Face à une production nationale en baisse et à une hausse des prix sans précédent, le gouvernement instaure un quota de 20.000 tonnes d’huile d’olive importée en 2025, exonérée de droits de douane et de TVA.
Le Maroc, comme d’autres pays méditerranéens, subit de plein fouet les effets de la sécheresse prolongée. La production nationale d’huile d’olive, principalement concentrée dans des régions comme Marrakech-Safi et Fès-Meknès, a souffert de conditions climatiques extrêmes. Ces perturbations ne sont pas limitées au Maroc : lors de la campagne 2023/2024, la production mondiale d’huile d’olive a déjà enregistré une baisse de 8 %, exerçant une pression supplémentaire sur les prix globaux.
Cette situation a entraîné une flambée des prix à l’échelle nationale, provoquant des tensions sur le pouvoir d’achat des consommateurs. Dans ce contexte, le gouvernement a adopté une mesure exceptionnelle : l’importation exonérée de droits de douane et de TVA de 20.000 tonnes d’huile d’olive pour l’année 2025. Cette initiative vise à stabiliser les prix et à garantir un approvisionnement suffisant pour le marché national.
L’importation concernera exclusivement les huiles d’olive vierge et extra-vierge, avec une période d’application allant du 1er janvier au 31 décembre 2025. Cette exonération fiscale représente un levier important pour contenir la hausse des prix, mais pose également des questions sur l’équilibre entre le soutien à la production nationale et les besoins immédiats des consommateurs.
Toutefois, des experts restent optimistes quant à la résilience de la filière. La robustesse naturelle des oliviers et l’importance du verger marocain permettent d’envisager un redressement. Comme en témoigne l’exemple de l’Espagne, où une année de pluie hivernale a permis de récupérer une production optimale après une année catastrophique, une amélioration des conditions climatiques pourrait suffire à relancer la production.
En dépit des incertitudes, les experts restent convaincus que l’huile d’olive continuera à jouer un rôle essentiel dans l’économie marocaine. Le défi consiste désormais à trouver un équilibre entre réponse aux besoins immédiats et vision à long terme pour un secteur vital, à la croisée des enjeux climatiques et économiques.