La philatélie marocaine rend hommage aux instruments de la musique Arabe

Si l’Égypte a édité un timbre à l’effigie de la Diva de la chanson arabe, Oum Kaltoum, le Royaume du Maroc a honoré ses philathelistes par un timbre à l’effigie du kanoun personnel de l’un de ses virtuoses, Salah cherki.

L’artiste musicien marocain , Salah Cherki. a fais le tour du monde, grâce à son instrument de musique, le Kanoun.

Au gré de ses tournées, l’HAJ Rahimahou Allah, comme l’appelait sa petite famille, rapportait toujours, dans le secret de sa poche, un objet minuscule mais empli de promesses : une plaquette de timbres. 

Ces petites œuvres d’art, arrachées à des contrées lointaines – le Japon, les États-Unis, l’URSS ou Ajman – portaient en elles des éclats d’histoires et de rêves.
 
Dans la maison familiale de Bettana à Salé, un jeune garçon guettait ces trésors comme on attend les premiers rayons du jour. 

Les timbres, si modestes dans leur taille, prenaient une dimension presque sacrée entre ses mains. 

Ils devenaient les pierres angulaires d’un univers qu’il construisait avec une minutie presque rituelle : un album de souvenirs, un livre sans mots.

Au fil des ans, cette passion silencieuse s’épanouit. 

Avec ses maigres économies, le garçon s’élançait chaque fois qu’un nouveau timbre voyait le jour au Maroc. 

Les « premiers jours d’émission » étaient pour lui des instants suspendus. 

Une effervescence discrète animait les bureaux de poste où les collectionneurs se pressaient pour obtenir ces enveloppes uniques, marquées d’un cachet spécial : le premier jour d’émission. 

Chaque acquisition venait enrichir son trésor, mais au cœur de l’album, ce sont toujours les timbres représentant des instruments de musique ou le Folklore marocain qui occupaient une place d’honneur.

Un jour, une visite inattendue bouleversa le quotidien de la maison de Bettana à Salé.

Une photographe européenne, le regard pétillant d’émerveillement, vint frapper à leur porte. 

Sa mission ? Capturer l’essence du Kanoun de Salah Cherki, cet instrument qui avait envoûté des foules entières. 

Dans le grand salon beldi de la maison, le Kanoun, adossé à un mur, fut immortalisé dans la pellicule. 
 
Quelques mois plus tard, un miracle d’encre et de papier vit le jour : un timbre représentant l’instrument, un hommage vibrant à l’art de Salah Cherki à travers son instrument. 

Ce timbre, une fois acquis, trouva sa place dans l’album du fils, aux côtés des trésors ramenés des quatre coins du globe.
 
Notamment un timbre Egyptien à l’efigie de la Diva Oum Kaltoum. 

Un spécimen du timbre avec le Kanoun de Salah Cherki est exposé sur les étagères du musée des Timbres,  avenue Mohammed V, près de la grande poste, où des milliers d’yeux l’admirent sans en deviner toute la portée. 

Pour les visiteurs, il est un symbole d’excellence artistique. 

Pour un certain collectionneur, il est bien plus : un fil invisible, délicat mais indestructible, tissé entre un père et un fils.

Les jours passent, mais le vent qui souffle sur Bettana semble encore murmurer des fragments de mélodie, comme si le Kanoun de Salah Cherki continuait de jouer, quelque part au-delà du temps. 

Et lorsque le fils passe devant le musée, un frisson l’habite, discret mais profond, comme une empreinte indélébile laissée par un lien qu’aucun mot ne saurait pleinement décrire.

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