revivre une légende de la nation bleu-blanc-rouge. Comme pour la R5 avant elle et la Twingo à venir, la R4 fait partie du virage néo-rétro pris par la marque au losange, qui entend réinterpréter ses modèles mythiques en version 100% électrique.

En 1973, alors que la R4 est commercialisée depuis 12 ans déjà, une réclame que certains pourraient aujourd’hui juger parfaitement kitsch est diffusée dans tous les téléviseurs. Sur un fond musical interprété par Michel Fugain, ce spot d’une minute fait l’éloge de la robustesse, de la fiabilité et de la praticité de la voiture, ainsi que de sa dimension grand public.
 
L’alternative tout électrique de 2025 espère bien prendre la relève d’un modèle qui a fait ses preuves, tant sur un plan technique que commercial, avec plus de 8 millions d’exemplaires vendus dans 100 pays à travers le monde depuis sa création (quatrième voiture la plus vendue de tous les temps).
 
Avec ses 4,14 m de longueur, soit 9 cm de plus qu’une Clio et 6 cm de moins qu’une Capture, la R4 fait son entrée dans un segment pour le moins concurrentiel.
 
Mais en plus de son petit look craquant et de son attitude enjouée, la nouvelle venue, produite à Maubeuge comme c’est le cas pour la Kangoo, additionne de nombreuses qualités pour convaincre.

Intérieur ergonomique et technologique

 
En entrant dans le véhicule, on retrouve de nombreux clins d’œil faits au modèle d’origine, avec qui plus est un pari assumé sur la modernité.
 
Les finitions sont soignées dans l’habitacle, malgré quelques matériaux durs. On retrouve aussi quelques éléments recouverts de tissu.
 
L’ergonomie, force principale de la marque, arrive à marier technologie et sens pratique grâce à une interface Google simple et pensée pour en faciliter l’utilisation. La prise en main est rapide et on retrouve instinctivement l’ensemble des commandes en une poignée de secondes, comme celles pour ajuster la température, désactiver une assistance à la conduite ou faire appel au GPS.
 
En guise d’illustration, ces palettes au volant (en finition Techno) qui agissent sur la régénération ou qui permettent de déclencher la fonction « One Pedal », laquelle pousse le véhicule jusqu’à l’arrêt, seulement en levant le pied de l’accélérateur.
 
La sellerie est quant à elle dotée d’un fin coup de crayon et maintient parfaitement le dos du conducteur, avec de la largeur au niveau des épaules et plus de soutien sur les côtes.
 
Dommage cependant pour la caméra de recul, qui donne une image de piètre qualité. Dommage aussi : ces trois commutateurs de commande (radio, essuie-glace, levier de transmission) situés à droite du volant, qui font logiquement effet de surcharge.

Difficile, également, d’avoir un aperçu sur ce qui se passe derrière le véhicule à l’aide du rétroviseur, à cause des appuie-têtes des sièges arrière, qui obstruent le champ de vision.

La garde au toit présente, de son côté, quelques inconvénients. Elle est très limitée à l’arrière pour peu que le passager dépasse 1,85 m. Compliqué, par ailleurs, de glisser les pieds sous le siège avant, dès que l’on mesure cette même taille.
 
Pas de poignée de toit non plus à l’arrière, ce qui pourrait rendre occasionnellement les virages difficiles à supporter. L’espace aux jambes est, lui, suffisant pour des voyageurs adultes, mais impasse est faite sur le confort de la place centrale, comme c’est le plus souvent le cas dans cette catégorie.
 
La soute dispose de 420 l, lesquels comprennent un bac amovible de 44 l, sous le plancher, destiné à stocker les câbles de recharge. Celui-ci se révèle très accommodant puisqu’on peut, grâce à deux volets, y accéder sans décharger entièrement le coffre.

Le seuil de chargement, exceptionnellement bas (61 cm), rend plus aisé le remplissage par des objets lourds. 
 
Cependant, en pratique, le coffre ne semble pas suffisamment spacieux et rabattre les dossiers en 60/40 ne permet pas d’avoir un plancher plat.

Une résurrection qui séduit

 
Si, à l’époque, il fallait faire le plein d’essence pour se déplacer en 4L, il faut désormais se brancher avant de prendre la route. 
 
La R4 reprend l’ensemble de l’architecture de la R5 lancée fin 2024 dans l’Hexagone. Une batterie offrant une autonomie de 409 km selon le constructeur, équipe la voiture, ce qui est suffisant pour la majorité des trajets, mais limitant pour les voyages au long cours.
 
30 minutes seront nécessaires pour passer de 15 à 80% de batterie, alors qu’il faut compter 4h30 pour une charge sur borne AC, via le chargeur embarqué de 11 kW.
 
Pour ce qui est de la consommation, celle-ci s’élève à 15,1 kWh/100 km selon le cycle d’homologation. Une donnée qui s’évalue plus entre 16 et 17 kWh/100 km dans les faits.
 
Lorsque la batterie est vide, une combine signée Renault et intitulée « Plug & Charge » permet au porte-monnaie de se connecter directement avec la borne via une application installée sur le Smartphone.

Maniabilité et dynamisme au rendez-vous

 
Au niveau de la conduite, le moteur synchrone bobiné ne délivre pas moins de 150 ch, ce qui autorise des dépassements sans effort.

La R4 se montre bien plus vive que son ancêtre et dépasse les attentes pour un modèle de taille menue, malgré une vitesse maximale bridée de 150 km/h.

Pour aborder les virages, la nouvelle R4 reprend le train avant de la R5, dérivé de la Clio, lequel montre du dynamisme, de la précision et de la rigueur.
 
Le calibrage souple des amortisseurs, effectué pour plaire à une clientèle spécifique, augmente la maniabilité.
 
Son poids contenu (1.462 kg) et son comportement sont également prévus pour générer du plaisir de conduite. 
 
Au final, dans son segment, la R4 se situe parmi les modèles offrant le plus d’agrément. 

Au niveau de la concurrence, le Peugeot E-2008, un peu plus long (4,30 m), apparaît aussi un peu plus cher. L’Alfa Romeo Junior, le Fiat 600e ou l’Opel Mokka, sont, eux, autant de SUV compacts rivaux, issus du groupe Stellantis.
 
Mais côté prix/équipement, la R4 a de sérieux atouts à faire valoir. Même s’il apparaît que le succès commercial de son prédécesseur soit hors d’atteinte, elle semble tout de même promise à un bel avenir.
 

Specs
Chiffres
Vitesse maxi : 150 km/h
Accélération de 0 à 100 km/h : 8,2 sec
Conso moyenne constructeur/constatée (kWh/100 km) : 15,1/16,6
Autonomie moyenne constructeur/constatée (km) : 409/370
Temps de charge borne 11 kW : 4h301
Temps de charge borne rapide : 30 min2
Poids à vide : 1 462 kg
 
1 de 10 à 100% de capacité
de 15 à 80 % de capacité
 
Données techniques
Puissance fiscale (CV) : 5
Moteur électrique : synchrone à rotor bobiné
Batterie : NMC
Capacité brute (kWh) : 52
Puissance maxi (kW/ch) : 110/150
Couple maxi (Nm) : 245 
Transmission : Traction
Boîte : Rapport unique (+ réducteur)
Pneus de série : 195/60 R18
Dim. L x l x h, en m : 4,14×1,80×1,57
Empattement, en m : 2,62
Diamètre de braquage, en m : 10,8
Volume du coffre à 5/à 2, en l : 420/1 405
Durée de garantie : 2 ans, km illimité

À propos

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