Les Syriens fêtent la fin des sanctions américaines et rêvent de prospérité

La spectaculaire décision du président américain Donald Trump de lever les sanctions contre la Syrie a été accueillie durant la nuit par des tirs de feux d’artifice et des applaudissements nourris de la population à travers le pays dévasté.

A Alep, deuxième ville de Syrie, des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants ont envahi la place Saadallah Al-Jabiri, en entonnant des chants joyeux et en brandissant le nouveau drapeau du pays.

« Ces sanctions étaient imposées à Assad, mais aujourd’hui, maintenant que la Syrie a été libérée, cela aura un impact positif sur l’industrie, cela stimulera l’économie et encouragera les gens à revenir », s’est réjouie Zain al-Jabali, 54 ans, propriétaire d’une fabrique de savon.

Dans le brouhaha des automobilistes klaxonnant pour célébrer la nouvelle, Ghaith Anbi, un ingénieur de 26 ans, évoque sa « deuxième plus grande joie depuis la chute d’Assad ».

« La levée des sanctions contre le peuple syrien aura un impact très positif sur la reconstruction et la remise en état des infrastructures, notamment à Alep, ville importante pour l’économie », a-t-il déclaré à l’AFP, en rêvant d’une « grande prospérité économique » pour le peuple syrien.

Le président américain Donald Trump a annoncé mardi à Ryad qu’il allait « ordonner l’arrêt des sanctions contre la Syrie », qui pèsent lourdement sur l’économie du pays, exsangue après 14 années de guerre civile.

Il a affirmé que ce geste fort allait lui « donner une chance de grandeur », en allusion à son fameux slogan « Rendre sa grandeur à l’Amérique ».

Cette décision était réclamée plus particulièrement par l’Arabie saoudite et la Turquie.

La Syrie fait l’objet de sanctions internationales depuis 1979, mais elles ont été renforcées après la répression par le pouvoir de Bachar al-Assad de manifestations prodémocratie en 2011.

L’Union européenne, le Royaume-Uni et le Canada avaient déjà assoupli leurs sanctions, intensifiées pendant la guerre civile syrienne.

Donald Trump a également rencontré assez longuement mercredi à Ryad le président syrien islamiste Ahmad al-Chareh, qui a salué un « tournant décisif ».

Le président américain a appelé le nouveau chef de l’Etat syrien, arrivé au pouvoir en décembre à la tête d’une coalition de forces islamistes qui ont renversé Bachar al-Assad, à rejoindre les accords d’Abraham, par lesquels plusieurs pays arabes ont reconnu Israël en 2020, d’après un compte-rendu publié par la Maison Blanche.

Il lui a également demandé d’expulser les membres de groupes armés palestiniens et de prendre « la responsabilité » des prisons détenant des membres du groupe Etat islamique en Syrie, actuellement prises en charge par les forces kurdes, auxquelles s’opposent la Turquie voisine, selon la même source.

Le ministère syrien des Affaires étrangères a qualifié la décision de M. Trump de « tournant décisif », qui contribuera à apporter la stabilité, à attirer les investissements et à réintégrer le pays dans l’économie mondiale.

Le ministre des Finances, Mohammed Barnieh, a pour sa part estimé que la levée des sanctions « aidera la Syrie à construire ses institutions, à fournir des services essentiels à la population et créera de grandes opportunités pour attirer les investissements et restaurer la confiance dans l’avenir de la Syrie ».

Les sanctions américaines « n’ont fait que nuire au peuple syrien, pas au régime », a résumé à Alep Taqi al-Din Najjar, 63 ans.

A Damas, la capitale, des dizaines d’autres personnes se sont rassemblées sur l’emblématique place des Omeyyades.

« Ma joie est immense. Cette décision aura certainement un impact positif sur l’ensemble du pays. La construction va reprendre, les personnes déplacées vont revenir et les prix vont baisser », a jugé Hiba Qassar, 33 ans, professeur d’anglais.

Ahmed Asma, 34 ans, espère que « maintenant que les sanctions sont levées, nous pourrons vivre comme avant, voire mieux ».

« Nous espérons que ce sera le début d’une nouvelle ère pour la Syrie », a-t-il encore confié à l’AFP, alors qu’il traversait la place en voiture.

 

À propos

Check Also

Aéroport Mohammed V : Arrestation d’un Suédois visé par un mandat d’arrêt international

Les éléments de la sûreté nationale de l’aéroport international Mohammed V de Casablanca ont interpellé, …

Laisser un commentaire