L’Humeur : A Rabat, le béton s’affole

La capitale change de visage avec un bien gentil effroi. Et on en est fier. D’autant lorsqu’on est originaire de cette cité en continuelle métamorphose d’un cycle d’embellissement. Rabat est de plus en plus belle, de moins en moins conviviale. C’est le prix à payer pour une métropole qui se cherche un cachet, éloignant ses propres enfants des centres névralgiques, leur montrant des périphéries prêtes à les accueillir à bras ouverts, à cœur pincé puisque tenus à respecter un canevas et des échéances. Seulement, telle politique, celle du « marche ou crève », fait surgir des habitudes vieilles à l’image de réflexes endormis puis réveillés en sursaut pour avertir de l’opportunité qui pointe du nez. Espaces libérés, place aux grosses affaires. Des constructions à perte de vue viennent soutenir un machiavélisme rageux. Ça construit avec un certain goût certes, mais l’orage passe parfois par des endroits qui ne demandent que quiétude. Au béton s’ajoutent des effluves du laid prêt à gâcher des vues paradisiaques. La mer puis la mer et un amas de dur s’abat soudainement sur une échappée optique saccagée pour longtemps, ce qui n’arrange point une mise en scène gracieusement offerte par la nature. Ainsi vont le saccage, le pillage, la dévastation. 

À propos

Check Also

Gouvernance des données : Pilier négligé de notre stratégie digitale ? [INTÉGRAL]

Alors que le Royaume continue sa progression vers la souveraineté numérique, la gouvernance des données …

Laisser un commentaire