Le cabinet d’audit BDO Maroc a dressé un bilan positif du climat d’investissement au Maroc. En 2024, le Royaume a atteint un record historique de 38 milliards de dollars d’investissements directs étrangers (IDE), renforçant ainsi sa place parmi les leaders du continent africain.
Le rapport, consulté par «L’Opinion», fait aussi état d’une croissance économique de 4,3% pour le Maroc, dans un contexte marqué par une inflation stable à 1,3%, malgré un taux de chômage de 13,6%. Avec une population de 37 millions d’habitants, le Royaume bénéficie d’un atout stratégique qui renforce sa position en tant que hub industriel et financier régional.
50% des initiatives de la feuille de route 2023-26 réalisées
Dans le même contexte, il convient de rappeler que 98 % des actions prévues dans la feuille de route 2023-2026 pour l’amélioration du climat des affaires au Maroc sont actuellement en cours de mise en œuvre, dont 50 % sont déjà achevées. C’est ce qu’a indiqué Karim Zidane, ministre délégué chargé de l’Investissement, lors d’un point de presse tenu le 10 avril 2025, à l’issue du Conseil de gouvernement. Il a souligné que, conformément aux hautes instructions royales, l’investissement constitue désormais un pilier fondamental de la stratégie de développement adoptée par le gouvernement. Cette stratégie vise à instaurer une croissance à la fois équitable et durable sur l’ensemble du territoire national.
Cette performance s’explique également par l’application rigoureuse de cette feuille de route, qui traduit la volonté politique forte en faveur d’un environnement des affaires plus compétitif, et mieux adapté aux exigences des investisseurs nationaux et internationaux.
Priorité à la gouvernance et à l’innovation
Dans une déclaration à «L’Opinion», l’économiste Omar Bakkou a indiqué que le chiffre de 38 milliards de dollars d’investissements directs étrangers, bien qu’il se situe dans les moyennes observées, représente globalement un bon résultat pour le Maroc. Il a toutefois souligné qu’il est essentiel de maintenir ce rythme dans la durée afin de consolider les acquis. Il a également rappelé qu’au-delà du volume des investissements directs étrangers (IDE), d’autres indicateurs doivent être pris en compte pour évaluer la qualité du climat des affaires. Il a notamment souligné l’importance de la stabilité réglementaire, de la transparence des procédures et de la performance administrative.
Dans le prolongement de cette analyse, M. Bakkou a précisé que plusieurs éléments structurels influencent directement ce climat. Parmi eux figurent la qualité du système judiciaire, l’efficacité des réglementations économiques en vigueur, ainsi que l’ouverture accrue des secteurs à la concurrence autant de leviers essentiels pour favoriser un environnement propice à l’investissement. « Certains secteurs, comme la gestion des déchets ou l’innovation, dépendent fortement des incitations publiques. Ils demandent un soutien particulier, car leur rentabilité est souvent différée. Enfin, Il a souligné que la gouvernance doit être renforcée. C’est essentiel pour réussir l’application de la nouvelle Charte de l’investissement », a-t-il ajouté.
Cap sur l’infrastructure
Conscient que la compétitivité repose sur des infrastructures solides et modernes, le Royaume s’engage dans un développement ambitieux et soutenu. Sur le plan ferroviaire, il se hisse au premier rang africain avec le plus vaste réseau du continent, s’étendant sur 3.815 kilomètres, ce qui le place au 33ème rang mondial. À cela s’ajoute une modernisation accélérée des infrastructures autoroutières et aéroportuaires, portée par des projets d’envergure, tels que l’extension du TGV vers Marrakech et Agadir. Dans le domaine portuaire, le Maroc confirme son leadership avec Tanger Med, désormais premier port d’Afrique, véritable carrefour stratégique entre l’Europe, l’Atlantique et la Méditerranée.
Sur le volet des équipements industriels, le Maroc continue de renforcer son attractivité en attirant un nombre croissant de grands groupes internationaux, notamment chinois, qui choisissent le Royaume pour y implanter des usines de véhicules électriques et de composants de batteries. Cette dynamique s’inscrit pleinement dans la stratégie industrielle nationale, portée par l’ambition de faire du pays un hub régional de référence dans le domaine de la mobilité électrique, un secteur clé de la transition énergétique mondiale.
77% du commerce international balisé
Sur le plan commercial, le Maroc s’illustre par une forte intégration dans l’économie mondiale, soutenu par un vaste réseau d’accords de libre-échange avec des partenaires stratégiques, tels que l’Union Européenne, les États-Unis, la Turquie, et plus récemment la ZLECAf (Zone de Libre-Échange Continentale Africaine). Ces accords couvrent 77% du commerce extérieur du Royaume, offrant aux investisseurs un accès privilégié à plus d’un milliard de consommateurs.
Réformes fiscales : Un cadre unifié à l’horizon 2026
Le paysage législatif marocain accompagne cette évolution, porté par la Nouvelle Charte d’Investissement, un véritable levier pour un avenir économique prometteur. En toile de fond, les réformes fiscales en cours façonnent un cadre fiscal unifié à l’horizon 2026, créant ainsi un environnement propice à l’investissement. Cette dynamique est renforcée par des exonérations ciblées et des incitations stratégiques, visant à dynamiser les zones industrielles et à accélérer le développement des pôles économiques clés. Le Maroc se positionne ainsi comme un terreau fertile pour l’innovation et les projets d’envergure.
Numérique : Le Maroc 2ème en Afrique
Le Maroc s’impose comme un acteur majeur du numérique en Afrique, décrochant la deuxième place continentale en matière de qualité de vie digitale, selon le classement Surfshark. Ce résultat traduit l’essor constant des infrastructures de télécommunications et une stratégie rigoureuse de préparation à la 5G, dont le lancement est prévu dès 2025.
Sur le plan économique, le Royaume fait preuve d’une remarquable résilience et maintient le cap, malgré les incertitudes du contexte mondial.
Malgré les turbulences de l’économie mondiale, le pays affiche une croissance soutenue de 4,3% et maintient une inflation maîtrisée à 1,3 %, preuve d’une gestion économique rigoureuse et adaptable. Cette solidité est renforcée par une stratégie d’ouverture affirmée : grâce à un réseau étendu d’accords de libre-échange, le Royaume accède aisément aux marchés européens, américains et asiatiques, consolidant ainsi sa position de passerelle entre les continents.
Sur le plan touristique, le Maroc confirme son statut de première destination africaine en 2024 avec 17,4 millions d’entrées, enregistrant ainsi une croissance remarquable de 35% par rapport à l’année précédente, selon les données de l’ONU Tourisme. Ce dynamisme touristique reflète non seulement l’attractivité du pays en tant que lieu de villégiature, mais il s’inscrit également dans une stratégie nationale plus large visant à faire du Royaume une locomotive de développement économique, social et durable à l’échelle continentale.