La scène libanaise traverse une période extrêmement sensible, dans un contexte de pressions internes et externes croissantes pour mettre fin au conflit militaire dans le sud et établir une nouvelle équation entre l’État et la résistance. Dans ce contexte, les exigences du président américain concernant le Liban sont apparues, notamment son soutien au slogan «Un État, une armée», comme cadre optimal pour unifier les décisions militaires et sécuritaires sous l’autorité de l’État libanais. L’envoyé spécial américain Tom Barak s’est félicité de la mise en œuvre progressive de ce slogan par le gouvernement, le considérant comme un premier pas vers un rééquilibrage des pouvoirs internes.
Historiquement, l’armée s’est appuyée sur une politique d’endiguement et de coordination sur le terrain pour éviter les divisions internes ou l’explosion de conflits. Cependant, toute pression interne ou externe visant à la contraindre au désarmement pourrait la placer devant des choix difficiles : soit obtempérer, avec les risques sécuritaires et sociaux que cela comporte, soit s’abstenir et en assumer les conséquences politiques et diplomatiques.
Selon une source politique éminente, l’équation optimale est que la résistance reste au sein de l’État, sans projet privé extérieur à ses institutions, tandis que les décisions de guerre et de paix restent exclusivement du ressort de l’État libanais.
Bien que cette proposition semble théoriquement constituer une base de consensus viable, elle se heurte à des obstacles pratiques, notamment le manque de confiance entre certaines factions politiques et le parti, ainsi que les doutes israéliens et américains quant à la volonté du parti de confier pleinement les décisions militaires aux institutions officielles.
Les milieux politiques affirment que la Résistance ne cherche pas à diriger le pays ni à contrôler ses décisions. Elle souhaite plutôt rester au sein de l’État, à condition que les décisions relatives à la guerre et à la paix soient prises par ses institutions indépendantes.
Cependant, le plus grand défi reste interne, car certaines forces politiques considèrent les armes de la Résistance comme un fardeau et cherchent à s’en débarrasser par tous les moyens. Certains partis misent également sur la pression américaine et israélienne pour obtenir ce qu’ils n’ont pas réussi à obtenir, ni en politique ni sur le terrain.