Maroc – Égypte : Un nouvel accord pour reboucher les trous des ALE

​Le Maroc et l’Égypte renforcent leur coopération économique avec la création d’un mécanisme « Fast Track » visant à faciliter les exportations marocaines vers l’Égypte. Cette initiative vise à simplifier les échanges commerciaux et à soutenir en particulier l’industrie automobile marocaine.

Le Maroc et l’Égypte franchissent un nouveau cap dans leur coopération économique avec l’annonce d’un mécanisme «Fast Track» destiné à faciliter l’accès des exportations marocaines au marché égyptien. Cette initiative, qui s’inscrit dans une dynamique de renforcement des échanges bilatéraux, vise à fluidifier les procédures commerciales et à lever les obstacles freinant le commerce entre les deux pays.

L’accord a été officialisé à l’issue d’entretiens entre Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, Omar Hejira, secrétaire d’État au Commerce extérieur, et Hassan Al-Khatib, ministre égyptien de l’Investissement et du Commerce extérieur. Cette rencontre de haut niveau a permis d’établir les bases d’un dispositif visant à rationaliser les flux commerciaux entre Rabat et Le Caire et à garantir une meilleure coordination entre les administrations concernées.

Selon un communiqué dudit ministère égyptien, cet accord traduit la volonté commune des deux nations de renforcer leurs relations économiques et commerciales en mettant en place des mécanismes concrets pour surmonter les barrières réglementaires et logistiques. Parmi ces mécanismes, figure notamment la mise en place d’une ligne de communication directe entre les deux pays afin de résoudre rapidement tout blocage entravant les exportations marocaines.

L’objectif principal du système «Fast Track» est d’assurer un suivi précis des échanges commerciaux bilatéraux, d’identifier les difficultés entravant la croissance des exportations et de proposer des solutions adaptées. À travers cette initiative, les deux pays espèrent maximiser leur potentiel économique et renforcer leur partenariat stratégique, selon les informations officielles.

 

L’industrie automobile au cœur des discussions
 
Un des axes majeurs de cet accord concerne le développement des exportations automobiles marocaines vers l’Égypte. Secteur clé de l’économie marocaine, l’industrie automobile représente aujourd’hui un des premiers secteurs exportateurs du pays, avec une forte capacité de production et d’innovation.

Dans cette optique, les responsables marocains et égyptiens se sont engagés à mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour faciliter l’entrée des véhicules et composants automobiles marocains sur le marché égyptien. Cette décision vise à dynamiser les investissements et à renforcer les synergies entre les industries des deux pays.

Pour concrétiser ces ambitions, un forum de partenariat économique est prévu en avril prochain. Cet événement B2B réunira des acteurs clés du secteur privé marocain et égyptien et constituera une plateforme d’échanges et de réseautage visant à stimuler les opportunités d’affaires et à favoriser les partenariats commerciaux entre les entreprises des deux pays.
Dans cette dynamique, les ministres ont également convenu de réactiver le Conseil des affaires maroco-égyptien et de planifier une réunion de la commission commerciale conjointe afin de structurer davantage la coopération économique bilatérale et de suivre de près l’évolution des engagements pris.

En parallèle, une délégation d’exportateurs marocains se rendra en Égypte dans les prochaines semaines pour explorer de nouvelles perspectives commerciales. Cette mission se concentrera principalement sur l’industrie automobile, mais également sur d’autres secteurs stratégiques susceptibles d’approfondir les échanges économiques entre les deux pays.

 

Une coopération économique ancrée dans des relations diplomatiques solides

 

Le renforcement des liens économiques entre Rabat et Le Caire s’inscrit dans une dynamique plus large de consolidation des relations bilatérales à tous les niveaux. En septembre 2024, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, et son homologue égyptien, Badr Abdelatty, avaient déjà exprimé leur volonté commune de renforcer la coopération entre les deux pays lors de la 162ème session du Conseil des ministres de la Ligue arabe.

Cette rencontre avait permis de renouveler l’engagement des deux nations à favoriser les échanges stratégiques dans divers secteurs, aboutissant notamment à la signature d’un mémorandum d’entente portant sur la sécurité routière. Ce domaine constitue un enjeu clé pour les infrastructures et le transport dans les deux pays, et son amélioration s’inscrit dans une vision plus large de modernisation des échanges commerciaux et logistiques.

Au-delà des accords commerciaux, les discussions ont également porté sur la nécessité d’aligner les stratégies économiques du Maroc et de l’Égypte afin d’instaurer un environnement commercial plus attractif et fluide pour les investisseurs. La volonté affichée par les deux pays est de créer un cadre économique favorable aux affaires en facilitant l’accès aux marchés respectifs et en développant des synergies industrielles et commerciales.

Les responsables des deux gouvernements ont insisté sur l’importance d’un dialogue permanent entre les institutions et les opérateurs économiques pour harmoniser leurs visions et lever les freins structurels aux échanges.

Avec cette nouvelle impulsion économique, le Maroc et l’Égypte réaffirment leur volonté de renforcer leurs relations stratégiques, en capitalisant sur leur complémentarité économique et leur potentiel de croissance. Le mécanisme «Fast Track», couplé aux initiatives de promotion des investissements et au renforcement des instances de dialogue économique, témoigne d’une ambition commune : faire de la coopération maroco-égyptienne un modèle de réussite régionale en matière d’échanges commerciaux et d’intégration économique.

À travers ces engagements, Rabat et Le Caire entendent consolider leur amitié historique et ouvrir la voie à une ère nouvelle de collaboration économique et diplomatique, bénéfique aux entreprises et aux investisseurs des deux nations.

​Industrie et transport : Le Maroc et l’Égypte renforcent leurs partenariats
Début février, le vice-Premier ministre égyptien chargé du développement industriel et des transports, le général Kamel Wazir, a reçu l’ambassadeur marocain au Caire, Mohamed Ait Ouali, pour discuter du renforcement des relations bilatérales dans les domaines de l’industrie et des transports, a annoncé le Cabinet égyptien.

Lors de cette rencontre, Wazir a souligné la volonté de son gouvernement d’intensifier la coopération entre les deux pays, notamment après la Déclaration de Marrakech de l’année précédente, visant à renforcer les liens dans le secteur des transports.
Les discussions ont également porté sur les opportunités de collaboration industrielle, Wazir rappelant l’ambition de l’Égypte de devenir un pôle industriel régional grâce à un plan de développement ambitieux. L’Égypte cherche à établir des partenariats avec des pays arabes, offrant de nombreuses perspectives pour développer les échanges commerciaux et faciliter l’accès aux marchés africains et internationaux.

Les deux parties ont également abordé la coopération dans le domaine des transports, en particulier le transport maritime, et ont discuté de possibles synergies entre les ports marocains et égyptiens. Le Maroc, positionné stratégiquement en Afrique de l’Ouest, est vu comme une porte d’entrée vers l’Europe et l’Amérique, tandis que les ports égyptiens de la mer Rouge, tels que Safaga et Aïn Sokhna, sont essentiels pour le commerce avec le Golfe et l’Asie.

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